Propos orientés - S'orienterLe blog de Jacques Vauloup2024-03-29T06:54:59+00:00Jacques Vauloupurn:md5:51bbbf9d8a0496bb3cc93da5b218167aDotclearDernier endroit civilisé, le C.A.P.urn:md5:5fffedcc2d9f6c55830841be4386c7002024-01-24T05:55:00+00:002024-03-20T08:46:27+00:00Jacques VauloupS'orientercompétenceshistoire de l orientationorientation scolaire et professionnelletravail<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Atelier_de_maintenance_Ste_SPIT_Bourg_les_Valence_systemes_de_fixation_et_de_secellement_m.jpg" alt="Atelier_de_maintenance_Ste_SPIT_Bourg_les_Valence_systemes_de_fixation_et_de_secellement.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Atelier_de_maintenance_Ste_SPIT_Bourg_les_Valence_systemes_de_fixation_et_de_secellement.jpg, juin 2023" /> <strong>Préforgé sous la forme du Certificat de formation professionnelle (1911), puis officiellement dans le cadre de la loi Astier (1919), le <a href="https://journals.openedition.org/rfp/3753" title="CAP-diplome-centenaire-RFP-180-2012">Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) eut, tout au long du 20è siècle, un rôle scolaire, professionnel et social majeur. Résistant bien face à l'advenue de nouveaux diplômes professionnels dans les années 1960-1985 (BEP, Bac professionnel, BTS, DUT), il reste, au début du 21è siècle, un diplôme et une certication de référence.</a></strong></p> <p><a href="https://greo.hypotheses.org/andre-caroff" title="Organisation-de-l-orientation-en-france-andre-caroff-1987-source-greo">En 1900, comme l'a rappelé André Caroff dans son maître-ouvrage, L'organisation de l'orientation des jeunes en France (EAP, 1987)</a>, l'effectif des élèves qui atteignent 13 ans (âge théorique de la fin de la scolarité obligatoire) est d'environ 650.000 jeunes se décomposant en deux groupes très inégaux : 50.000 poursuivent des études (7,7%), 600.000 (92,3%) sont au travail ou y entrent.</p>
<p>De plus, le maigre groupe de ceux qui poursuivent des études à treize ans est loin de constituer un ensemble homogène. <em>Premier sous-groupe</em> : lycéens et collégiens, dont l'enseignement est payant (dès dix ou onze ans ; pour certains, les classes primaires de lycée, dès la onzième, établissent une première et déterminante sélection sociale).</p>
<p><em>Second sous-groupe</em> : l'Enseignement primaire supérieur et les Cours complémentaires constituent le «secondaire du primaire». Un enseignement gratuit et accessible aux meilleurs élèves des familles ouvrières. On y forme petits fonctionnaires, employés de commerce, exploitants agricoles, cadres moyens de l'industrie par une poursuite d'études courte pouvant comporter dans certains cas une formation professionnelle. Le cours complémentaire permet de «pousser» les bons élèves jusqu'à l'entrée à l'école normale d'instituteurs,</p>
<p><em>Troisième sous-groupe</em> : l'enseignement technique à peine émergent composé d'écoles pratiques du commerce et de l'industrie (1892), d'écoles nationales professionnelles (1900), et d'écoles professionnelles de la Ville de Paris (1900). Sont institués des comités départementaux et cantonaux de l'enseignement technique (1911) ainsi que le certificat de capacité professionnelle (1911).</p>
<p><strong>Remédier à la crise de l'apprentissage</strong></p>
<p>Il est opportun de rappeler qu'à la fin de l'Ancien régime, et bien avant les débuts de la Révolution de 1789, les abus du système des corporations avaient été de plus en plus dénoncés : apprentis en butte à des droits de maîtrise et taxes, durée de l'apprentissage fonction du coût versé au maître, monopole des corporations.</p>
<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Atelier-d-horlogerie.jpg" alt="Atelier-d-horlogerie.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Atelier-d-horlogerie.jpg, juil. 2020" /></p>
<p><a href="https://www.fayard.fr/livre/la-fin-des-corporations-9782213608297/" title="steven-l-kaplan-la-fin-des-corporations-flammarion-2001">Avec la loi Le Chapelier (1791), la Constituante abolit les corporations</a> : <em>« Il sera libre à tout citoyen de se livrer à telle profession, tel art ou tel métier qu'il trouvera bon, après s'être pourvu d'une patente et en se conformant au règlement »</em>. Article 1 : <em>«L'anéantissement de toute espèce de corporations de citoyens du même état étant une des bases fondamentales de la Constitution française, il est défendu de les rétablir de fait sous quelque prétexte et quelque forme que ce soit»</em>.</p>
<p>Pendant tout le 19è siècle, au nom du libéralisme, la jeunesse va être livrée sans défense au patronat. Après la saignée humaine masculine de la Première guerre mondiale et la mobilisation des femmes aux champs ou à l'usine, et devant les besoins énormes de forces vives, l'immédiat après guerre oblige les gouvernants à reconstituer les forces vives professionnelles de la Nation.</p>
<p>C'est la loi du 25 juillet 1919 dite «loi Astier» qui donnera un véritable élan à la formation professionnelle. Elle codifie à la fois les conditions d'ouverture et de fonctionnement des écoles publiques d'enseignement technique et des écoles de métiers pouvant être fondées par les Chambres de Commerce ou des associations professionnelles, mais aussi les conditions d'ouverture des écoles privées d'enseignement technique ; ou encore les modalités de l'inspection et de la sanction des études (certificat d'aptitude professionnelle). Le CAP est lancé !</p>
<p>Au bénéfice des apprentis, ouvriers et employés du commerce et de l'industrie, la loi Astier oblige les communes à créer les cours professionnels jugés nécessaires et à pourvoir aux dépenses de fonctionnement.</p>
<p>Dans les huit jours qui suivent l'embauchage, le patron doit déclarer les jeunes de moins de 18 ans qu'il emploie. Il est tenu de leur laisser le temps de suivre les cours. Il s'assure de leur fréquentation. L'apprenti est obligé de suivre les cours jusqu'à 18 ans, sauf s'il en est dispensé ou s'il possède un certificat d'aptitude professionnelle.</p>
<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Atelier_de_mecanique_Ste_FPC_Chabreuil_1990_m.jpg" alt="Atelier_de_mecanique_Ste_FPC_Chabreuil_1990.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Atelier_de_mecanique_Ste_FPC_Chabreuil_1990.jpg, mar. 2024" /></p>
<p>Il y a en effet un manque criant d'ouvriers capables de régler, d'entretenir et réparer outillages et machines, d'assurer la production en petites séries ou de fabriquer des gabarits, d'encadrer les nombreux ouvriers spécialisés apparus avec le taylorisme industriel. Phénomène identique dans le tertiaire marchand ou de bureau, en pleine croissance.</p>
<p>Dans le sillage de la loi Astier, l'orientation professionnelle va devenir une réalité nationale avec la <a href="https://inetop.cnam.fr/" title="inetop-cnam">création, en 1928, de l'Institut national d'orientation professionnelle</a> : formation des conseillers d'orientation professionnelle, recherche, expérimentation.</p>
<p><strong>Le CAP dans tous ses états</strong></p>
<p><a href="https://journals.openedition.org/rfp/3761" title="Legitimité-du-CAP-conquete-de-haute-lutte-Brucy-RFP-180-2012">Même s'il dut batailler pour acquérir ses lettres de noblesse face aux Brevets de maîtrise et Brevets professionnels</a>, le CAP allait acquérir, dans l'entre deux-guerres, et plus encore de 1945 à 1975 (Trente glorieuses), un rôle scolaire, professionnel et social majeur.</p>
<p>Pendant les Trente glorieuses (1945-1975), avec un Certificat d'études primaires suivi d'un CAP industriel ou tertiaire, on accède aisément à un emploi subalterne initialement, mais qui donnera la possibilité de se promouvoir, à l'intérieur des entreprises, vers des emplois qualifiés de chef de bureau ou des ventes (tertiaire), de chef d'équipe ou d'atelier (industrie).</p>
<p>Avec le CAP furent ouverts simultanément aux <em>boomers</em> : des mobilités sociales ascendantes, le prestige de pouvoir accéder à l'encadrement et des avantages économiques. Tout ceci sans éloigner les bénéficiaires de leur milieu d'origine. Ce scénario s'épuise à la fin des Trente glorieuses (Fourastié) ; il s'étouffe, se dévalorise avec la massification du secondaire, l'extension de l'accès au baccalauréat (taux d'accès au bac : 20% d'une génération en 1970, 25% en 1980, 30% en 1985, 60% en 1995, 80% en 2018 dont 20,5% pour le Bac pro) et l'alignement de l'enseignement professionnel scolarisé sur le modèle du lycée.</p>
<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/CAP-couvreur.jpg" alt="CAP-couvreur.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="CAP-couvreur.jpg, mar. 2024" /></p>
<p>Contre toute attente, malgré les nombreuses critiques reçues et les menaces régulièrement subies, le CAP a survécu au Certificat d’études primaires et au BEP, dont la pérennité semblait a priori mieux assurée. Son existence a en effet été particulièrement mouvementée, souvent controversée. Lors de la création du BEP (1967) ou du Baccalauréat professionnel (1985), il fut (temporairement) jugé obsolète en raison de ses liens avec des métiers traditionnels et des secteurs industriels et artisanaux en déclin, et considéré (provisoirement) incompatible avec les évolutions de l’économie, de l’emploi et du travail.</p>
<p><strong>Pourtant, dans le recensement de 1982, le CAP occupait la première place parmi les diplômes détenus par la population active et, à la fin des années 90, c’était le diplôme le plus souvent cité dans les conventions collectives. En 2011, il était non seulement encore vivace mais il était même considéré par le ministère de l’Éducation nationale comme l’un des piliers de la voie professionnelle.</strong></p>
<p><strong><a href="https://www.education.gouv.fr/reperes-et-references-statistiques-2023-378608" title="rers-2023-education-nationale">En 2021, le diplôme du CAP fut délivré à 161.399 personnes (élèves, apprentis, adultes en reconversion</a>), presque autant que le Baccalauréat professionnel (181.020) et beaucoup plus que le BEP ou la récente Attestation intermédiaire professionnelle (140.836) ou que le Baccalauréat technologique (136.296). Son succès ne se dément pas. Le C.A.P. garde le cap !</strong></p>
<p><strong>Cette position singulière au sein du système éducatif est d’autant plus étonnante qu’elle semble contredire la politique menée depuis les années 1980 et s’inscrire difficilement dans les objectifs que la France s’est donnés : faire du baccalauréat un diplôme commun et conduire 50 % d’une génération à un diplôme de l’enseignement supérieur. Tour à tour valorisé, déchu, puis réhabilité, remis au cœur de l’offre de formation depuis la fin des années 1990, le CAP, fringant centenaire, est aujourd’hui encore un diplôme d’avenir. ■</strong></p>
<p>Pour aller plus loin</p>
<p><a href="https://www.lecavalierbleu.com/livre/idees-recues-petits-diplomes/" title="idees-recues-sur-les-petits-diplomes-depoilly-moreau-et-alii-le-cavalier-bleu-2023">Depoilly S., Moreau G., Pégourdie A., Renard F., (2023), Idées reçues sur les petits diplômes, Le Cavalier bleu</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/12/27/Dernier-endroit-civilis%C3%A9%2C-le-C.A.P.#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1205Colloque Geneviève Latreille à Lyon les 11 et 12 décembreurn:md5:32944fdc61717d9561361857c290f7c02023-11-20T04:01:00+00:002023-11-20T11:59:34+00:00Jacques VauloupS'orienterhistoire de l orientationorientation scolaire et professionnelletenir conseiléchos de congrès <p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/genevieve-latreille-1929-1982.jpg" alt="genevieve-latreille-1929-1982.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="genevieve-latreille-1929-1982.jpg, nov. 2023" /> <strong>Les 11 et 12 décembre, <a href="https://greo.hypotheses.org/" title="Greo-site-officiel">le Groupe de recherches sur l'évolution de l'orientation (GREO)</a> et l'université Lyon 2 organisent un <a href="file:///D:/Utilisateurs/Moi/Downloads/Appel-a-inscription-Latreille%20(1).pdf" title="colloque-genevieve-latreille-lyon-11-12-decembre-2023">colloque sur Geneviève Latreille (1929-1982), une figure inspirante pour l'orientation éducative</a>. En présence et à distance.</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/11/04/Colloque-Genevi%C3%A8ve-Latreille-les-11-et-12-d%C3%A9cembre-%C3%A0-Lyon-22#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1170Un service public injustement maltraité (CIO 95)urn:md5:1323d7aefb9eb0e897d8709465993b6d2023-09-19T03:56:00+01:002023-09-21T06:19:04+01:00Jacques VauloupS'orienterclinique psychologiqueorientation scolaire et professionnelleservice public<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Conseillere-en-orientation.jpg" alt="Conseillere-en-orientation.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Conseillere-en-orientation.jpg, fév. 2021" /><strong>La première fois que je suis entré dans un CIO en 1978, j'y suis resté cinq jours, et j'ai l'impression, 45 ans après, de n'en être jamais sorti... <a href="https://www.lavoixdunord.fr/1368438/article/2023-09-03/orientation-decrochage-scolaire-troubles-dys-pourquoile-cio-reste-indispensable#" title="la-voix-du-nord-cio-boulogne-sur-mer-septembre-2023">La Voix du Nord, par son beau reportage sur le CIO de Boulogne-sur-mer (Pas-de-Calais),</a> me donne une raison de plus de croire au CIO, service public essentiel, qui résiste malgré la pénurie de moyens et la maltraitance institutionnelle.</strong></p> <p>Responsable d’une équipe de 16 personnes, dont 11 psychologues et 2 chargées de mission dans la lutte contre le décrochage scolaire (MLDS), Killian Bruck-Larvor présente son service public, qui vient d'emménager dans ses nouveaux locaux. La Voix du Nord résume l'essentiel : <em><q>Il ne fait pas beaucoup de bruit, mais réalise un travail monstre. À Boulogne-sur-Mer, le Centre d’information et d’orientation (CIO) aide les jeunes des collèges et lycées à trouver leur voie, mais aussi de plus en plus souvent à reprendre le chemin de la salle de classe</q>.</em></p>
<p>Kilian Bruck-Larvor ajoute : <em><q>Certains jeunes qui sont dirigés vers notre équipe s’étonnent de devoir rencontrer un psychologue et disent qu’ils ne sont pas fous. Primo, les personnes rencontrant des psychologues thérapeutes ne sont pas folles. Et secundo, cette spécialité permet de déterminer les potentiels insoupçonnés des élèves en questionnement sur leur avenir. Autant en profiter !</q></em> Bien vu !</p>
<p>À l'instar des <a href="https://www.education.gouv.fr/annuaire?keywords=Centre+d%27information+et+d%27orientation&department=&academy=&status=All&establishment=All&geo_point" title="annuaire-des-cio-education-nationale">425 CIO de France (en moyenne, environ 4 CIO par département)</a> et dans un territoire étendu démographiquement dense, le CIO de Boulogne-sur-mer assume quatre missions décrites avec précision par le directeur : accompagnement en orientation de toute personne s'adressant au centre quel que soit son âge, <a href="https://www.pedagogie1d.ac-nantes.fr/medias/fichier/lycdecrac2005_1132215181562.pdf" title="lyceens-decrocheurs-raccrocheurs-d-ecole-edusarthe-aout-2005">lutte contre le décrochage scolaire</a>, prise en charge des élèves à besoins éducatifs particuliers, accompagnement des élèves en situation de mal-être.</p>
<p><strong>Un siècle après, ils sont toujours debout</strong></p>
<p>Des Offices d'orientation professionnelle (1922) aux Centres d'information et d'orientation (CIO) (Décret 71-541 du 7 juillet 1971), les CIO n'ont jamais failli. Dans l'entre-deux guerres, ils se sont engagés dans la valorisation de l'apprentissage (sous statut d'élève ou d'apprenti) et la scolarisation de tous. De 1945 aux années 1990, ils ont largement contribué à l'explosion scolaire dans le second degré puis dans le supérieur.</p>
<p>Depuis la fin du 20è siècle, ces deux missions persistent auxquelles s'ajoutent, en équipes pluridisciplinaires, la prise en charge et l'accompagnement des décrocheurs et des élèves et adolescents nécessitant des aides particulières et professionnelles : jeunes mineurs allophones isolés, harcèlement, phobie scolaire, handicap, dys-, etc.</p>
<p>Tout ceci, ne l'oublions surtout pas, nécessite des actions et dispositifs centrés sur le sujet lui-même, soit en face-à-face <em>(conseil individualisé)</em> soit en groupe <em>(conseil de groupe)</em>. Et des interactions fortes avec les établissements scolaires publics et privés sous contrat, les personnels et services psycho-médico-sociaux.</p>
<p>Pour ma part, en trente années d'inspectorat en orientation (1987-2017), j'ai travaillé régulièrement, densément, avec plus de 25 CIO et près de 70 directrices et directeurs : régulation-évaluation, recrutement et formation initiale et continue des personnels, journées d'études, congrès, publications diverses telles que, par exemple : <a href="https://www.pedagogie1d.ac-nantes.fr/medias/fichier/200801017_5ciosarthe_1265303958771.pdf" title="cinq-cio-en-sarthe-cinq-priorites-edusarthe-2008">Cinq CIO en Sarthe</a>, <a href="https://www.pedagogie1d.ac-nantes.fr/medias/fichier/guide-neo-psy-2017-2018-j-vauloup-academie-de-caen-10e-edition-juin-2017-100-p-_1515999766111-pdf" title="guide-neo-psy-jacques-vauloup-juin-2017">Guide néo-psy</a>.</p>
<p>Toujours, partout, à de très rares exceptions près, j'ai vu neutralité, professionnalisme, engagement, loyauté, intelligence multiréférentielle des situations éducatives, respect de l'humain et de ses potentialités insoupçonnables. Toujours, partout, à de très rares exceptions près, les chefs d'établissement, professeurs principaux, conseillers principaux d'éducation, parents d'élèves se louent des qualités professionnelles et personnelles des (conseillers) psychologues... et déplorent leur manque de disponibilité.</p>
<p><strong>Mais j'ai vu aussi...</strong></p>
<p>L'absence totale des inspecteurs généraux de l'éducation nationale et des directeurs académiques dans les CIO et même parfois leur capacité de nuisance...</p>
<p>La dernière <em>(oui, la dernière !)</em> <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/12/31/25-f%C3%A9vrier-1980...-25-f%C3%A9vrier-2020-%3A-chronique-d-une-mort-annonc%C3%A9e-des-CIO">circulaire nationale sur L'organisation des CIO parue le 25 février 1980</a>...</p>
<p>L'indifférence totale de la hiérarchie ad-mini-strative devant les initiatives sérieuses et riches prises ici ou là par un directeur de CIO ou un inspecteur en orientation...</p>
<p>Le boycott ostensible par un directeur académique d'un congrès national de l'orientation organisé dans sa ville ainsi que l'arrachage de l'affiche annonçant l'événement dans les couloirs de la direction académique...</p>
<p>La réduction en peau de chagrin du nombre des CIO...</p>
<p>Le recours croissant à des <a href="https://www.pedagogie1d.ac-nantes.fr/medias/fichier/guide-neo-psy-2017-2018-j-vauloup-academie-de-caen-10e-edition-juin-2017-100-p-_1515999766111-pdf" title="Guide-néo-psy-jacques-vauloup-juin-2017">néo-psy</a> intérimaires du fait d'un nombre notoirement insuffisant de postes ouverts aux concours...</p>
<p>La disparition, dans les rectorats et directions académiques, de productions spécifiques sur l'orientation <em>(lato et stricto sensu).</em></p>
<p>Bref, j'ai vu abandon, stigmatisation, dénégation, déni et bouc-émissarisation s'abattre sur tout un corps professionnel centenaire.</p>
<p><strong>Que veut le néo-ministre pour ses CIO et ses psychologues ?</strong></p>
<p>Dès la mi-août, dans la longue séquence de pré-rentrée et de rentrée, le ministre Gabriel Attal a beaucoup parlé et occupé le terrain : <em>abaya</em>, uniforme à l'école, programmes, baccalauréat, remplacement et salaire des enseignants, harcèlement, lycée professionnel, orthographe, etc.</p>
<p>D'abord, connaît-il les CIO ? Donc, l'inviter. Cela peut prendre plusieurs formes : congrès national ou journée d'études commune de <a href="https://www.afpen.fr/" title="AFPEN">l'AFPEN</a>, de <a href="http://apsyen.org/">l'APSYEN</a> et de <a href="http://www.andcio.org/" title="ANDCIO">l'ANDCIO</a>, rédaction d'un résumé des innombrables rapports sur l'orientation parus depuis cinquante ans, tribunes libres dans les médias, questions écrites et orales aux parlementaires. Et évidemment, plusieurs visites de Centres d'information et d'orientation.</p>
<p>Désormais, trois scénarios me paraissent objectivement possibles. Le premier <em>(à éviter absolument)</em>, le <em>statu quo ante</em>, qui ne manquerait pas de paupériser davantage et de réduire encore l'efficacité du service public rendu plutôt que le développer progressivement comme on le fit dans les années 1970.</p>
<p>Le second <em>(à discuter)</em> consisterait à transférer totalement les psychologues et chargés de mission MLDS dans les établissements scolaires sous la responsabilité des chefs d'établissement. Ce serait un bon moyen de rapprocher les psychologues du terrain majeur de leurs interventions et, probablement, pour les chefs d'établissement, d'avoir le renfort supplémentaire indispensable.</p>
<p><a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2018/08/18/Paling%C3%A9n%C3%A9sie-des-CIO" title="Pour-une-palingenesie-des-cio-18-aout-2018">Le troisième a ma préférence</a>. Le <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000033968083" title="decret-2017-120-du-1-fevrier-2017">décret 2017-120 du 1er février 2017 a créé un corps unique de psychologues de l'éducation nationale, avec un concours uniqu</a>e. Il reste à l'État à les regrouper dans un lieu et un service unique qui pourrait se dénommer <q>Centre de psychologie et d'orientation</q>. Il reste aussi à la profession à fusionner en une seule association et non trois.</p>
<p>La profession sait-elle en effet faire valoir le CIO dans lequel elle exerce son métier ? Dans les 71 journées nationales annuelles de l'orientation organisées par l'AGOF/ACOF/ACOP-F/APSYEN de 1935 à 2023, soit 71 thématiques, trois seulement ont été centrées sur le CIO : 1978 (Caen), Porte ouverte sur les CIO, témoignages sur l'activité des conseillers d’orientation ; 1990 (Lille), Évaluation, bilan, projet, contribution des conseillers d’orientation et des CIO ; 1991 (Rennes), Projet, personne et société, la médiation des conseillers d'orientation-psychologues et des CIO.</p>
<p>Allons, encore un petit effort <em>(peu coûteux),</em> Monsieur le Président-Ministre, la rentrée scolaire n'est pas terminée : il vous reste l'orientation... et la psychologie.</p>
<p>Allons, encore un petit effort <em>(frayant)</em>, chers et chères psychologues de l'éducation nationale, chères directrices et directeurs : il vous reste le <q>Centre de psychologie et d'orientation</q>.■</p>
<p><strong>Coordonnées du CIO de Boulogne-sur-mer :</strong></p>
<p>CIO, 84, boulevard Chanzy, 2è étage, bâtiment C</p>
<p>cio.boulognesurmer@ac-lille.fr</p>
<p>Tél : 03 21 30 23 92</p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="http://dijon2023.apsyen.org/wp-content/uploads/2023/05/FLYERJNEcouleur.pdf" title="congres-national-orientation-apsyen-dijon-19-22-septembre-2023">Du 19 au 22 septembre 2023 à Dijon : 71è journées nationales d'études de l'association française des psychologues de l'éducation nationale (APSYEN). Thème : Émancipation.</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/09/11/Un-indispensable-des-plus-indispensables-%28CIO#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1138Du pétrin à l'humainurn:md5:09c1eb4f06560898d0dc31f7a28574152023-08-21T05:53:00+01:002023-10-30T16:13:45+00:00Jacques VauloupS'orienterhistoires de vieorientation scolaire et professionnelleune autre orientation<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Femmes-medecins.jpg" alt="Femmes-medecins.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Femmes-medecins.jpg, juil. 2023" /> <strong>Comme d'autres membres de sa famille exerçant un métier de l'alimentation, Mathilde, sarthoise de 23 ans, a commencé par un Baccalauréat professionnel de boulangerie-pâtisserie.<a href="https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/le-mans-72000/temoignage-du-bac-pro-boulangerie-a-lamphi-de-medecine-lincroyable-parcours-de-mathilde-23-ans-f7fe7796-26f8-11ee-8a0d-55c2c7a44080" title="Mathilde-lemblin-ouest-france-23-juillet-2023"> Mais elle voulait un métier plus en contact avec les gens. Aide-soignante, puis infirmière, elle se prend de passion pour le soin aux personnes. En septembre, elle intègrera la 2è année de médecine à l'université d'Angers</a>.</strong></p> <p><q>C'est difficile au collège de savoir ce qu'on veut faire plus tard</q>, dit avec beaucoup de pertinence Mathilde au journaliste de Ouest-France. Lasse, ajoute-t-elle, d'être enfermée dans un labo toujours avec les mêmes personnes, elle souhaite <q>être en contact avec les gens</q>. Tout s'enchaîne : aide-soignante, les stages d'été en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).</p>
<p><strong>Commencer par quelque chose, et puis...</strong></p>
<p>Une rencontre-déclic avec Jérôme, médecin-urgentiste, l'incite à enchaîner sans attendre avec des études d'infirmière. Les stages dans les différents services d'un hôpital du Mans. Un travail méthodique, assidu, d'une intensité et d'une exigence inouïes afin de préparer les questionnaires à choix multiples (QCM) d'entrée en études de médecine. En juin, simultanément, elle réussit son concours d'accès aux études médicales et reçoit son diplôme d'infirmière.</p>
<p>Elle ajoute : <q>Je n'avais pas conscience de mes possibilités, je manquais de confiance en moi</q>. Remarquable parcours. Quand la confiance en soi est là, tout devient possible. Un milieu familial facilitant, une première réussite qui en entraîne une autre et une autre encore. Et <a href="https://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1965_num_18_5_2386" title="Rodriguez-tome-adolescence-et-adultes-significatifs-privilegies-persee-1965eee">la rencontre heureuse avec des adultes qui ont cru en elle, ceux, si importants à l'adolescence, que Hector-J. Rodriguez-Tomé a nommés et décrits fort justement "adultes significatifs privilégiés".</a></p>
<p>Depuis la <a href="https://www.onisep.fr/formation/les-principaux-domaines-de-formation/les-etudes-de-sante/les-voies-d-acces-aux-etudes-de-maieutique-medecine-odontologie-pharmacie" title="etudes-medecine-pharmacie-odontologie-maieutique-source-onisep">réforme de la fin 2018, deux voies d'accès ont été définies pour les études de médecine, maïeutique, kinésithérapie, pharmacie et odontologie (auparavant, une seule était possible) : le parcours d'accès spécifique santé (PASS), la licence avec option d'accès santé (L.AS). C'est cette deuxième voie qu'emprunte Mathilde, son diplôme d'État d'infirmière étant reconnu équivalent à une licence universitaire</a>.</p>
<p><strong>Disons-le sans ambages. Le parcours de Mathilde est rare et remarquable. Mais il n'aurait pu se mettre en place avant la récente réforme des études de santé (2019).</strong></p>
<p><strong>En effet, jusqu'alors, contrairement à bien d'autres parcours diversifiés préexistant depuis longtemps, d'aide-comptable à expert.e comptable ou d'assistant.e géomètre à géomètre-experte, ou bien de rédacteur.trice à notaire ou encore d'ouvrier.ère à ingénieur.e, il était, en France, tout bonnement impossible de faire des études de médecine sans baccalauréat scientifique assorti d'un concours très sélectif d'accès en premier cycle d'études médicales.</strong></p>
<p><strong>Bonne chance, Mathilde ! Il est heureux qu'après des décennies d'empêchements, des parcours tels que le vôtre puissent <em>enfin</em> se mettre en place. Inusuels pour le moment, j'espère qu'ils se développeront dans les années à venir. Car à l'instar de ce que l'on observe depuis des lustres dans l'enseignement, l'ingénierie, la boulangerie, les arts de la cuisine ou de la rue, l'exercice de la médecine ne peut que s'enrichir de parcours professionnels antérieurs diversifiés pétris d’humanité. ■</strong></p>
<p><em>Ce mot a été amodié le 30 août 2023</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/07/31/Mathilde%2C-du-p%C3%A9trin-au#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1125Orientation des champs vs des villesurn:md5:a648b34f5a20560e40c12c50cfc6763a2023-08-17T04:55:00+01:002023-08-17T04:55:52+01:00Jacques VauloupS'orienterdiscriminationsorientation scolaire et professionnelle<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Boussole3.jpg" alt="Boussole3.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Boussole3.jpg, juil. 2023" /> <strong>Dans <a href="http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/Edubref/detailsEdubref.php?parent=accueil&edubref=28" title="Edubref-n-16-juin-2023-ife-lyon">Edubref n°16 de juin 2023, Marie Lauricella éclaire les choix d'études supérieures sous contraintes auxquels sont soumises les jeunesses rurales.</a> Si la France atteint 49,4% de diplômé.e.s du supérieur chez les 24-35 ans, ce taux se réduit dès que l'on s'éloigne des grandes villes.</strong></p> <p>Les recherches portant sur la dimension territoriale des parcours étudiants combinent deux approches : la géographie de l'offre de formation, inégalement répartie sur le territoire, et les déterminants géographiques et sociaux des trajectoires d'études.</p>
<p>L'espace rural français représente 88% des communes et 33% de la population. <a href="https://www.education.gouv.fr/l-indice-d-eloignement-des-colleges-et-des-lycees-377771" title="indice-d-eloignement-des-colleges-et-lycees-depp-menj">Selon la DEPP (Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse), l'indice d'éloignement des collèges et lycées</a> permet d'observer que les <q>lycées les plus éloignés</q>, établissements polyvalents-professionnels de petite taille, se situent dans une diagonale allant des Ardennes aux Landes et en milieu insulaire. Le niveau social des élèves y est plus faible qu'en moyenne nationale.</p>
<p>À niveau scolaire équivalent, résider dans un territoire rural éloigné des villes diminue la probabilité d'aller en seconde générale et technologique. En effet, <q>les parents résidant dans une commune rurale valorisent davantage l'enseignement professionnel</q>.</p>
<p>Bien entendu, ces choix se répercutent au moment des orientations post-baccalauréat. Porte d'accès au Master, la Licence représente 40% des premiers voeux des bacheliers des villes et seulement 34% de ceux des bacheliers ruraux. De la même manière, les ruraux candidatent moins pour accéder aux classes préparatoires aux grandes écoles que les urbains.</p>
<p><strong>Manque d'ambition, auto-censure ou coût des études ?</strong></p>
<p>Depuis longtemps, les sachants (souvent hyper-urbains) stigmatisent le <q>manque d'ambition</q> des ruraux. Comme si, derrière cette notion floue, il serait dans <q>la nature même des ruraux</q> de s'auto-limiter.</p>
<p>Ne voit-on pas, souligne Marie Lauricella, que 90% des formations supérieures se concentrent dans les villes importantes et que les petites villes n'offrent que des cursus courts et professionnalisants (BTS, IUT) ?</p>
<p>Ne voit-on pas, ajoute-t-elle, que vu les coûts financiers induits par la décohabitation familiale, les frais de transport et la vie en ville, les ruraux aux revenus modestes hésitent à deux fois à choisir les filières les plus valorisées ?</p>
<p>Ne voit-on pas que les garçons ruraux affichent des ambitions et des aspirations d'études similaires alors que les filles rurales décrochent par rapport aux filles urbaines car elles s'imaginent davantage vivre en couple et fonder une famille ?</p>
<p>Ne voit-on pas que, fort avisés du marché du travail local, les jeunes ruraux conforment leurs espérances scolaires à une offre requérant des emplois peu ou moyennement qualifiés comme les emplois (masculinisés) d'ouvriers de l'industrie et de l'artisanat ou ceux (féminisés) du service à la personne ?</p>
<p>Ne voit-on pas que, pour les jeunes ruraux, s’engager dans des études longues signifie aussi quitter le lieu de résidence familial, affronter seul.e la vie dans une grande ville et avoir peu de chances de revenir en milieu rural une fois le diplôme obtenu ? Un coût symbolique et psychologique qui s'ajoute au coût financier. ■</p>
<p><strong>L'étude présentée :</strong></p>
<p><a href="http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/EB-Veille/Edubref-juin-2023.pdf" title="Jeunesses-rurales-et-enseignement-supérieur-edubref-16-juin-2023 ">Lauricella M., Jeunesses rurales et enseignement supérieur, des choix sous contraintes, Edubref n°16, juin 2023, Institut français de l'éducation</a></p>
<p><strong>On pourra consulter aussi :</strong></p>
<p><a href="https://www.lemonde.fr/livres/article/2021/04/29/les-filles-du-coin-de-yaelle-amsellem-mainguy-le-destin-tout-trace-des-jeunes-femmes-du-village_6078511_3260.html" title="Amsellem-mainguy-les-filles-du-coin">Amsellem-Mainguy Y., (2021), Les filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural, Presses de Sciences Po</a></p>
<p><a href="https://www.cairn.info/les-gars-du-coin--9782707160126.htm" title="Renahy-les-gars-du-coin-2010">Renahy N. (2010), Les gars du coin, enquête sur une jeunesse rurale, La Découverte</a></p>
<p><a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-des_inegalites_d_education_et_d_orientation_d_origine_territoriale_pierre_champollion-9782343000886-39574.html" title="Champollion-des-inegalites-d-education-et-d-orientation-d-origine-territoriale-2013">Champollion P. (2013), Des inégalités d'éducation et d'orientation d'origine territoriale, L'Harmattan</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/07/30/Orientation-des-villes-vs-orientation-des-champs#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1110Boussole des possiblesurn:md5:630681b6df5015d5100a9c6c46cbdc9b2023-07-10T03:42:00+01:002023-07-10T11:15:30+01:00Jacques VauloupS'orientercommunscosmopoétiquehabiterrésonanceéthique de la Terre et du vivant<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Boussole-des-possibles_m.png" alt="Boussole-des-possibles.png" style="display:block; margin:0 auto;" title="Boussole-des-possibles.png, juin 2023" /> <strong><a href="https://cerisy-colloques.fr/mireilledelmasmarty2023/" title="Colloque-boussole-des-possibles-cerisy-la-salle-mai-2023">Avec la ''Boussole des possibles'', Mireille Delmas Marty (1941-2022), juriste, professeure au Collège de France, et le plasticien Antonio Beninca proposent une oeuvre-manifeste face au désespoir et à la violence</a>. Réconcilier les vents opposés sécurité <em>vs</em> liberté, compétition <em>vs</em> coopération, exclusion <em>vs</em> intégration, innovation <em>vs</em> conservation. De nouveaux chemins humanistes, sensibles et créatifs pour les sociétés futures.</strong></p> <p>La Boussole des possibles, "objet-manifeste" conçu par Mireille Delmas-Marty et l'artiste plasticien Antonio Beninca, a été au centre des travaux du colloque de Cerisy-la-salle (Manche, Normandie) du 24 au 28 mai dernier. De grands enjeux sociétaux − mondialité, changement climatique − et les leviers d'action émergents y ont été confrontés, analysés, débattus.</p>
<p>Penser un commun multiple, naviguer dans des vents contraires, préserver notre futur commun, anticiper l'impact de l'urgence, concilier développement économique et développement durable, pratiquer une gouvernance mondiale décente et respectueuse...</p>
<p><strong>Une boussole à compléter</strong></p>
<p><em>Si vous êtes moins sensible à la <q>boussole des possibles</q> qu'à la rose des vents, qui a façonné des siècles de notre imaginaire commun, je vous propose ce petit jeu projectif de phrases à compléter. Consigne : tout néo-colonialisme, tout réflexe prédateur, toute violence, tout réflexe-complexe de supériorité ou d'infériorité sont prohibés ; la décarbonation totale et le respect de la biodiversité sont obligatoires. À vous de jouer !</em></p>
<p>Au Nord, je ralentis...</p>
<p>Au Nord-Nord-Ouest, j'exprime...</p>
<p>Au Nord-Ouest, je prends soin...</p>
<p>À l'Ouest-Nord-Ouest, j'ai conscience...</p>
<p>À l'Ouest, je ressens...</p>
<p>À l'Ouest-Sud-Ouest, je tiens compte...</p>
<p>Au Sud-Ouest, je relie...</p>
<p>Au Sud-Sud-Ouest, je plante...</p>
<p>Au Sud, j'écoute...</p>
<p>Au Sud-Sud-Est, je respecte...</p>
<p>Au Sud-Est, je fais écho...</p>
<p>À l'Est-Sud-Est, je dépose...</p>
<p>À l'Est, je revitalise...</p>
<p>À l'Est-Nord-Est, j'attends...</p>
<p>Au Nord-Est, je souffre...</p>
<p>Au Nord-Nord-Est, je réenchante...</p>
<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Boussole.jpg" alt="Boussole.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Boussole.jpg, juin 2023" /></p>
<p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JhY8PYgMrqY" title="Boussole-des-possibles-mireille-delmas-marty-antonio-beninca">La boussole des possibles, Mireille Delmas-Marty, Antonio Beninca, You Tube (durée : 20'35)</a></p>
<p><a href="https://www.editions-jclattes.fr/auteur/tristan-gooley/" title="La-boussole-naturelle-tristan-gooley-lattes-2012">Gooley T. (2012), La boussole naturelle, l'art de s'orienter en toutes circonstances et en tous lieux, Lattès</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/06/09/Boussole-des-possibles#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1097Dernier endroit civilisé : le cinémaurn:md5:76b55533c9ce4443086a61760753b3552023-07-01T05:33:00+01:002023-07-04T09:11:23+01:00Jacques VauloupS'orientercommunshabiterrésonance<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Les-Cineastes.jpg" alt="Les-Cineastes.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Les-Cineastes.jpg, juin 2023" /> <strong>Puis-je l'avouer sans honte ? J'aime le cinéma... au cinéma. Depuis que, tout petit, le samedi soir ou parfois le dimanche après-midi, je me suis assis devant le grand écran, je suis devenu un fêlé du ciné. Il faut dire qu'à l'époque, <q>no TV neither smartphone at home !</q></strong></p> <p>Pourquoi cet engouement, cet emballement, cet errement, cet entêtement, cet entichement, cet ensorcellement ?</p>
<p>Pour les actualités mensuelles en tout début de séance <em>(il y a plusieurs décennies)</em>, le court métrage précédant systématiquement le long métrage<em> (les courts métrages ont disparu désormais des salles de cinéma),</em> les annonces des films suivants à l'affiche.</p>
<p>Pour les très longs-marathon métrages, tels que <a href="https://www.senscritique.com/film/cinematon/436294" title="Cinematon-gerard-courant-1977">Cinématon de Gérard Courant (1977)(durée : 211 h)</a> et les très courts aussi comme <a href="https://www.les-cineastes.fr/films/les-mauvaises-frequentations/" title="Les-mauvaises-frequentations-jean-eustache-1961">Les mauvaises fréquentations de Jean Eustache (1961)(42').</a></p>
<p>Pour le silence des murmures des amants ou des amis en salle et les téléphones-zinzin éteints lorsque, après la pub pour MacDo ou Stellantis, le spectacle peut enfin commencer.</p>
<p>Pour les points et les croix qui apparaissaient en bas à droite de l'écran et qui indiquaient la fin de bobine à l'opérateur ou à l'aide-opérateur en cabine ; il devait alors changer d'appareil de projection et donc de bobine <em>(mais pas trop vite ni trop tard sinon les sifflets de la salle fusaient, et je ne vous parle pas de l'émeute en salle lorsque la pellicule cassait et qu'il fallait réparer dare dare)</em>. C'était avant le cinéma numérique, vous l'aurez compris.</p>
<p>Pour la température clémente qui règne en salle hiver comme été, qu'il gèle, qu'il pleuve ou que la canicule sévisse. L'amoureux du cinéma ne se préoccupe pas de météo. Et un film de 2h ou plus permet de se sécher après la grosse averse prise à vélo.</p>
<p>Pour le ciné du matin, du début ou du milieu d'après-midi, de la soirée ou de minuit. L'amoureux du cinéma ne se soucie pas des horaires.</p>
<p>Pour le ciné du lundi, du samedi, du dimanche ou de tout autre jour. L'amoureux du ciné trouve chaque jour une occasion de se plonger dans une salle obscure.</p>
<p>Pour le ciné en salle et seulement en salle. Comme l'a dit Jean-Luc Godard, au ciné les yeux <em>se lèvent</em> vers l'écran alors que sur la télé ou son smartphone, les yeux <em>se baissent</em> vers l'écran.</p>
<p>Pour tous les genres quels qu'ils soient <em>(dès lors que le ciné est bon)</em> : comédie, drame, film d'action, documentaire, reportage, biopic, film historique, western, film d'aventure, road-movie, film d'animation, dessin animé, documentaire, thriller...</p>
<p>Pour les cinémas du monde entier. Il est tant de chefs d'oeuvre iraniens, syriens, israéliens, turcs, espagnols, italiens, français, coréens, argentins, américains, britanniques, africains, etc.</p>
<p><em>Mon cinéma de coeur a changé selon les époques et les lieux de ma vie. La Fraternelle, le Palace, le Normandy, les 400 coups, le cinéma de plein air l'été, le Lux et le Café des images, Le Ciné-poche, un cinéma en Inde aussi à Bhavnagar, expérience inoubliable avec des Indiens amoureux fous du cinéma... Aujourd'hui, le cinéma associatif <q>Les Cinéastes</q> ; c'est un complexe de 4 salles labellisé Art et Essai, exploité depuis 2004 par la Maison des jeunes et de la culture Prévert dans le cadre d'une délégation de service public confiée par la ville du Mans.</em></p>
<p><em>Il propose des œuvres de création cinématographique, d'autres présentant d’incontestables qualités, des oeuvres reflétant la vie de pays dont la production cinématographique est peu diffusée en France, ou encore, bien sûr, des rétrospectives et des classiques de l’écran.</em></p>
<p><em>Le bien-nommé <q>Cinéastes</q> effectue un travail remarquable de programmation jeune public et met en place des animations et des événements en lien avec les acteurs culturels locaux. Il participe aux dispositifs d’éducation à l’image : « École au cinéma », « Collège au cinéma » et « Lycéens et cinéma ». Nombreux films « jeune public ». Programmation intergénérationnelle. Bref, un outil culturel, associatif et récréatif de grande qualité. Le cinéma, c'est... au cinéma !</em> ■</p>
<p>Ce mot a été amodié le 4 juillet 2023</p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/05/17/Dernier-endroit-civilis%C3%A9-%3A-le-cin%C3%A9ma#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1084Orientation omniprésente et inégalitaireurn:md5:f990dfce66608e3d7a3081abecb5392f2023-06-19T04:36:00+01:002023-06-25T09:02:18+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnelle<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Qu__est-ce_tu_voudrais_faire_plus_tard243_m.jpg" alt="Qu__est-ce_tu_voudrais_faire_plus_tard243.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Qu__est-ce_tu_voudrais_faire_plus_tard243.jpg, fév. 2013" /> <strong><a href="https://www.frustrationmagazine.fr/orientation-scolaire/" title="Pression-scolaire-et-orientation-frustration-magazine-13-mai-2023">Dans Frustration magazine, Eric Predmore, professeur de lycée,</a> explique en quoi la réforme du lycée voulue par Blanquer, ministre de 2017 à 2022, a énormément aggravé la pression qui pèse sur les élèves, placé l'orientation scolaire au centre de leurs préoccupations et augmenté les inégalités qu'elle était censée réduire.</strong></p> <p><strong>Extraits</strong></p>
<p>» <em>Dès quinze ans, on nous demande de savoir ce qu’on veut faire plus tard.</em> Cette remarque, je l’ai entendue des centaines de fois dans mon entourage, mais aussi dans la bouche de mes élèves. (...) Elle révèle un malaise par rapport à une réalité construite depuis des décennies : l’orientation, outil essentiel du capitalisme moderne, qui grignote petit à petit l’éducation de nos enfants.</p>
<p>»Depuis la dernière réforme Blanquer (2021), l’orientation occupe une place renforcée à l’école. (...) En première, l'élève doit choisir les deux matières de spécialité qu’il/elle conserve en terminale générale, et une spécialisation supplémentaire en terminale technologique. En terminale, quelle que soit la filière, il/elle doit se frotter à <a href="https://www.parcoursup.fr/" title="Parcoursup-portail-d-acces-a-l-enseignement-superieur">Parcoursup (mis en place en 2018)</a>, le boss final de ce chemin déjà cahoteux et périlleux.</p>
<p>»Tout au long de l’année, l’élève va devoir réfléchir à des formations à demander, des lieux, rédiger pour chacun d’eux des lettres de motivation. Il passe ensuite en mars son bac de spécialités (...), et enfin s’ouvre une période finale durant laquelle il aura des réponses auxquelles il ou elle devra répondre rapidement. Et tout ça en révisant bien ses leçons, puisque toutes les matières sont évaluées au contrôle continu, et qu’il doit encore passer le bac de philosophie ainsi que le <q>grand oral</q> en juin.</p>
<p>»Cela a un effet très direct sur les élèves : (...) le contrôle continu, au lieu de diluer le stress du bac sur deux ans, le rend continuel. La présence de logiciels de notation, dont Pronote est le roi, aggrave ce phénomène : certains élèves s’y connectent en permanence, tous les jours, avec la peur constante de voir leur moyenne diminuer, et donc de voir leurs rêves d’avenir s’effondrer.</p>
<p>»Les enseignants ne se rendent pas toujours compte des méfaits de l’orientation. D’abord pour une raison simple : (...) maîtrisant parfaitement les mécanismes de l’école, les profs sont la catégorie dont les enfants ont le plus de chances d’avoir des revenus meilleurs que leurs parents. Ainsi, ils ne voient généralement pas d’un mauvais œil la notion d’orientation, permettant selon eux à tous ces élèves en difficulté de trouver de la motivation et de “réussir dans la vie”. (...)</p>
<p>»Les textes officiels disent qu’il faut consacrer à chaque élève 54h d’orientation par année au lycée. Ce nombre, parfaitement absurde et irréalisable dans les faits, ne permet de toute façon pas de régler le problème : vous pouvez informer autant de temps que vous voulez un élève, cela ne suffira jamais à combler les inégalités abyssales qui les séparent des enfants de bourgeois.</p>
<p>»La vérité est bien entendue plus tragique : après la seconde, les élèves les plus pauvres sont massivement dirigés vers la voie technologique, particulièrement en filière STMG (Sciences et Techniques du Management et de la Gestion), filière technologique la plus fréquente (...). La grande majorité des élèves de STMG, déjà en difficulté en seconde, n’obtiendront qu’un emploi d’exécutant, souvent précaire et mal rémunéré (...).</p>
<p><strong>L'orientation mange la pédagogie</strong></p>
<p>»L’orientation mange la pédagogie. Car toutes ces heures (54h/an au lycée) ne sont pas ajoutées aux cours, elles prennent la place d’heures qui auraient pu être consacrées à de l’approfondissement ou à du soutien. Il faut dire que depuis Blanquer, la mission d’orientation est de plus en plus dévolue au professeur principal plus qu’au conseiller d’orientation, les Centres d’Information et d’Orientation fermant les uns après les autres.</p>
<p>»Avant cette réforme, les établissements du supérieur recrutaient les élèves en regardant leurs moyennes du premier et du deuxième trimestres pour se faire un avis. Il fallait avoir le bac à la fin de l’année pour y accéder, mais sans que la note de celui-ci ait une quelconque importance. Le bac en mars signifie que les formations du supérieur classent désormais les élèves selon leurs résultats à l’examen, en plus du contrôle continu. Pour les élèves des meilleurs lycées, cela ne change pas grand chose, mais pour les autres la différence est immense.</p>
<p>(...)</p>
<p>»Un excellent élève d’un lycée de faible niveau peut avoir une note très différente selon le niveau général du lot<em> (</em>Ndlr : les copies sont numérisées et classées par lots mêlant des copies provenant de lycées différents)<em></em>. S’il a la malchance d’être mis à côté de copies venant de très bons lycées, alors l’appréciation que son correcteur aura de sa copie sera forcément amoindrie. C’est bien entendu le cas dans les disciplines littéraires et les sciences humaines, où la rédaction est particulièrement discriminante, mais également, dans une moindre mesure, dans les matières scientifiques. (...)</p>
<p>»En tant que correcteur, j’ai pu en faire l’expérience : une excellente copie d’un excellent lycée, c’est violent pour mes propres élèves, qui n’atteindront jamais un tel niveau même après des milliers d’heures de travail, et c’est également violent pour moi-même. En effet, ces copies sont tellement brillantes et bien argumentées, détaillées et agréables à lire, qu’elles surpassent, et de très loin, mes propres cours. L’écart entre les lycées est tellement profond qu’il ne sera jamais résorbé par plus d’efforts, et encore moins par une meilleure connaissance de la procédure d’orientation.</p>
<p>»Alors que faire ? En l’état, il paraît compliqué d’abandonner complètement l’orientation, sachant que les enfants de bourgeois n’en ont pas besoin pour savoir quels choix faire. Il est par contre clair que pour que l’école soit réellement émancipatrice, il faut combattre tout ce qui prend le pas sur les enseignements de nos enfants au profit d’un “monde du travail” qui n’attend d’eux qu’obéissance et performance.■</p>
<p><strong>Commentaires</strong></p>
<p><em>Dans l'histoire du lycée français depuis les années 1960, ce n'est certes pas la première fois que l'orientation joue un rôle nodal. N'oublions pas que les ados ont en général entre 15 et 18 ans au lycée, disons entre 14 et 19 ans. En moyenne d'ailleurs, ils ont rajeuni car le redoublement amont dans leur scolarité a d'autant diminué. Depuis l'invention du professeur principal de seconde au début des années 1960, ce n'est pas non plus la première fois qu'on demande aux professeurs de s'investir dans l'aide aux élèves en matière d'orientation.</em></p>
<p><em>Mais il est vrai que, d'effet cliquet en effet cliquet, leur ad-mini-stration leur en demande toujours davantage, et le travail qui leur est de plus en plus prescrit en matière d'orientation est à mettre en parallèle avec le déficit abyssal des moyens mis à disposition des Centres d'information et d'orientation publics (CIO). Bref, moins on dispose de psychologues à l'éducation nationale (dénommés conseillers d'orientation-psychologues entre 1991 et 2017), moins le CIO est en mesure de proposer des disponibilités horaires aux lycées, et plus on en impose aux profs en matière d'orientation ! <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/02/07/Profs%2C-la-voie-du-d%C3%A9senchantement">Gare au désenchantement !</a></em></p>
<p><em>Ainsi, le jeu social du classement, du placement, du positionnement et de l'investissement a toute chance de réussir aux rusés aux réseaux assurés. Cabinets de coaching et de préparation individualisée à l'enseignement supérieur florissent sur l'appauvrissement du service public et sur le compte en banque des parents qui peuvent payer le tarif de consultations prises en charge à 50% par les contribuables (via le crédit d'impôt). Quant aux autres, ils attendront le rendez-vous avec le psychologue-orienteur du CIO public pendant des semaines.</em></p>
<p><em>L'orientation post-lycée stresse les jeunes. Ceci n'est pas nouveau, mais s'est généralisé à la grande majorité d'une classe d'âge. Et c'est de plus en plus jeunes que les adolescents doivent se déterminer. Plus inquiétant, alors qu'ils se concentraient sur l'année de terminale, le stress, l'anxiété voire l'angoisse ont envahi l'entièreté du lycée. Le contrôle continu a créé le stress continu. Parcoursup, essentiellement devenue machine à sélectionner à usage de l'enseignement supérieur, s'est substituée à l'évaluation du bac, devenue presque superfétatoire dans de nombreux cas, car les jeux se font et se défont avec Parcoursup.</em></p>
<p><em>Alors que les évolutions du baccalauréat, du contrôle continu et de Parcoursup, voulues par le ministre Blanquer (2017-2022), et mises en oeuvre docilement par son successeur ductile Pap Ndiaye, étaient censées réduire les inégalités, elles les concentrent sur les plus fragiles et pourraient bel et bien paradoxalement les aggraver. Cerise sur le gâteau, par un tour de passe-passe jupitérien, le joujou élyséen du <a href="https://www.snu.gouv.fr/" title="service-national-universel-gouvernement-france">service national universel</a> est en passe d'être imposé dans tous les lycées. Est-ce bien son rôle ? Et il sert à quoi, le joujou ?</em></p>
<p>Ce mot a été amodié le 25 juin 2023</p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/05/21/Une-orientation-scolaire-omnipr%C3%A9sente-et-in%C3%A9galitaire#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1088L'École doit-elle rompre avec le Travail ?urn:md5:9c646634afe507596645703bfe413a0b2023-06-07T07:59:00+01:002023-06-13T08:19:33+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnelleune autre orientationune autre école<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Ecolier-au-boulier_m.jpg" alt="Ecolier-au-boulier.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Ecolier-au-boulier.jpg, sept. 2020" /> <strong>Il fallait oser ! Dans un propos hardi et hétérodoxe, le <a href="https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/lecole-de-demain-doit-rompre-tout-lien-avec-le-travail-par-emanuele-coccia-20230429_KSGIF6ZTDNGKVIRHJGTGLWG4IQ/" title="Emanuele-coccia-liberation-29-avril-2023">philosophe et universitaire Emanuele Coccia estime, avec force arguments, que, "face à un monde transformé et soumis à une accélération de l’information, le travail est en voie de disparition. De nouveaux lieux d’apprentissage, plus libres, collectifs et déhiérarchisés sont indispensables pour nous orienter dans le monde.</a>"</strong></p> <p><strong>Extraits</strong></p>
<p>» Le terme «école» vient d’un mot grec qui signifie «absence d’occupation». En latin, le même concept était exprimé par <em>otium</em>, «oisiveté», absence totale de négoce, d’affaires, de tâches, de commerce. L’école n’est plus cela depuis des siècles. C’est un espace où le savoir est un devoir, un métier, et où tous les savoirs doivent préparer les élèves au travail. Jamais l’école n’a eu besoin de revenir à l’idée exprimée par son nom même.</p>
<p>» Nous vivons dans un monde où le travail disparaît. Pas seulement dans le sens où il devient de plus en plus une denrée rare. C’est surtout l’idéal du travail lui-même qui disparaît. (...) Le renoncement à faire du travail l’horizon définitif et exclusif de son identité est désormais un phénomène omniprésent dans les sociétés occidentales. Il ne s’agit pas d’une lubie des jeunes générations : la richesse n’est plus produite par le travail, et le travail n’apporte plus la prospérité qu’il avait toujours promise.(...)</p>
<p><strong>Rompre tout lien avec le travail</strong></p>
<p>» Dans un tel contexte, il est plus qu’urgent de réformer l’école, toutes les écoles, mais surtout les universités. Tout lien avec le travail doit être rompu. L’école doit redevenir un espace où chaque métier est suspendu, chaque idée du monde remise en question, chaque savoir déconstruit et réformé. Les universités devraient se contenter d’admettre que les connaissances dont nous avons hérité et que nous gardons comme des trésors ne nous permettent plus de nous orienter dans le monde.</p>
<p>» La planète que nous habitons a changé : la nature ne répond plus aux mêmes rythmes qu’autrefois, l’ordre géopolitique continue d’être bouleversé, les traditions culturelles ont été submergées par l’arrivée de nouveaux médias qui permettent à n’importe quelle idée de circuler instantanément et de ne vivre que lorsqu’elle circule. Au lieu de continuer à s’illusionner sur l’existence d’une classe de connaisseurs du monde dont le rôle est d’initier les plus jeunes à l’expérience de la planète, nous devrions prendre conscience que nous avons tous encore besoin d’étudier, et que la seule façon de le faire est de se réunir, régulièrement, et de produire collectivement des connaissances.</p>
<p>» Les universités doivent changer la forme de la production du savoir. Il ne doit plus y avoir d’un côté les professeurs et de l’autre les étudiants : il n’y a que des étudiants, dont certains peuvent être plus expérimentés que d’autres et qui prennent la responsabilité de l’étude collective. Nous devons également cesser de considérer l’université comme le lieu où les générations se séparent, où les vieux enseignent aux jeunes. Les universités doivent devenir l’espace de mélange des générations, l’exercice de leur apprentissage mutuel des choses qu’elles ne connaissent pas encore.</p>
<p><strong>Créer de nouvelles écoles</strong></p>
<p>» Elles doivent changer leur rythme. Se voir deux heures par semaine était peut-être une mesure appropriée il y a vingt ans (...). Une semaine aujourd’hui correspond à trois mois il y a quelques années : les tsunamis d’informations et d’expériences qui nous submergent chaque jour rendent le rythme hebdomadaire complètement désuet. Il faudrait se voir pendant une semaine entière, tous les jours, huit heures par jour pour avoir une expérience significative d’un point de vue humain et cognitif.</p>
<p>» Elles doivent changer la forme même de la production du savoir : nous devons abandonner le fétichisme des mots qui a transformé toutes les universités en temples où l’essai avec notes de bas de page est la seule forme d’expression de la vérité. Nous vivons en consommant des images et en communiquant à travers des images : il est impératif que les universités reconnaissent que tout objet est capable de transmettre la vérité et qu’une performance, une pièce de théâtre, un jeu vidéo, une photographie, un film, une vidéo ou une œuvre plastique ont le même pouvoir et la même précision qu’un papier académique.</p>
<p>» Nous devrions enfin nous débarrasser de la plus stérile des structures : la division entre les sciences humaines et les sciences naturelles, l’illusion que l’étude de la nature (êtres vivants, physique, chimie, informatique, mathématiques) implique un regard différent sur l’humanité et son histoire. L’être humain n’est pas une sphère séparée du cosmos. Nous sommes faits de la même matière que le cosmos.</p>
<p>» Et inversement, obliger ceux qui étudient les mathématiques ou l’informatique à ne rien savoir de la littérature, ou continuer à penser que ceux qui étudient la sociologie peuvent se passer d’une idée précise de ce qu’est l’acide désoxyribonucléique, c’est une forme de snobisme du XIXe siècle que nous ne pouvons plus nous permettre. Fermons les universités actuelles. Créons de nouvelles écoles. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons à nouveau nous orienter sur cette planète.» ■</p>
<p><strong>Discussion</strong></p>
<p><em>Le propos iconoclaste d'Emanuele Coccia ne saurait être pris à la légère. En effet, le monde change, accélère, s'échauffe (saura-t-il ralentir, rafraîchir, réfléchir ?) Des informations et des mégadonnées (big data) déversées en permanence à flux tendu et à vitesse supersonique sont rendues accessibles à tous, ou à presque tous. Et on continue à faire comme si tout était comme avant. Les séparations conceptuelles et épistémologiques entre, par exemple, <q>sciences fondamentales</q> et <q>sciences appliquées</q> ou entre <q>sciences humaines et sociales</q> et <q>sciences de la nature et de la vie</q> et, à l'intérieur de chaque domaine, entre des disciplines et des sous-ensembles fonctionnant de manière cloisonnée voire obsidionale ont-elles encore un sens ? On pourrait toutefois reprocher au philosophe la tentation de refermer l'école et l'université sur des savoirs certes revisités et réarticulés, mais d'une abstraction voire d'une théorisation accessibles à certains mais pas à tous. <a href="https://www.education.gouv.fr/la-decouverte-des-metiers-au-college-de-la-classe-de-cinquieme-la-classe-de-troisieme-378233" title="découverte-des-métiers-de-la-cinquième-à-la-troisième-2023-2024-source-MENJ">Si l'école, le collège, le lycée formulent des attendus relatifs à la découverte des métiers et ce, pour des enfants dès la classe de cinquième (12-13 ans), ne peut-on y voir, si l'on suit Coccia, un réel risque d'en oublier les savoirs fondamentaux et l'otium propre à l'école qui la distingue, depuis des siècles, du travail ?</a> Je partage l'appel du philosophe à revisiter sans tarder les savoirs et leurs articulations, et d'ailleurs, ce mouvement n'a cessé de se poser et de faire un peu bouger les lignes, notamment dans les années 1965-1975 avec, entre autres, Ivan Illich (1926-2002), André Gorz (1923-2007), Abraham Maslow (1908-1970), etc. Mais il est vrai qu'il mérite d'être réinvesti aujourd'hui ; la communauté des scientifiques y est-elle prête ? Et les citoyens ? Et les élèves et étudiants ? Quant à revoir la distinction-césure entre les sachants (professeurs) et les non-sachants (élèves) et créer de nouvelles communautés et de nouveaux lieux où tout le monde enseigne à tout le monde, sans distinction de pouvoir et de statut, cette proposition sera probablement taxée de <q>soixante-huitarde</q> par certains, mais encore une fois, elle n'est pas neuve. Ce devrait être un beau terrain d'expérimentation, aujourd'hui, pour des débats citoyens autour de <q>conférences de consensus</q> ou de <q>conventions citoyennes</q>. Une question-clé sociétale, culturelle, éducative, pédagogique, économique, et donc éminemment politique : à quel âge, de quelle manière, avec quels attendus, dans quelles limites l'école, le collège, le lycée peuvent-ils, doivent-ils s'ouvrir au monde professionnel et aux métiers ? Question largement impensée et ballottée au gré de politiques politiques visant le court terme et l'introuvable adéquation formation-emploi. Plutôt que de risquer de la voir de plus en plus soumise aux lois du Marché, prend-on encore le temps de penser l'École que nous voulons vraiment demain, et celle que nous ne voulons assurément pas ?</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/05/10/Tout-lien-avec-le-travail-doit-%C3%AAtre-rompu2#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1081Dernier endroit civilisé : la bibliothèqueurn:md5:e347f61b9ad1202b1d09c4229a49149d2023-05-08T03:38:00+01:002023-05-17T04:30:55+01:00Jacques VauloupS'orientercommunshabiterhumanitérésonancesilencetopo-analyse<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Socrate-trinity-college-old-library-dublin_s.jpg" alt="Socrate-trinity-college-old-library-dublin.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Socrate-trinity-college-old-library-dublin.jpg, avr. 2023" /><strong><q>Cimetières et librairies sont les derniers endroits civilisés</q> <em>(<a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Voix-contemporaines/Les-differentes-regions-du-ciel" title="christian-bobin-differentes-regions-du-ciel-Gallimard-2022">Christian Bobin, 1951-2022, Les différentes régions du ciel, Quarto Gallimard, 2022</a>)</em>. Mais en quoi <q>civilisés</q> ? À cause de la mémoire qui y veille. Et des mânes de Socrate, Shakespeare, Joyce, Becket, Wilde et de quelques autres encore, qui y règnent.</strong></p> <p>Deux jeunes visiteuses françaises, Djoudj (11 ans) et Mary (14 ans), livrent leurs impressions après leur visite de la <a href="https://www.visittrinity.ie/book-of-kells/old-library-redevelopment-project/" title="Old library redevelopment project">Old Library au Trinity College</a> le 22 avril :</p>
<p><q>C’est vrai que la Old Library de Dublin nous a réellement impressionnées avec ses centaines de rangées de livres qui allaient jusqu’au plafond ! Il y avait une odeur d’ancien et de poussière assez agréable.</q></p>
<p><q>Devant chaque rangée se trouvait un buste célèbre comme Socrate, Shakespeare ou Homère, mais aussi l'illustre Jonathan Swift qui a écrit les voyages de Gulliver.</q></p>
<p><q>Nous avons aussi découvert le symbole de l’Irlande qui apparaît sur les pièces de monnaie : la harpe du Trinity College, aussi appelée harpe de Brian Boru qui est une des trois seules harpes gaéliques retrouvées. Ce lieu inspirait calme, respect et sagesse</q>.■</p>
<p><em>Là, tout n’est qu’ordre et beauté</em></p>
<p><em>Luxe, calme et volupté</em></p>
<p>Charles Baudelaire, L'invitation au voyage, Les fleurs du mal (1857)</p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/04/19/Derniers-endroits-civilis%C3%A9s-2/2#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1072Dernier endroit civilisé : le cimetièreurn:md5:368460c9afda4d4c5bbf02e86459b6102023-04-11T04:41:00+01:002023-11-08T17:34:55+00:00Jacques VauloupS'orientercommunshumanitésilence<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Cimetiere1_m.jpg" alt="Cimetiere1.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Cimetiere1.jpg, avr. 2023" /> <strong><q>Cimetières et librairies sont les derniers endroits civilisés</q></strong> <strong><em>(<a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Quarto/Voix-contemporaines/Les-differentes-regions-du-ciel" title="christian-bobin-differentes-regions-du-ciel-Gallimard-2022">Christian Bobin, 1951-2022, Les différentes régions du ciel, Quarto Gallimard, 2022</a>)</em>. Mais en quoi <q>civilisés</q> ? À cause du silence qui y règne.</strong></p> <p>Dans <a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Le-Sens-de-la-marche#" title="Le-sens-de-la-marche-jacques-reda-gallimard-1990">Le sens de la marche (Gallimard, 1990, page 180), Jacques Réda (1929- )</a> brosse un avis plus nuancé sur l'art funéraire des cimetières :</p>
<p>Le peu d'attrait que j'ai toujours eu pour les cimetières / S'explique évidemment par leur abusive laideur / Bien sûr je suis sensible au rappel de nos fins dernières / Qui me plonge parfois dans la détresse ou la stupeur /</p>
<p>Mais ces monuments avortés, ces meubles funéraires / Le chic même (un peu swing) qu'on donne à présent aux tombeaux / M'indisposent comme une injure à la pure et sévère / Mort qui voudrait un minimum de marbres et de mots /</p>
<p>Parmi les parcs américains et les jardins arabes / Les stricts alignements qu'on voit dans la Somme, à Verdun / On lui rend cette dignité qu'avilit le macabre / Entassement pavillonnaire où logent nos défunts.</p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="https://www.dunod.com/histoire-geographie-et-sciences-politiques/cimetieres-lieux-vie-et-d-histoires-inattendues" title="Marc-faudot-les-cimetieres-armand-colin-septembre-20236">Faudot Marc (2023), Les cimetières, des lieux de vie et d'histoires inattendues, Armand Colin</a></p>
<p><em>Ce mot a été amodié le 7 mai puis le 8 novembre 2023</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/03/25/Les-derniers-endroits-civilis%C3%A9s#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1054And the winner is... [700è mot]urn:md5:e6823fd3322d88f7cd6f562732ee2d3d2023-02-05T07:17:00+00:002023-05-28T12:05:25+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnelleune autre orientationévaluation et orientation<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Metier-d-avenir-parcoursup-retraite.-credit-fabrice.erre_m.jpg" alt="Metier-d-avenir-parcoursup-retraite.-credit-fabrice.erre.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Metier-d-avenir-parcoursup-retraite.-credit-fabrice.erre.jpg, fév. 2023" /><strong><a href="https://www.seuil.com/ouvrage/parlez-vous-le-parcoursup-johan-faerber/9782021525977" title="Parlez-vous-le-parcoursup-Johan-Faerber-Seuil-2023">Dans un allègre libelle de 54 pages, le prof, essayiste, critique et éditeur Johan Faerber</a> démonte la mécanique de <a href="https://www.parcoursup.fr/" title="Parcoursup-site-officiel-France-gouvernement">Parcours sup, plateforme de préinscription en première année de l'enseignement supérieur en place en France depuis 2018</a>. Pour lui, aucun doute, Parcoursup a remplacé le baccalauréat dans l'imaginaire des lycéens, les trie sans vergogne et accroît les inégalités.</strong></p> <p>Cela commence très fort :</p>
<p><q>Parcoursup occupe une place centrale, une place totémique dans la société française des années 2020 tant la plateforme n'est pas uniquement un serveur d'orientation pédagogique. À mots à peine couverts, Parcoursup s'est imposé pour le projet politique qu'il avait toujours porté en lui : une loi d'orientation de la société. Il a remplacé symboliquement le baccalauréat comme épreuve de sortie du lycée et comme rite de passage à l'âge adulte</q> <em>(pages 9-10).</em></p>
<p>Pour Johan Faerber, qui visiblement connaît bien la plateforme nationale pour la pratiquer depuis cinq ans en tant que prof au plus près des élèves, avec le contrôle continu mis en place par le ministre Blanquer (ministre de l'éducation nationale de 2017 à 2022), <q>il faut un bon Parcoursup</q>. Et ça commence dès la seconde. Chaque lycéen doit bâtir sa scolarité comme on se construit une carrière : ne pas échouer à un seul devoir du contrôle continu <em>(les résultats du contrôle continu comptent désormais pour 40% de l'évaluation totale du Bac)</em>, diversifier ses activités extrascolaires afin de s'en prévaloir auprès de l'enseignement supérieur, faire dès la seconde le bon choix de spécialités pour candidater à la formation adéquate. <em>(page 11)</em></p>
<p><strong>Machine à trier faute de place à l'université</strong></p>
<p>Avant 2018, obtenir le baccalauréat assurait une place de droit au jeune bachelier dans l’enseignement supérieur. Depuis la loi Orientation et réussite des étudiants (2018), ce n'est plus le cas. Pour Johan Faerber, le ministre Blanquer aura prétexté du scandale <em>(bien réel au demeurant mais pour un nombre limité de situations)</em> du tirage au sort effectué en 2017 dans les filières Santé et Activités physiques et sportives (STAPS) pour mettre en place depuis 2018 un tri systématique des étudiants dans toutes les filières. Et ce, sans créer à l'université suffisamment de places pour les accueillir.</p>
<p>Pour trier et sélectionner, on demande aux lycéens et lycéennes de multiplier leurs voeux, jusqu'à dix voeux de formations sous statut scolaire auxquelles peuvent s'ajouter jusqu'à dix autres formations sous statut d'apprenti.e. Tous ces voeux sont formulés sans aucune hiérarchie <em>(changement majeur avec la précédente plateforme Admission post-Bac où les lycéens pouvaient formuler jusqu'à 24 voeux hiérarchisés)</em>. Et pour couronner le tout, le projet de formation doit être motivé en quelques lignes et nombre de formations requièrent, à leur demande, un curriculum vitae, sans que le postulant soit assuré qu'il sera bien lu par <a href="http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/142-janvier-2023.pdf" title="Dossier-de-veille-IFE-142-janvier-2023">les commissions d'examen des voeux siégeant dans les établissements d'enseignement supérieur et statuant selon des critères pour le moins opaques</a>.</p>
<p>Tout impétrant empêtré dans ses choix et ses hésitations pourra toujours, d'après le serveur, demander conseil soit à son professeur principal, qui n'en demandait pas tant vu l'ampleur de la charge et l'absence de réelle formation des professeurs aux questions d'orientation au collège et au lycée, soit à une <q>structure d'orientation</q> (sic). Vu l'état dans lequel <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/01/14/Vite%2C-un-coach-%21">l'État a délaissé depuis des années le service public d'orientation de l'éducation nationale représenté par les Centres d'information et d'orientation (CIO) et les psychologues de l'éducation nationale (1 psychologue qualifié pour 1500 élèves du second degré)</a>, on comprend aisément que parents et lycéens recourent de plus en plus aux officines privées florissantes et au coaching payant qui va très bien, lui aussi, merci.</p>
<p><strong>À qui profite le tri ?</strong></p>
<p><em>Du côté des lycées d'origine</em>, les lycéens généraux tirent mieux leur épingle du jeu que les lycéens technologiques, et les lycéens professionnels sont clairement discriminés dans nombre de formations, y compris dans des formations technologiques ou professionnelles correspondant à leurs cursus d'origine. Il faut ajouter toutefois que, pour le moment, les études sur l'effet établissement d'origine manquent pour tester l'hypothèse, plausible au demeurant, selon laquelle les formations supérieures pondèrent les évaluations des élèves de tel ou tel lycée selon la réputation qu'ils se font de l'établissement.</p>
<p><em>Du côté des officines privées de conseil et d'orientation</em>, <em>du côté des coachs</em>, tout va bien, le business va. <q>Parcoursup opère un tri social (...) et s’offre ainsi comme l’outil ségrégatif de la violence bourgeoise la plus éhontée dans la mesure où elle prend le paravent du numérique qui dédouane de toute responsabilité, de toute poursuite, de tout discours public</q> : rôle sélectif de la réputation du lycée d’origine <em>(dénoncé par la Cour des Comptes depuis 2020)</em> et des algorithmes locaux. <q>Qu’est-ce qui permet de dire qu’un lycée de centre-ville est meilleur qu’un lycée de banlieue ou un lycée à la campagne sinon les préjugés de classe ?</q></p>
<p><em>Du côté des parents</em>, le stress croît, le compte en banque décroît <em>(du fait d'un coût des études supérieures de plus en plus élevé).</em></p>
<p><em>Du côté des établissements supérieurs privés lucratifs</em>, les taux de progression des chiffres d'affaires des sociétés financières gérant les établissements ne cessent de grimper. Avec une mention toute particulière pour l'apprentissage qui atteint des sommets : 76.326 inscrits dans le supérieur en 2016, 135.540 en 2020 soit un quasi doublement (<a href="https://www.education.gouv.fr/reperes-et-references-statistiques-2022-326939" title="Reperes-et-references-statistiques-MENJ-edition-2022t sss">source : Repères et références statistiques, Ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse, édition 2022, par. 5.06</a>).</p>
<p><em>Du côté des élèves</em>, le stress s'accroît encore et encore. Johan Faerber le constate : le sur-stress produit par <q>l'implacable chaîne anxiogène individualisation-responsabilisation-culpabilisation</q> met les jeunes, dès la classe de seconde, plus que jamais, plus tôt que jamais, en situation d'auto-entrepreneurs de leur avenir. Sans doute, une manière de leur souhaiter la bienvenue dans l'idéologie méritocratique et la société néolibérale. En somme : <q>Vous êtes recalé, ce n'est pas faute de place, c'est vous le responsable !</q> Ce que constatent également les psychologues de l'éducation nationale, leurs collègues extérieurs au système éducatif ainsi que les plateformes en ligne telles que <a href="https://www.nightline.fr/" title="Nightline-France">Nightline France</a>.</p>
<p><strong>Si l'on peut trouver un tantinet polémique le ton de Johan Faerber, on ne saurait lui reprocher sa méconnaissance d'un sujet, Parcoursup, qu'il pratique depuis 2017, en praticien réflexif au plus près des élèves et des familles.</strong></p>
<p><strong>Quant au choix gouvernemental de brider les investissements publics pour l'université et pour les CIO et d'ouvrir largement l'enseignement supérieur aux investissements privés, il transpire d'évidence dans les budgets ainsi que dans les statistiques du ministère de l'éducation nationale et de la jeunesse. Hélas.</strong></p>
<p><strong>Parcoursup, machine à stress, machine à business. et parfois même machine à détresse. Comment en sortir ? Réinvestir dans l'université. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/02/01/Mon-coach%2C-c-est-le-CIO-%21-%28CIO-N%29%3B%3B%3B%C2%B0">Réinvestir dans le service public d'orientation (CIO).</a>●</strong></p>
<p><em>Ce mot a été amodié le 22 février puis le 1er mars et le 23 mai 2023</em></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="https://www.seuil.com/ouvrage/parlez-vous-le-parcoursup-johan-faerber/9782021525977" title="Johan-Faerber-Parlez-vous-le-Parcroursup-Seuil-Libelle-2023">Faerber J. (2023), Parlez-vous le Parcoursup, Seuil, Libelle, 54 p.</a></p>
<p><a href="https://www.parcoursup.fr/" title="Parcoursup-plateforme-d-admission-dans-l-enseignement-superieur">Parcoursup, Plateforme nationale d'admission dans l'enseignement supérieur, édition 2023</a></p>
<p><a href="http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/142-janvier-2023.pdf" title="Parcoursup-Dossier-de-veille-IFE-142-janvier-2023">Lauricella M., Parcoursup : réguler et rationaliser l'accès à l'enseignement supérieur, dossier de veille, Institut français de l'éducation, 142, janvier 2023, 32 p.</a></p>
<p><a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/etre-et-savoir/parcoursup-la-loi-du-plus-fort-4697795" title="Être-et-savoir-Louise-Tourret-France-culture-20-février-2023">Parcoursup, la loi du plus fort ? Émission Être et savoir, Louise Tourret, France culture, 20 février 2023 (durée : 55')</a></p>
<p><a href="https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/03/01/marie-rose-moro-l-aspect-normatif-et-individualiste-de-parcoursup-vulnerabilise-les-adolescents_6163688_4401467.html" title="Marie-Rose-Moro-interview-Le-Monde-1-mars-2023">Parcoursup : « L’aspect normatif et individualiste de la plate-forme vulnérabilise les adolescents », estime la pédopsychiatre Marie Rose Moro, Le Monde, 1er mars 2023. Propos recueillis par Léa Iribarnegaray.</a></p>
<p><a href="https://www.lemonde.fr/campus/article/2023/05/23/parcoursup-enquete-dans-les-coulisses-des-commissions-d-examen-des-v-ux_6174423_4401467.html" title="Parcoursup-enquete-le-monde-23-mai-2023">Graveleau S., Le Nevé S., Nunès E., Parcoursup, enquête dans les coulisses des commissions d'examen des voeux, Le Monde.fr, 23 mai 2023</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2023/01/09/Parcours-sup-surresponsabilise-les-lyc%C3%A9ens-et-d%C3%A9responsabilise-les-pouvoirs-publics#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/1005Des jeunes qui n'en veulent plusurn:md5:28947e4742d2696924f1c7c1e247d7212022-12-16T03:05:00+00:002023-06-03T04:53:59+01:00Jacques VauloupS'orienteranthropo(bs)cènehistoires de vieorientation scolaire et professionnellesens de la vietravailvertus<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Decka-Le-courage-de-renoncer-2022_s.jpg" alt="Decka-Le-courage-de-renoncer-2022.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Decka-Le-courage-de-renoncer-2022.jpg, nov. 2022" /> <strong>AgroParisTech, HEC, Polytechnique… Au risque de leur statut social et de la sécurité financière, des jeunes diplômés d’écoles prestigieuses s'engagent à transformer la mégamachine économique écocidaire : <a href="https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/le-courage-de-renoncer-9782228931106" title="Decka-Le-courage-de-renoncer-Payot-2022">« Qu'est-ce qui pousse certains cadres privilégiés comme moi, écrit Jean-Philippe Decka, à renoncer à leur position souvent enviée pour changer drastiquement de voie</a> et s'engager en faveur d'une cause ayant plus de sens pour eux ? »</strong></p> <p>Ancien-HEC, <em>start-upper</em> dans une entreprise de vidéo, après quelques années toujours entre deux avions, Jean-Philippe Decka décide de tout lâcher. Son ouvrage montre bien avec force arguments issus des sciences humaines, sociales et environnementales, que ceux qu'il appelle « les élites » − on pourrait discuter la dénomination − ont « un difficile chemin pour bifurquer vers un monde durable ».</p>
<p>Loin d'être gagnée, leur adhésion à la cause écologique est d'autant plus essentielle d'après lui qu'ils ont beaucoup à perdre à remettre en question un système qui les privilégie.</p>
<p><strong>« Comment accepte-t-on de diviser son salaire par dix ? Comment accepte-t-on de renoncer à une carrière dont on nous a vanté mes mérites pendant tant d'années ? Comment supporte-t-on le jugement des autres sur ce qui est souvent vécu comme un déclassement choisi ? » <em>(page 30)</em></strong></p>
<p>Mais aussi comment renoncer au grand récit de l'élite, de « la crème de la crème » ? Comment accepter de devoir perdre le pouvoir des réseaux, des carnets d'adresses et des entre-soi ? <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/09/13/Des-in%C3%A9galit%C3%A9s-scolaires-tr%C3%A8s-fabriqu%C3%A9es">Comment résister à la pression sociale, économique, financière ? Comment renoncer au mythe du mérite alors qu'il n'est au fond que reproduction sociale ?</a> Comment remettre en question un système qui vous privilégie depuis le milieu familial favorisé jusqu'au placement social via des stratégies scolaires soigneusement choisies ?</p>
<p><strong>I'd prefer not to</strong></p>
<p>Suite à une brutale prise de conscience de l'urgence climatique, Jean-Philippe Decka bifurque, renonce, tourne le dos à une vie de privilégié d'ancien HEC (promo 2010). <a href="https://oze-podcast.fr/" title="oze-le-podcast-pour-l-environnement-durable">Dans son podcast Ozé, il tend le micro à d'autres renonçants</a>. Et fait école.</p>
<p>Certes, nous dit l'auteur, des portes de questionnement s'entrouvrent via la relation désenchantée au travail que vivent de plus en plus de jeunes et de quadras <a href="https://www.jean-jaures.org/publication/grosse-fatigue-et-epidemie-de-flemme-quand-une-partie-des-francais-a-mis-les-pouces/" title="Sondage-IFOP-pour-fondation-Jean-Jaures-rapport-au-travail-septembre-2022">(cf. sondage IFOP pour Fondation Jean Jaurès, novembre 2022)</a> : <em>burn-out</em>, <em>bore-out</em> (ennui au travail), <em>brown-out</em> (crise de sens et de motivation), <em>bull-shit jobs</em>, <em>slashing</em> (activités professionnelles plurielles en parallèle). Mais il en faudra davantage pour remettre en question «la mégamachine néolibérale» et ses apories.</p>
<p>S'appuyant sur <a href="https://oze-podcast.fr/" title="Le-podcast-ozé">les témoignages d’anciens élèves de grandes écoles de tout âge (les alumni) qu'il a glanés dans son Podcast Ozé</a> et qu'il présente dans des vignettes individuelles fort suggestives au fil de l'ouvrage, Jean-Philippe Decka montre la prise de conscience, les doutes et les freins rencontrés par ces <q>élites</q> sur le chemin du renoncement à une carrière prestigieuse, rémunératrice et ultra-privilégiée.</p>
<p><strong>Radicalement vôtre</strong></p>
<p>Pour l'auteur, les demi-mesures, faux-semblants, illusions et <em>greenwashing</em> qui pullulent ne suffiront pas. «Il n’est plus suffisant de trier ses déchets et de réduire ses voyages en avion ; c’est la totalité du système qu’il faut revoir, c’est le capitalisme et son obsession pour la croissance auxquels il faut mettre un terme».</p>
<p>Selon lui, la voie d’un changement radical passe par un projet collectif : convaincre <q>les élites</q> de devenir la locomotive de ce cheminement vers un nouveau modèle de société. « Pour les élites, renoncer au système, c'est prendre le chemin de la radicalité pour un changement total et drastique. (…) Et c'est aussi, dans un premier temps du moins, accepter une certaine marginalité » <em>(page 171).</em></p>
<p><strong>Pour Decka, le chemin vers la radicalité du changement est étroit, pentu, mais enthousiasmant : faire le deuil de ce qu'on appris ; sortir de ses habitudes pour aller à la rencontre des autres ; mieux se connaître et se recentrer sur ses besoins fondamentaux ; expérimenter en collectif.</strong></p>
<p><strong>Un bémol toutefois. Contrairement à l'auteur, mais cela n'enlève rien à la pertinence de son analyse, je doute qu'on puisse changer par la tête et par les supposées et auto-proclamées <q>élites</q> une société, un système de valeurs, une mégamachine tentaculaire et des siècles de pléonexie. Mais bon, on y croit, on y croit quand même ! Et d'abord, a-t-on le choix de ne pas ?</strong></p>
<p>L'ouvrage présenté : <a href="https://www.payot-rivages.fr/payot/livre/le-courage-de-renoncer-9782228931106" title="Decka-Le-courage-de-renoncer-Payot-2022">Le courage de renoncer. Le difficile chemin des élites pour bifurquer vers un monde durable, de Jean-Philippe Decka. Payot, 2022, 224 pages.</a></p>
<p><em>Ce mot a été amodié le 22 janvier 2023</em></p>
<p>Pour aller plus loin</p>
<p><a href="https://oze-podcast.fr/" title="Oze-podcast-de-l-engagement-dans-un-monde-durable">Ozé, le podcast de l'engagement pour un monde durable</a></p>
<p><em><q>Il a poursuivi sa carrière, toujours plus haut, plus cher, plus vite, plus loin, toujours plus. C'était un enfant des années 1980 et de la croissance infinie. Ce n'était même pas un foutu premier de la classe. (...) Noah a dû se battre pour y arriver. C'est un parcours du combattant, la carrière, dans ce genre de boîte, il faut être capable de lécher le cul des directeurs et de torpiller les concurrents, être joignable le soir et le dimanche, être capable de voyager, de changer de continent du jour au lendemain, de vivre partout sans jamais s'attacher, ni aux gens ni aux paysages, dans le même genre d'appartement moderne en location, meublé comme une chambre d'hôtel. (...) Et il a été capable de tout. Sans sourciller. Il s'est forcé. Sans cynisme particulier non plus. Il a adopté le comportement des vainqueurs pour en faire partie − malheur aux vaincus. Mais ce n'était pas lui. Un truc pour tenir debout.</q></em> Source : Climax, Thomas B. Reverdy, J'ai lu, 2022, pages 105-106.</p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/09/20/Des-jeunes-qui-n-en-veulent-encore-plus#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/941Des jeunes qui n'en veulenturn:md5:b02a2fba33660460a7205c7213b8a4722022-12-10T05:33:00+00:002023-05-28T12:09:45+01:00Jacques VauloupS'orienterdevenirenfance adolescenceorientation scolaire et professionnellevivre ensemble<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.20_ans_en_2010074_s.jpg" alt="20_ans_en_2010074.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="20_ans_en_2010074.jpg, mar. 2011" /> <strong>Dans l'enquête longitudinale « Génération » réalisée par le Céreq pour analyser l’insertion professionnelle des jeunes dans la durée, <a href="https://www.cereq.fr/quand-lecole-est-finie.%20Generation-2017" title="Génération-2017-resultats-2020-Cereq-novembre-2022">les résultats constatés en 2020 éclairent la connaissance et la compréhension des trois premières années d'insertion professionnelle des jeunes ayant quitté le système éducatif en 2017</a>.</strong></p> <p><strong>Quels jeunes arrivent sur le marché du travail ?</strong></p>
<p>Près de 80 % ont un bac (78 %), près de 50 % sont diplômés du sup (47 %). Les non-diplômés représentent 12 % des sortants, soit plus de 90 000 jeunes. Les diplômés de bac+5 ont quatre fois plus souvent une mère cadre (35 %) que les non-diplômés (9 %). 8 jeunes sur 10 diplômés d’un bac+5 sont titulaires d’un bac général. Près de 60 % de la <q>Génération 2017</q> (440 000 jeunes) ont poursuivi leurs études après le bac, mais 22 % (97 000) d'entre eux ont échoué dans l’enseignement supérieur.</p>
<p>Plus d’un quart des jeunes (27 %) déclarent avoir eu un emploi rémunéré pendant les études. Pour plus de la moitié d’entre eux, il s’agissait d’un emploi régulier (plus de 8h par semaine). Pour 2/3 de ces jeunes, cet emploi était sans lien avec les études. 44 % des jeunes rémunérés pendant leurs études déclarent que cette expérience a perturbé leur cursus, davantage encore quand elle était sans lien avec les études. Mais 78 % d’entre eux, indiquent que cet emploi régulier leur a permis d’acquérir des compétences utiles pour la suite.</p>
<p><strong>Quelle insertion ? Quelle dynamique de l’emploi ?</strong></p>
<p>Après 3 ans de cheminement sur le marché du travail, 39 % des jeunes n’ont connu qu’1 seul employeur, soit 51 % des docteurs en santé, 58 % des ingénieurs diplômés. 10 % de la Génération
n’a pas connu d’emploi, 35 % des non-diplômés.</p>
<p>La mobilité professionnelle concerne surtout les diplômés de niveau Bac et BTS-DUT : 30 à 33 % d’entre eux connaissent au moins trois séquences d’emploi.</p>
<p>Parmi les 90 % (675 000) de jeunes de la Génération qui ont occupé au moins un emploi après leur sortie de formation, leur premier contrat de travail était : pour 63 % un emploi à durée déterminée
et pour 37 % un emploi à durée indéterminée.</p>
<p>Les jeunes connaissent des promotions comme des déclassements professionnels. Au cours des trois ans, 1 jeune sur cinq a connu une promotion et 7 % un déclassement.</p>
<p>Après 3 ans, à niveau équivalent, le revenu des femmes est inférieur à celui des hommes ; elles n’occupent pas nécessairement les mêmes positions dans l’emploi et sont davantage à temps partiel.
Pour l’ensemble de la Génération, le revenu mensuel net médian s’élève à 1 545 € pour les femmes contre 1 645 € pour les hommes.</p>
<p><strong>Lorsque les jeunes ne sont pas en emploi</strong></p>
<p>L’expérience du chômage est fortement liée au niveau de diplôme : 50 % des non-diplômés ont connu plus de trois mois de chômage avant leur premier emploi contre seulement 16 % des diplômés du
supérieur.</p>
<p>Parmi les jeunes, 17 % retournent en formation au cours des trois années suivant leur sortie de formation initiale en 2017. Ce sont surtout les jeunes ayant arrêté leurs études car refusés dans une
formation qui reprennent des études (28 %). Ce retour en formation touche principalement les sortants bacheliers technologiques ou généraux et les bacheliers non-diplômés du supérieur (32 %).</p>
<p><a href="https://www.service-civique.gouv.fr/" title="Service-civique">Le service civique est une voie empruntée par 9 % de la génération, 10 % des femmes, 12 % des jeunes issus des quartiers prioritaires de la ville et 17 % des sortants d’un bac général</a>. Pour les jeunes
ayant réalisé un service civique au cours de leurs trois premières années de vie active, il fait office de première expérience professionnelle (hors stages en cours d’études) dans 68 % des cas.</p>
<p><strong>Point le plus positif, la génération 2017 s'insère mieux sur le marché du travail. Plus diplômée, elle bénéficie, sans aucun doute de la conjoncture économique d'avant Covid-19. Elle décroche dans sa majorité des contrats à durée indéterminée, ce qui n'était pas le cas pour les génération antérieures.</strong></p>
<p><strong>Toutefois, constat négatif, les inégalités sur le marché du travail restent très marquées par le niveau de diplôme et tendent même à s’accroître : 57 % des enfants de cadres sortent diplômés du supérieur long contre 8 % des enfants d’ouvriers ; 60 % de la génération ont poursuivi leurs études après le bac, mais 22 % d’entre eux ont échoué dans l’enseignement supérieur ; importance du travail contraint régulier au cours des études pour les enfants d'origine modeste ; salaire mensuel médian du simple (1150 euros net) au double (2200 euros) selon le niveau de diplôme.</strong></p>
<p><strong>On attendra avec beaucoup d'intérêt la suite des publications annuelles du Cereq. Que s'est-il passé pour la <q>génération 2017</q> en 2021 (Covid-19), 2022 (guerre en Ukraine) ?</strong></p>
<p><strong>Et surtout, comment la <q>génération 2020</q> aura-t-elle parcouru ses premiers pas sur le marché du travail par temps de Covid, de confinement(s), de guerre en Europe et d'accélération des risques écosystémiques ? Pour bien situer l'importance de l'enquête Génération du Cereq, soulignons que 25.000 jeunes ont répondu à l'enquête.</strong></p>
<p><a href="https://www.cereq.fr/quand-lecole-est-finie.%20Generation-2017" title="Enquete-Generation-2017-resultats-2022-Cereq-decembre-2022">Quand l'école est finie. Premiers pas dans la vie active de la Génération 2017, Cereq enquêtes, n°3, décembre 2022, 106 p.</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/12/02/Des-jeunes-qui-n-en-veulent#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/984Ma voie m'échoiturn:md5:6004efd1a5077002a1bcc234b0e2d4252022-12-04T06:47:00+00:002023-05-28T12:10:36+01:00Jacques VauloupS'orienterdevenirorientation scolaire et professionnelleune autre orientationégalité femmes-hommes <p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Ma_voie-mon-choix-centre-hubertine-auclert-2022_m.png" alt="Ma_voie-mon-choix-centre-hubertine-auclert-2022.png" style="display:block; margin:0 auto;" title="Ma_voie-mon-choix-centre-hubertine-auclert-2022.png, déc. 2022" /> <strong><a href="https://www.mavoiemonchoix.fr/" title="Ma-voie-mon-choix-centre-hubertine-auclert">#MAVOIEMONCHOIX. Le centre Hubertine Auclert incite les 15-18 ans à diversifier leurs parcours d'orientation.</a> Loin d'être naturels, ceux-ci sont le résultat de stéréotypes genrés intériorisés par les élèves et leur entourage. Seulement 17% des métiers sont mixtes... <q>Fille ingénieure ? Tu n'y penses pas !</q> <q>Garçon dans le social, une blague !</q> Résultat : seulement 2% des filles choisissent l’enseignement de spécialité numérique et sciences informatiques au lycée. Ma voie, mon choix : c'est du très sérieux.</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/11/29/Ma-voie-mon-choix#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/981CIO : la marge qui tient la page ? (CIO 94)urn:md5:7f6c1f32ff93e6c270a51a86d9b8a0402022-10-30T05:15:00+00:002023-05-29T03:54:47+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnelleservice public<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Desclaux_Bernard.jpg" alt="Desclaux_Bernard.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Desclaux_Bernard.jpg, avr. 2020" /><strong>Avec <a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-le_centre_d_information_et_d_orientation_cio_une_structure_a_la_marge_de_l_education_nationale_bernard_desclaux-9782140293375-74281.html" title="Le-CIO-ouvrage-Desclaux-Lharmattan-2022">Le Centre d'information et d'orientation (CIO) : une structure à la marge de l'éducation nationale, Bernard Desclaux</a> poursuit la mise en livres de son blog. Après <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/07/10/Bouquin-Desclaux">les procédures d'orientation</a>, le CIO. Indispensable, car les ouvrages qui lui sont consacrés sont rares. Mais un brin nostalgique et dénué de vision nouvelle pour demain.</strong></p> <p><strong>Chronique d'une disparition</strong></p>
<p>La disparition. C'eût été un beau titre, mais déjà pris (<a href="https://www.facebook.com/Ina.fr/videos/georges-perec-sur-la-disparition-1969/1506299342803054/" title="La-disparition-Perec-1969">Perec, 1969</a>). En plus de 300 pages, Bernard Desclaux livre ici un ouvrage dense, <a href="https://blog.educpros.fr/bernard-desclaux/" title="Bernard-Desclaux-Blog">documenté de ses nombreux billets parus sur son blog</a>. Des annexes et index riches. Quelques longueurs parfois sur les outils du formateur Desclaux, d'une utilité douteuse ici. Un livre encadré en amont et en aval − espérons que cela portera chance à l'ouvrage et aux CIO − par l'ombre tutélaire de deux inspecteurs généraux issus des CIO dans une vie antérieure (Préface de Frédérique Weixler, postface d'Aziz Jellab).</p>
<p>Créés par décret 71-541 du 7 juillet 1971, les Centres d'information et d'orientation (CIO) auront pris le relais des Centres d'orientation scolaire et professionnelle (1955-1971) eux-mêmes héritiers des Offices d'orientation professionnelle implantés à partir des années 1920. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/12/31/25-f%C3%A9vrier-1980...-25-f%C3%A9vrier-2020-%3A-chronique-d-une-mort-annonc%C3%A9e-des-CIO">À peine nés et leurs missions décrites par le menu dans la circulaire 80-099 du 25 février 1980</a>, ils n'auront cessé d'être décriés, maltraités, marginalisés, méprisés, laissés de côté, seulement tolérés <em>(dès lors qu'ils se taisaient).</em></p>
<p>C'est l'histoire d'un demi-siècle de disparition dont témoigne Desclaux, ancien directeur de CIO, formateur, bloggeur et essayiste de talent. Pour ma part, dans ce 94è billet consacré aux CIO, je ne m'appesantirai pas sur le passé des CIO, car Bernard en écrit l'essentiel. Outre le contexte de l'apparition du service (1971), il décrit en effet la spécificité d'un service ouvert à tout public mais très essentiellement scolaire ainsi que le désengagement progressif de l'État dans les années 1980-1990 <em>(pages 21 à 94)</em>, éclaire la tentative avortée de transfert aux Régions sous le gouvernement Balladur (2003) <em>(pages 95 à 134)</em>, et s'arrête longuement sur ce qu'il dénomme les <q>manoeuvres autour de la loi de 2018</q> <em>(pages 135 à 200).</em></p>
<p>Toutes celles et tous ceux qui souhaitent comprendre où s'origine l'activité des psychologues de l'éducation nationale − rappelons-le, les psychologues (ex-conseillers d'orientation-psychologues) sont affecté.e.s dans un CIO et exercent majoritairement leur activité hebdomadaire dans plusieurs collèges ou lycées publics (entre 2/3 et 3/4 de leur activité totale) − gagneront à lire cet ouvrage qui restera, n'en doutons pas, une référence sur son objet d'études. Quant à moi, je m'en tiendrai, dans le cadre contraint de ce billet, à ce que Desclaux nomme les <q>considérations sur l'avenir</q> <em>(pages 201 à 245).</em></p>
<p><strong>Reconsidérer le devenir des CIO</strong></p>
<p>À lire Desclaux, aucun doute : les CIO ont été marginalisés, et pire encore. Alors, <q>à la marge</q> ou <q>en marge</q> ? Le résultat est le même. Les positions de <q>marginal sécant</q> (Crozier, Friedberg, 1992) ou de <q>calmer le jobard</q> (Goffman, 1990) justifient-elles, à elles seules, de maintenir un réseau de plus en plus étriqué en peau de chagrin, sans statut juridique, sans pilotage effectif − et depuis longtemps ! − des hiérarchies de proximité (direction académique, rectorat) ou d'un peu plus loin (ministère), sans affiliation de psychologues de plus en plus happé.e.s par la psychologie clinique <em>(c'est quand même leur métier aussi)</em> et les établissements scolaires, sans soutien des chefs d'établissement ni des profs pour lesquels, on les comprend, l'essentiel n'est pas la survie du CIO du coin, mais de bénéficier de davantage de temps mis à disposition de la psychologue dans leur établissement ?</p>
<p>Et puis, ne saurait-on <q>peser sur</q> une institution, une organisation, un système que <q>de l'extérieur</q> ? Ou d'un <q>entre-deux</q> tellement flou qu'il en devient imperceptible, illisible, invisible ? Et pourquoi ne pourrait-on <q>peser de l'intérieur</q> ? À force de considérer qu'on n'est pas d'ici, d'où est-on au juste ?</p>
<p>Car, ne nous le cachons pas, les CIO sont bel et bien dans le trou, dans la nasse, dans la spirale vertigineuse de la disparition. On leur a enlevé <q>l'information</q>, vendue au Marché de l'Internet et aux lobbies professionnels. On leur a ôté <q>l'orientation</q>,vendue aux officines privées commerciales, aux coachs et aux algorithmes (Affelnet, Parcoursup). Que leur reste-t-il ? Le <q> centre</q> ? Mais le <q>centre</q> de quoi ? De la <q>psychologie</q>, quand les psychologues de l'éducation nationale restent, malgré leur statut unique (2017), séparés en deux camps (CIO vs RASED) ? Au fond, puisque environ 80% des publics des CIO sont des scolaires ou des parents de scolaires, et plus rarement des étudiants, c'est au collège, au lycée, à l'université qu'est l'activité. Là, <q>le centre</q>. Pourquoi pas ?</p>
<p>D'ailleurs, depuis le début des années 1970 aussi, l'université a créé et développé, à l'intérieur de sa structure et non en marge, avec l'aide de psychologues mis à disposition par le CIO local et de personnels émargeant à son budget propre, un Service universitaire d'information, d'orientation et d'insertion professionnelle (SCUIO-IP) dans lequel les psychologues de l'éducation nationale, intégrés dans une équipe pluridisciplinaire, apportent une contribution professionnelle spécifique, en toute liberté d'agir selon les règles de métier. Pourquoi cela ne serait-il pas transposable en collège, en lycée ? Bon, il faudrait d'abord recruter des personnels en nombre suffisant (actuellement, 1 psychologue pour 3 établissements).</p>
<p>La fonction de pilote ou co-pilote local des politiques de lutte contre le décrochage scolaire ? Elle peut être relocalisée à la direction académique, qui s'adjoindrait la compétence d'un ou plusieurs directeurs.trices de CIO.</p>
<p>La fonction de conduite locale des politiques de découverte des métiers et des formations (éducation à l'orientation, parcours avenir, activités de découverte des métiers, stages d'élèves, pédagogie de l'orientation) ? Idem.</p>
<p><strong>Il n’y a plus, et depuis longtemps, de “services d’orientation”, au sens où l'entendirent un jour, dans la mouvance de l'après 1968 et de la <q>nouvelle société</q> de Chaban-Delmas et Delors, le décret 71-541 du 7 juillet 1971 (ministère Guichard), puis, dans un contexte socio-économique qui avait changé, <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/12/31/25-f%C3%A9vrier-1980...-25-f%C3%A9vrier-2020-%3A-chronique-d-une-mort-annonc%C3%A9e-des-CIO">la circulaire 80-099 du 25 février 1980 sur "L'organisation de l'activité des CIO" (ministère Beullac) qui fut la première (et la dernière !) circulaire spécifique relative aux missions et à l'activité des CIO.</a></strong></p>
<p><strong>Si l'on regarde les thématiques des <a href="http://apsyen.org/" title="APSYEN">Journées nationales de l'APSYEN</a> depuis 10 ans, rien sur les CIO. Quant aux ateliers de pratiques organisés dans ces rencontres nationales de la profession, rien de relatif aux CIO depuis des années, hormis l'atelier : Développer l'analyse des pratiques en CIO (Lille, septembre 2022). Bravo ! Rien non plus d'apparent <a href="http://www.andcio.org/" title="ANDCIO">sur le site de l'association nationale des directeurs.trices de CIO (ANDCIO)</a> semble-t-il plus préoccupée par le statut des directeurs.trices de CIO que par celui des CIO.</strong></p>
<p><strong>Les psychologues se reconnaissent davantage affilié.e.s aux établissements dans lesquels ils travaillent qu'au CIO où ils.elles sont affecté.e.s administrativement. Ils et elles regrettent amèrement de devoir partager leur temps de travail entre 2 à 3 établissements scolaires, auxquels il faut rajouter le CIO. Les inspecteurs en orientation ? Depuis longtemps, on les recrute ailleurs, autrement… pour “gérer” le second degré… et jouer aux adjoint.e.s mutiques et zélé.e.s des directeurs académiques ou aux adjoints des délégués académiques à l'orientation, eux-mêmes largement recrutés ailleurs que dans les "corps d'origine", et qui, de fil en aiguille, <a href="https://www.pedagogie1d.ac-nantes.fr/medias/fichier/200801017_5ciosarthe_1265303958771.pdf" title="5-CIO-Sarthe-5-priorités-2008">ne travaillent plus avec les CIO et leurs personnels</a>. Ni avec les professeurs et les établissements d'ailleurs.</strong></p>
<p><strong>Il est donc temps d’inventer la suite. Avec les personnels, bien sûr, et l'ensemble du corps unique de psychologues de l'éducation nationale <em>(dont on aurait aimé entendre les témoignages, les idées, les difficultés dans l'ouvrage de Desclaux)</em>. Qui le fera ?</strong></p>
<p><em>Ce billet a été amodié le 4 novembre 2022</em></p>
<p>L'ouvrage présenté :</p>
<p><a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-le_centre_d_information_et_d_orientation_cio_une_structure_a_la_marge_de_l_education_nationale_bernard_desclaux-9782140293375-74281.html" title="Le-CIO-structure-à-la-marge-de-l-éducation-nationale-Desclaux-Lharmattan-2022ske">Desclaux B. (2022), Le CIO, une structure à la marge de l'éducation nationale, L'Harmattan, 310 p.</a></p>
<p><em>N'hésitez pas à discuter, commenter, répliquer, répondre, riposter, vous émouvoir et à écrire un commentaire, si vous le souhaitez.</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/10/15/C-est-la-marge-qui-tient-la-page-%28CIO-94%29#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/940CIO made in France : ils vivent ! (CIO 93)urn:md5:e41b21d079279c400953d3bdef7444e32022-10-14T03:39:00+01:002023-05-31T14:24:36+01:00Jacques VauloupS'orienterclinique psychologiquecommunsminorités activesorientation scolaire et professionnelleservice publictenir conseil<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.CIO-Reze_m.jpg" alt="CIO-Reze.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="CIO-Reze.jpg, mar. 2021" /><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.CIO-Pau_m.jpg" alt="CIO-Pau-Pyrénées-atlantiques.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="CIO-Pau.jpg, mar. 2021" /> <strong>Les CIO vivent, donc ils parlent ! Pourquoi y a-t-il quelque chose, et pas n'importe quoi, plutôt que rien ? Pour quoi, comment, pour qui, jusqu'où ? Une expérience unique : (se)décrire, (se)dire, (s')écouter, (s')imaginer en toute liberté. Ça vous tente ? <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/" title="Une-autre-orientation-le-blog-de-Jacques-Vauloup">Un support libre et indépendant pour donner à voir, témoigner, valoriser l'un et le multiple des CIO</a>. Ça vous tente ?</strong></p> <p><strong>Que suis-je devenu depuis mes débuts ?</strong> Sur mon histoire vécue de CIO, depuis mes débuts : les lieux qui m'ont abrité, les temps qui m'ont rythmé, les événements qui m'ont marqué, les personnes qui m'ont habité, les débats qui m'ont agité…</p>
<p><strong>Que dois-je faire ? Que suis-je tenu de faire ?</strong> Sur les tâches qui me sont enjointes et mes activités réelles, ce qui les rejoint ou les adjoint,
ce qui les conjoint ou les disjoint…</p>
<p><strong>Que puis-je connaître ? Que connais-je ?</strong> Sur ce que j'ai su et ce que je sais faire, écouter, entendre, voir, analyser, interpréter, entreprendre…</p>
<p><strong>Que m'est-il permis d'espérer ?</strong> Sur ce que j'imagine de mieux pour moi, mon devenir, mon a(d)venir : projets, espérances, utopies…</p>
<p><strong>Que suis-je prêt à fendre ou à défendre ?</strong> Sur mes défenses aux offenses… Sur ce qu'il dépend de moi de faire dès maintenant…</p>
<p>Le dispositif est décrit par le menu en annexe.</p>
<p><strong><a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/03/03/L-orientation-scolaire%2C-par-Roger-Gal">Pour nous donner des forces, rien de tel que Roger Gal, qui aura tout compris, lui, dès 1942, en pleine Occupation et en incertitude la plus totale des lendemains</a> : <em>« Le problème de l’orientation scolaire et professionnelle, c’est le problème central de la réforme de l’enseignement et de l’éducation ; je dirai plus, c’est le problème qu’impliquent tous les autres car il touche à chacun d’eux (…). Il est au fond le problème de la civilisation nouvelle qui s’élabore à travers les bouleversements que nous vivons. C’est de sa solution que dépendent l’épanouissement et le bien de l’individu (…). C’est le problème de la plénitude, du bonheur de la jeunesse et c’est celui du bonheur, de la plénitude de toute la vie».</em></strong></p>
<p>Pour me contacter : <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/12/21/%C3%80-propos-de-l-auteur-du-blog">jacques.vauloup@gmail.com</a></p>
<p><em>J'ai publié ce billet le 24 mars 2021, dix ans jour pour jour après la mort d'une personne qui m'est très très chère. Car les morts ne nous disent qu'un mot : "Vis ! Vivez !" Je croyais qu'au moins un CIO me répondrait quelque chose, entrerait dans le dialogue, l'argumentation, la controverse. Rien. Nada. Nothing. Personne au bout du fil de discussion. Même pas un seul petit commentaire. Y a-t-il encore du vivant dans les CIO ? Malgré ces dix-huit mois de silence, je le crois. Alors, qui sait ?</em></p>
<p><em>Ce billet a été modifié le 6 avril 2021, puis le 12 octobre 2022</em></p>
<p><em>N'hésitez pas à discuter, commenter, répliquer, répondre, riposter, vous émouvoir et à écrire un commentaire, si vous le souhaitez.</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/10/27/100-CIO-vivants-%3A-enqu%C3%AAte-2020-20222#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/619Vieillir en devenirurn:md5:d5da1d8da79613962e4b8e149fc98e582022-10-02T06:37:00+01:002022-10-28T05:22:02+01:00Jacques VauloupS'orientercommunsdevenirvertusvivre ensemblevulnérabilité<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Beauvoir-La-vieillesse-1970_s.jpg" alt="Beauvoir-La-vieillesse-1970.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Beauvoir-La-vieillesse-1970.jpg, sept. 2022" /> <strong><a href="https://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio-essais/La-Vieillesse#" title="La-vieillesse-Beauvoir-Folio-2020(1970)">Cinquante ans après sa publication en 1970, Gallimard (Folio) réédite La vieillesse, un essai étonnant de Simone de Beauvoir (1908-1986).</a> Tout juste sexagénaire, elle y prend successivement le <q>point de vue de l'extériorité</q>, puis celui de <q>l'être dans le monde</q>. Le chapitre V, <q>Découverte et assomption de la vieillesse expérience vécue du corps</q>, ainsi que les <q>exemples de vieillesses</q> chez Churchill, Gandhi, Verdi, Hugo, Chateaubriand, etc. donnent à penser et à vivre. Un texte très actuel.</strong></p> <p><strong>Extraits de la conclusion</strong> <em>(Folio, 2020, pages 759 à 761)</em></p>
<p><q>Tous les remèdes qu'on propose pour pallier la détresse des vieillards sont dérisoires : aucun d'entre eux ne saurait réparer la systématique destruction dont des hommes ont été victimes pendant toute leur existence. Même si on les soigne, on ne leur rendra pas la santé. Si on leur bâtit des résidences décentes, on ne leur inventera pas la culture, les intérêts, les responsabilités qui donneraient un sens à leur vie. Je ne dis pas qu'il soit tout à fait vain d'améliorer, au présent, leur condition ; mais cela n'apporte aucune solution au véritable problème du dernier âge : que devrait être une société pour que dans sa vieillesse un homme demeure un homme ?</q></p>
<p><q>La réponse est simple : il faudrait qu'il ait toujours été traité en homme. Par le sort qu'elle assigne à ses membres inactifs, la société se démasque ; elle les a toujours considérés comme du matériel. Elle avoue que pour elle seul le profit compte et que son "humanisme" est de pure façade. Au XIXè siècle, les classes dominantes assimilaient explicitement le prolétariat à la barbarie. Les luttes ouvrières ont réussi à l'intégrer à l'humanité. Mais seulement en tant qu'il est productif. Les travailleurs vieillis, la société s'en détourne comme d'une espèce étrangère.</q></p>
<p><q>Voilà pourquoi on ensevelit la question dans un silence concerté. La vieillesse dénonce l'échec de toute notre civilisation. C'est l'homme tout entier qu'il faut refaire, toutes les relations entre les hommes qu'il faut récréer si on veut que la condition du vieillard soit acceptable. Un homme ne devrait pas aborder la fin de sa vie les mains vides et solitaire. Si la culture n'était pas un savoir inerte, acquis une fois pour toutes puis oublié, si elle était pratique et vivante, si par elle l'individu avait sur son environnement une prise qui s'accomplirait et se renouvellerait au cours des années, à tout âge il serait un citoyen actif, utile. S'il n'était pas atomisé dès l'enfance, clos et isolé parmi d'autres atomes, s'il participait à une vie collective, aussi quotidienne et essentielle que sa propre vie, il ne connaîtrait jamais l'exil. Nulle part, en aucun temps, de telles conditions n'ont été réalisées.</q></p>
<p><q>Dans la société idéale que je viens d'évoquer, (…) le dernier âge serait réellement conforme à la définition qu'en donnent certains idéologues bourgeois : un moment de l'existence différent de la jeunesse et de la maturité, mais possédant son propre équilibre et laissant ouverte à l'individu une large gamme de possibilités.</q></p>
<p><q>Nous sommes loin du compte. La société ne se soucie de l'individu que dans la mesure où il rapporte. Les jeunes le savent. Leur anxiété au moment où ils abordent la vie sociale est symétrique de l'angoisse des vieux au moment où ils en sont exclus. Entretemps, la routine masque les problèmes. Le jeune redoute cette machine qui va le happer, il essaie parfois de se défendre à coups de pavé ; le vieux, rejeté par elle, épuisé, nu, n'a plus que ses yeux pour pleurer. Entre les deux la machine tourne, broyeuse d'hommes qui se laissent broyer parce qu'ils n'imaginent pas même le pouvoir d'y échapper.</q></p>
<p><q>Quand on a compris ce qu'est la condition des vieillards, on ne saurait se contenter de réclamer une "politique de la vieillesse", plus généreuse, un relèvement des pensions, des logements sains, des loisirs organisés. C'est tout le système qui est en jeu et la revendication ne peut être que radicale : changer la vie.</q></p>
<p><em>Fin de l'ouvrage</em></p>
<p><em>N'hésitez pas à discuter, commenter, répliquer, répondre, riposter, vous émouvoir et à écrire un commentaire, si vous le souhaitez.</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/09/28/Grandir-en-devenir#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/947Qu'a-t-on fait du parcours avenir ?urn:md5:de6e3caafa43d276c03f9ad316e177e82022-09-29T05:46:00+01:002023-06-19T05:36:30+01:00Jacques VauloupS'orienterclinique psychologiquedevenirenfance adolescenceentre rêves et réalitésorientation scolaire et professionnelletenir conseil<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Qu__est-ce_que_tu_voudrais_faire_plus_tard_m.jpg" alt="Qu__est-ce_que_tu_voudrais_faire_plus_tard.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Qu__est-ce_que_tu_voudrais_faire_plus_tard.jpg, août 2022" /><strong><a href="https://www.education.gouv.fr/le-parcours-avenir-7598" title="Parcours-avenir-éducation-nationale">En juillet 2015, le ministère de l'éducation nationale inscrivit au Code de l'éducation le "parcours avenir"</a>. Se substituant au <q>parcours individuel d'information, d'orientation et de découverte du monde économique et professionnel</q> <em>(ouf !)</em>, il était censé <q>permettre à chaque élève de comprendre le monde économique et professionnel, de connaître la diversité des métiers, de développer son sens de l'engagement et de l'initiative et d'élaborer son projet d'orientation scolaire et professionnelle</q> <em>(re-ouf !)</em></strong></p> <p>Tout ceci devait se mettre en place de la sixième à la terminale, en collège, lycée professionnel, technologique ou général. Avec un référentiel dûment arrêté dans l'arrêté du 1er juillet 2015 publié au JORF du 7 juillet 2015. Mais : sans créer une discipline ou une matière supplémentaire ; sans donner aux établissements scolaires le cadre idoine (horaires, ressources, moyens, personnels) ; sans former les professeurs, les conseillers et conseillères d'orientation-psychologues (devenu.e.s psychologues en 2017), les corps d'inspection.</p>
<p>Bref, un voeu pieux et généreux, qui, à peine formulé, aurait toute chance de tomber dans les oubliettes de la longue histoire des voeux pieux et généreux à l'éducation nationale, disparus à peine édictés, à l'instar de <q>l'éducation à l'orientation</q> du milieu des années 1990.</p>
<p>Tout juste procréé, le parcours avenir n'eut pas d'avenir. Quant à son devenir...</p>
<p><strong>Comment être contre un beau camion tout neuf ?</strong></p>
<p>Voulez-vous savoir ce qu'il proposait au collège ? <em>(Extraits)</em></p>
<p><q>Le parcours doit être conçu comme une ouverture culturelle</q>... <em>Comment être contre ?</em></p>
<p><q>Ce parcours se fonde sur l'acquisition de compétences et de connaissances relatives au monde économique, social et professionnel, dans le cadre des enseignements disciplinaires et des formes spécifiques d'enseignements diversifiés, tels l'accompagnement personnalisé au collège et au lycée, ou les enseignements pratiques interdisciplinaires au collège ou encore les périodes de formation en milieu professionnel dans la voie professionnelle</q>. <em>Bon, d'accord, rien de nouveau, mais encore ?</em></p>
<p><q>L'ancrage dans les enseignements doit permettre à l'élève, d'acquérir les compétences et connaissances suffisantes pour se projeter dans l'avenir et faire des choix d'orientation raisonnés</q>. <em>Qu'est-ce qu'un choix d'orientation irraisonné ?</em></p>
<p>L'arrêté du 1er juillet 2015 décrit <q>les enjeux du parcours avenir</q> : compréhension du monde économique et professionnel, des métiers et des formations pour éclairer les choix d'orientation de chacun, que élève, accompagnement renforcé des élèves et de leurs familles tout au long du parcours scolaire, plus grande ambition professionnelle et sociale, amélioration de la réussite scolaire grâce à une <q>prise de conscience des enjeux d'une orientation réfléchie et choisie, dégagée des stéréotypes sociaux et de genre</q>. <em>Louable ambition, mais que peut l'école, seule, face aux stéréotypes ?</em></p>
<p><q>Une réelle réversibilité des choix de l'élève et, par conséquent, la mise en œuvre des conditions qui lui permettent d'ajuster sa trajectoire dans le cadre des procédures d'orientation, de dispositifs innovants et de passerelles</q>. <em>Conseil de classe au collège : en 4 années de parcours collégien, combien d'élèves n'y sont tout simplement jamais conviés ? Et pourquoi la <q>réversibilité</q> est-elle le plus souvent synonyme de parcours du combattant et de blessure irréversible ?</em></p>
<p><q>Le parcours est un processus guidé et progressif qui offre à chacun la possibilité, par la découverte et l'expérimentation, de mobiliser, développer et renforcer ses compétences. Il doit contribuer à ouvrir le champ des possibles professionnels (...) Il se déroule tout au long de la scolarité du second degré de l'enseignement scolaire dans la perspective d'études supérieures et d'insertion professionnelle</q>. <em>L'esprit de découverte et d'expérimentation est-il vraiment au coeur des démarches pédagogiques quotidiennes du collège, du lycée ?</em></p>
<p>Le texte décrit ensuite les <em>principes</em> puis les <em>objectifs</em> de référence : permettre à l'élève de découvrir le monde économique et professionnel, développer chez l'élève le sens de l'engagement et de l'initiative, permettre à l'élève d'élaborer son projet d'orientation scolaire et professionnelle. <em>Curieusement, il scotomise toute référence à ce que les textes précédents dénommaient, non sans ambiguïté certes, <q>connaissance de soi</q>, ce qui permettait au moins d'y travailler, alors que le parcours avenir la réduit à <q>l'engagement</q> et à <q>l'initiative</q>...</em></p>
<p>Puis le référentiel décline très scolairement, point par point, les activités à réaliser en référence aux domaines du socle commun de compétences, de connaissances et de culture, essentiellement les compétences des domaines 1 à 3 : les langages pour penser et communiquer, les méthodes et outils pour apprendre, la formation de la personne et du citoyen.</p>
<p>C'était beau, non ?</p>
<p><strong>Mais que sait-on de ce qui a vraiment changé de 2015 à 2022 dans les pratiques réflexives des acteurs de l'école ? Dans les activités réelles et non seulement supposées des élèves-adolescents ? Que fait-on des impossibilités des établissements et des CIO d'appliquer sans moyens un si beau référentiel ? Que sait-on des rôles effectifs que l'école aura attribués, en autonomie, aux élèves ? Que fait-on des interrogations légitimes des ados ? Que sait-on de leurs angoisses identitaires, de genre, de projection dans un monde plein d'incertitudes et de crises à répétition ? </strong></p>
<p><strong>Les procédures de plus en plus numérisées d'affectation-orientation telles que Affelnet et Parcoursup engendrent-elles plus de conscience réflexive collective chez les ados, un sentiment de liberté ou, à l'inverse, davantage d'anxiété, d'angoisse et le sentiment d'un tri aléatoire et incompris ? Au fond, sept années de parcours avenir ont-elles amélioré le conseil, le tenir conseil aux ados, aux familles ? Sept ans après, on attend toujours les évaluations de l'inspection générale et des corps d'inspection territoriaux...</strong></p>
<p><em>N'hésitez pas à discuter, commenter, répliquer, répondre, riposter, vous émouvoir et à écrire un commentaire, si vous le souhaitez.</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/09/01/Qu-ont-ils-donc-fait-du-parcours-avenir-%28s%C3%A9rie-%3A-Dis-papy...%29#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/890Un travail de grande solitudeurn:md5:af4e42cfeaf954d2791396430e89ff902022-09-26T09:03:00+01:002023-06-03T05:09:09+01:00Jacques VauloupS'orientercommunsorientation scolaire et professionnelletravailvulnérabilité <p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Te_le_travail-cre_dit-Emile-Loreaux-Hans-Lucas-Libe_ration-10-juin-2020_m.jpg" alt="Te_le_travail-cre_dit-Emile-Loreaux-Hans-Lucas-Libe_ration-10-juin-2020.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Te_le_travail-cre_dit-Emile-Loreaux-Hans-Lucas-Libe_ration-10-juin-2020.jpg, sept. 2022" /> <strong><a href="https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/09/26/le-monde-du-travail-a-l-heure-des-grandes-solitudes_6143152_3234.html" title="Montée-des-grandes-solitudes-au-travail-Le-Monde-26-septembre-2022">Dans l'enquête publiée par Le Monde le 26/09/2022, Anne Rodier et Jules Thomas pointent l'accélération de la solitude au travail.</a> Accentuation du télétravail et de l'interface écran depuis l'épisode Covid-19, management par le chiffre (reporting), individualisation des tâches : trois évolutions qui poussent le salarié à l'isolement, à la perte de communication directe, de collectif de travail et à une vulnérabilité accrue.</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/09/29/Un-travail-de-grande-solitude#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/945La machine à trier tourne à plein régimeurn:md5:6fbc2c9f2b31a4424576f591c0cbacad2022-09-18T05:01:00+01:002023-06-04T04:38:51+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnellese formervertus<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Merite_national_m.jpg" alt="Merite_national.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Merite_national.jpg, août 2022" /><strong>Auto-sélection, autocensure, tri sélectif caractérisé derrière le dispositif centralisé <q>Parcours sup</q>, sélection explicite ou implicite, poids insurmontable des conditions financières pour les uns, recherche de retour sur investissement pour les autres... <a href="https://www.cairn.info/revue-formation-emploi-2022-2.htm" title="Revue_Formation_emploi_2022_2">La machine à trier n'a pas dit son dernier mot.</a></strong></p> <p>Avec le numéro de la revue Formation-emploi consacré à <q>Un nouvel âge de la sélection scolaire</q> (n°158, 2022-2), le CEREQ présente plusieurs contributions passionnantes. Se former, est-ce seulement <em>augmenter son capital humain</em> ? Ou également <em>trier les personnes</em> ?</p>
<p>Parmi les contributions à la revue :</p>
<p>Un nouvel âge de la sélection scolaire ? Formes et logiques de sélection dans un système éducatif massifié (Marianne Blanchard, Philippe Lemistre). « Ça veut dire quoi "non-sélectif" ? Ils prennent tout le monde ? » (Marion Valarcher). La sélection invisible des étudiants handicapés dans l’enseignement supérieur (Anaelle Milon). Sortir sans diplôme de l’enseignement supérieur : un effet possible du département d’origine ? (Arnaud Dupray) Une sélection au « mérite » ? Renouveler les élites, ouverture sociale et dispositifs de jugement dans l’enseignement supérieur sélectif (Charlotte Glinel, Agnès van Zanten). La sélection à l’entrée à l’université, gage de poursuite d’études en Humanités ? Licences sélectives et non sélectives (Mathieu Rossignol-Brunet).</p>
<p><strong>Silence, on trie</strong></p>
<p>Dans la Postface <em>Pourquoi sélectionner les individus dans les systèmes scolaires massifiés ?</em> (pages 235-238), Séverine Chauvel rappelle que, depuis les années 1980, aux quatre coins de la planète, les systèmes scolaires massifiés connaissent un allongement important des études. Démocratisation relative toutefois, car il s'agit de <q>démocratisation ségrégative</q>, selon l'acception de Pierre Merle (2000), à savoir une organisation en formations inégalement valorisées.</p>
<p>Séverine Chauvel : <q>Les sélections multiformes à l’œuvre au sein des systèmes éducatifs massifiés s’intensifient, à tous les segments, accentuant les polarisations entre formations et les inégalités socioscolaires. Des programmes spécifiques sont alors mis en œuvre pour réduire les inégalités d’accès aux études et de réussite. Les missions traditionnelles de l’école autour de la transmission des savoirs et de l’évaluation s’élargissent désormais à celles qui visent à prévenir les "échecs" scolaires ou à favoriser la "diversité" sociale.</q></p>
<p>Au fond, nous évoluerions, constate-t-elle, dans un moment où <q>l'accroissement des effectifs de diplômé.e.s va de pair avec une augmentation des différenciations entre les filières, les formations et les territoires. Ainsi le nombre d’heures de cours, le statut et la formation des enseignant.e.s, les conditions d’accueil, d’apprentissages et leurs contenus peuvent varier considérablement d’un espace à l’autre, dans un contexte de baisse de la dépense moyenne par étudiant·e dans l’enseignement supérieur</q>. <a href="https://www.cairn.info/revue-formation-emploi-2022-2.htm" title="Revue_Formation_emploi_2022_2">Ce numéro de Formation Emploi documente finement la multiplication des sélectivités.</a></p>
<p><strong><q>Comment expliquer, questionne Chauvel, que cet accroissement des sélectivités semble relativement accepté alors qu’il réduit manifestement les marges de manœuvre des différentes parties, qu’il s’agisse des élèves ou des recruteurs ?</q></strong></p>
<p><strong>Sans doute doit-on y voir la rencontre opportuniste, utilitariste ou complice entre l'idéologie capitaliste et l'idéal de l'individu autonome et <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/12/02/H%C3%A9rite%2C-m%C3%A9rite-et-fais-ce-que-tu-veux-%21-%283%29">"méritant"</a>.</strong></p>
<p><em>Ce mot a été amodié le 13 octobre 2022</em></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/etre-et-savoir/etudes-superieures-la-selection-permanente-7484250" title="Être-et-savoir-France-culture-10-10-2022">Études supérieures : la sélection permanente ? Être et savoir, Louise Tourret, France Culture, 10 octobre 2022, durée : 52'09".</a></p>
<p><a href="https://www.cereq.fr/un-nouvel-age-de-la-selection-scolaire" title="Revue-Formation-emploi-158-juillet-2022-Cereq">Un nouvel âge de la sélection scolaire ? Revue Formation-emploi, n°158, juillet 2022, CEREQ</a></p>
<p><em>N'hésitez pas à discuter, commenter, répliquer, répondre, riposter, vous émouvoir et à écrire un commentaire, si vous le souhaitez.</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/09/20/Pourquoi-s%C3%A9lectionner-de-plus-en-plus4#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/931Travailler, ça souffreurn:md5:04bfe7153f503cff079719bd2953dbc22022-09-06T05:00:00+01:002023-06-03T05:09:44+01:00Jacques VauloupS'orientersens de la vietravailvulnérabilité <p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Pecheurs_fourbus._A_bord_d__un_chalutier_espagnol_1998_m.jpg" alt="Pecheurs_fourbus._A_bord_d__un_chalutier_espagnol_1998.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Pecheurs_fourbus._A_bord_d__un_chalutier_espagnol_1998.jpg, déc. 2019" /> <strong><q>Oh ! se dit-il, c'est une maladie de la terre, comme la maladie des plâtriers dont les doigts tombent ; la maladie des tanneurs qui vomissent leurs poumons ; la maladie des mineurs qui viennent aveugles ; la maladie des imprimeurs dont les boyaux se nouent ; la maladie des cordonniers, des bouchers, des charretiers, des terrassiers, des maçons, des forgerons, des menuisiers, des marins, des vachers, des flotteurs de bois. Une de ces maladies que donne le travail. Le coeur mourait.</q></strong></p>
<p><strong><em>Jean Giono, Que ma joie demeure, La Pléiade, Gallimard, éd. Robert Ricatte, Gallimard, 1972, p. 419</em></strong></p>
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<p>Et quand on a <q>pensé</q> cet avenir incertain, <em>que fait-on</em> ?</p>
<p>En outre, la psychologie des psychologues de l'enfance, de l'adolescence, de l'éducation et de l'école se réfère bien davantage au <em>devenir</em> qu'à <em>l'avenir</em>.</p>
<p>Le devenir <em>d'êtres humains en devenir,</em> en développement. Le devenir des systèmes relationnels, groupaux, organisationnels, socio-économiques, axiologiques qui les entourent et qu'ils forgent.</p>
<p>De son côté, quelques semaines auparavant, <a href="https://www.afpen.fr/2022/04/05/programme-1/" title="AFPEN_Congrès_Toulon_2022">l'association française des psychologues de l'éducation nationale (AFPEN) organisait à Toulon, du 2 au 4 juin, son congrès national sous le thème « Psychologies et psychologue dans l'école du XXIè siècle »</a>.</p>
<p>La psychologie, les psychologues restent bel et bien divisé.e.s.</p>
<p>Tout particulièrement à l'éducation nationale.</p>
<p><strong>À quand un véritable, décisif et structurel rapprochement entre les psychologues du premier degré et les psychologues du second degré ?</strong></p>
<p><strong>À quand un seul service ?</strong></p>
<p><strong>À quand une formation commune ?</strong></p>
<p><strong>À quand des groupes de supervision ou d'analyse de pratiques communs ?</strong></p>
<p><strong>À quand une seule association ?</strong></p>
<p><strong>À quand une seule revue ?</strong></p>
<p><strong>À quand un seul site ?</strong></p>
<p><strong>À quand un seul congrès annuel ou bisannuel en commun ?</strong></p>
<p><strong>Quel <em>devenir unique</em> du <em>corps unique</em> des psychologues de l'éducation nationale ?</strong></p>
<p>(1) <a href="https://www.education.gouv.fr/bo/17/Hebdo18/MENE1712350C.htm" title="Psychologue_de_l_éducation_nationale_source_MENJ_2017">Le décret 2017-120 du 1er février 2017 et la circulaire 2017-079 du 28 avril 2017 ont créé un corps unique de psychologues à l'éducation nationale réunissant les ancien.n.e.s psychologues scolaires et conseillers.ères d'orientation-psychologues. Il comprend deux spécialités : éducation, développement et apprentissages (EDA=3977 emplois en 2021-2022, source : RERS 2022, MENJ-DEPP) : éducation, développement et conseil en orientation scolaire et professionnelle (EDO=4569 emplois en 2021-2022, source : RERS 2022, MENJ-DEPP).</a></p>
<p><em>N'hésitez pas à discuter, commenter, répliquer, répondre, riposter, vous émouvoir et à écrire un commentaire, si vous le souhaitez.</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/08/19/JNE-Lille#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/922Si civique serviceurn:md5:45037f7e3f1b6737ee9f2e72d7f9b0c32022-08-21T05:04:00+01:002023-06-04T04:39:21+01:00Jacques VauloupS'orientercommunshistoires de vieorientation scolaire et professionnellese former<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Jeunes-en-service-civique-a-saumur-le-monde-26-fevrier-2014_m.jpg" alt="Jeunes-en-service-civique-a-saumur-le-monde-26-fevrier-2014.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Jeunes-en-service-civique-a-saumur-le-monde-26-fevrier-2014.jpg, juin 2018" /><strong><a href="https://www.service-civique.gouv.fr/comprendre-le-service-civique" title="Service_civique_source_Gouvernement">À sa création en 2010, le service civique fut un dispositif expérimental destiné à favoriser le civisme des jeunes</a> et leur engagement au service de la société. Au fil des ans, il est monté en puissance et dépasse désormais les 80.000 contrats annuels. Aujourd'hui, une expérience de service civique constitue <q>un plus</q> sur un CV.</strong></p> <p>Dans <a href="https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/07/05/le-service-civique-outil-efficace-de-la-course-a-la-distinction_6133363_4401467.html?xtor&&M_BT=46283162639520" title="Service_civique_Le_Monde_5_juillet_2022">Le Monde du 5 juillet, </a> Guillaume Duvivier, 22 ans, en fin de contrat, estime avoir bénéficié d'une « chouette parenthèse enrichissante ». Il raconte comment, après quatre années d’études de droit à la Sorbonne, il a éprouvé « le besoin de faire une pause après un master 1 éprouvant, en raison de la crise sanitaire ».</p>
<p>Il parle de <a href="https://www.uniscite.fr/" title="Unis_cité_organisation_experte_du_service_civique">sa mission de service civique chez Unis-Cités</a> ; il y a appris « à mettre sur pied un projet, gérer un budget, communiquer, interviewer des gens, monter des sons ». Guillaume compte s’appuyer sur cette énergie retrouvée pour passer le concours du barreau dès septembre.</p>
<p>Peu importe que la motivation sociale et citoyenne ne vienne qu'en 3è ou 4è place dans le choix des jeunes 16-25 ans de s'engager dans un contrat civique, après la recherche d'une expérience professionnelle et d'un revenu, certes modique (601 euros/mois). Le service civique a gagné, d'année en année, un succès d'estime et pris de l'ampleur : plus de 600.000 jeunes depuis 2012, et autour de 140.000 jeunes en 2019 puis en 2020.</p>
<p>Il est indéniablement devenu, à côté des stages, un outil efficace d'insertion professionnelle. Réfléchir à son avenir, souffler un peu dans un parcours de formation exigeant, reprendre pied après un décrochage scolaire au lycée, ajouter une ligne sur son CV, s'engager à l'international... Toutes les motivations sont bonnes.</p>
<p><strong>Plus compliqué pour les moins diplômés</strong></p>
<p>Refusé à l’entrée du master de psychologie auquel il avait postulé en 2020 à la suite de sa licence, Wilfried, Bordelais de 24 ans, a réalisé une mission en service civique dans une association spécialisée dans la prévention des addictions. Il a retrouvé de la confiance en soi et a finalement décroché une place en master de psychologie.</p>
<p>Plus préoccupant, les jeunes moins diplômés, les décrocheurs, les <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/NEET" title="Neet_source_Wikipedia_consulté_le_18_août_2022">Not in education, employment or training (NEET)</a> sont moins nombreux que les plus diplômés à utiliser ce dispositif. En outre, parfois acculés à choisir une mission de service civique à défaut d'autre chose de plus solide, les 6 à 12 mois de mission peuvent constituer pour eux une nouvelle séquence de précarité déconnectée de possibilités professionnelles ultérieures.</p>
<p>Quant aux recruteurs, la mention « service civique » sur un CV semble constituer pour la majorité d'entre eux une expérience positive. Au même titre qu'un stage, dès lors qu'il est réussi et que la personne sait argumenter sur ses missions, ses compétences, ses motivations.</p>
<p><strong>Au début, un dispositif <q>pour voir</q> porté par Martin Hirsch. Douze ans plus tard, la mission de service civique dure, s'ancre, s'amplifie ; elle a fait ses preuves. Elle est bien connue du secteur associatif (61% des missions en 2021). Son succès souligne l'importance d'une action bien calibrée en fonction des réels besoins des jeunes.</strong></p>
<p><strong>Toutefois, elle n'est pas exempte de dangers, profite surtout aux plus diplômés. Surtout, elle ne peut se substituer à l'instauration, non résolue pour l'heure, d'un <q>revenu minimum</q> ou d'une <q>aide universelle</q> pour les jeunes 18-25 ans.</strong></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="https://injep.fr/wp-content/uploads/2022/08/FR41_service_civique_Actu2022_2.pdf" title="Service_civique_en_chiffres_Injep_août_2022">INJEP, Le service civique en chiffres, août 2022, 2 p.</a></p>
<p><a href="https://www.uniscite.fr/" title="Unis_cite">Unis-cités, association experte du service civique en France</a></p>
<p><a href="https://injep.fr/wp-content/uploads/2021/05/rapport-2021-09-Service-civique2021.pdf" title="Francou_Evaluation_du_service_civique_INJEP_2021">Francou Q. (2021), Évaluation du service civique, INJEP, mai 2021, 93 p.</a></p>
<p><a href="https://www.service-civique.gouv.fr/" title="Service_civique_site_gouvernemental">Service civique, site gouvernemental</a></p>
<p><em>N'hésitez pas à discuter, commenter, répliquer, répondre, riposter, vous émouvoir et à écrire un commentaire, si vous le souhaitez.</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/07/06/Si-civique-service#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/913Je confine, tu télétravailles, iel se réorienteurn:md5:8092fb6c92a27b66e676fc2e234be4632022-07-25T05:06:00+01:002023-05-28T12:20:02+01:00Jacques VauloupS'orienterenfance adolescencehistoires de vieorientation scolaire et professionnelle<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Caches_derriere_les_ordinateurs_le_reseau_francilien_SNCF_2002_m.jpg" alt="Caches_derriere_les_ordinateurs_le_reseau_francilien_SNCF_2002.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Caches_derriere_les_ordinateurs_le_reseau_francilien_SNCF_2002.jpg, sept. 2018" /> <strong>La crise sanitaire a-t-elle renforcé, chez les jeunes, l'envie précoce de réorientation professionnelle ? Bref du Céreq analyse, trois ans après leur entrée dans la vie professionnelle, <a href="https://www.cereq.fr/enquete-2020-aupres-de-la-generation-2017-la-crise-sanitaire-suffit-elle-expliquer-les-souhaits-de" title="Bef-du-Cereq-enquête-Génération-2017">les jeunes de la Génération 2017. Des débuts professionnels bousculés par le confinement. Seulement à cause de la pandémie ? Peut-être pas</a>.</strong></p> <p>Interrogés quelques mois après, un tiers d’entre eux déclare que la crise les a conduits à repenser leur projet professionnel. Est-elle vraiment un facteur déterminant de ce désir de réorientation ? En quoi le confinement a-t-il modifié la situation et les conditions d’emploi de ces jeunes ? Les résultats de <a href="https://www.cereq.fr/lenquete-generation" title="enquete_generation_cereq">l’enquête Génération du Céreq</a> apportent des premiers éléments de réponse.</p>
<p><strong>Un confinement <q>à l'impact plutôt limité</q>, mais...</strong></p>
<p><em>Premier point essentiel</em> : le premier confinement (mars-mai 2020) a eu <q>un impact plutôt limité</q> sur la situation d’emploi… Recul de 2,8% du taux d’emploi de la Génération 2017. Les mesures prises pour préserver l’emploi et le rebond estival ont permis d’amortir le choc : 92% des jeunes en emploi en mars 2020 le sont toujours en septembre 2020.</p>
<p>Pour autant, le travail a été souvent perturbé et 27 % ont même dû cesser de travailler tout en conservant leur emploi. Ceci est surtout valable dans le secteur de l’hôtellerie-restauration où 61% des jeunes de la Génération 2017 furent contraints de cesser de travailler.</p>
<p>Les cadres ont rarement cessé de travailler (10 %). Ceci s’explique principalement par le recours massif au télétravail qui a concerné 88 % des cadres contre seulement 26 % des employés. <em>Second point essentiel</em> : les cadres ont très peu souffert − au sens de la quantité d'emploi, non au sens psychopathologique, qui n'est pas l'angle de l'enquête du Céreq.</p>
<p>Par ailleurs, 44 % des jeunes employés dans le secteur privé ont bénéficié du chômage partiel. Il a conduit à un tassement du revenu pour un quart de la Génération 2017. Pour ceux qui n’étaient pas en emploi à l’aube du premier confinement, 27 % étaient en position favorable pour y accéder. <em>Troisième point essentiel</em> : les plus modestes, les plus contraints à la présence physique dans l'entreprise du fait de la nature de leur emploi ont souffert plus que les autres.</p>
<p><strong>Plus d’un jeune sur trois a repensé son projet professionnel suite à la crise sanitaire</strong></p>
<p>Le niveau de diplôme est ici non clivant : cela concerne 37 % des non-diplômés, 30 % des détenteurs d’une licence professionnelle ou encore 38 % des diplômés d’école d’ingénieurs ou de commerce.</p>
<p>C’est la situation sur le marché du travail en mars 2020 qui apparaît déterminante : environ 45 % des jeunes au chômage ou auto-entrepreneurs disent avoir pensé à une réorientation contre seulement 32 % des jeunes en emploi et 14 % pour les fonctionnaires.</p>
<p>La situation vécue au premier confinement influe aussi sur le souhait de se réorienter : 39 % de ceux qui n'ont pu travailler lors du confinement ont repensé leur projet professionnel alors que c'est le cas de 23 % de ceux qui ont poursuivi leur activité.</p>
<p>Plus la situation d’activité initiale a été déstabilisée, plus on a cherché à revoir son projet professionnel.</p>
<p><strong>En conclusion : <q>La variable qui apparaît le plus liée au souhait de réorientation est <em>le degré d’inquiétude</em> par rapport à l’avenir professionnel : les plus <em>inquiets</em> sont 63 % à avoir repensé leur projet professionnel suite à la crise sanitaire contre seulement 25 % des plus optimistes</q>. Stratégie défensive : les plus enclins à repenser leur projet professionnel sont les moins optimistes quant à leur avenir professionnel. Réussiront-ils, parviendront-elles à trouver les ressources internes pour concrétiser leur réorientation professionnelle ?</strong></p>
<p><strong>Le Céreq nous apporte de précieuses informations <em>(provisoires)</em> sur impact quantitatif du confinement de mars-mai 2020. Un confinement aux effets plutôt très limités pour celles et ceux qui purent télétravailler (88 % des jeunes cadres). Un véritable traumatisme dans les secteurs du petit commerce, des loisirs, des associations, du tourisme, de l'hôtellerie-restauration, de la culture : taux d'emploi en chute, chômage partiel, perte de revenus, nécessité de se réorienter, <q>degré d'inquiétude</q>, <q>stratégie défensive</q>...</strong></p>
<p><strong>Ce qu'il y a d'indispensable avec <a href="https://www.cereq.fr/lenquete-generation" title="enquete_generation-cereq">les enquêtes longitudinales Génération du Céreq</a>, c'est qu'elles suivent la situation des jeunes (25.000 ici) pendant des années. Rendez-vous donc en 2023, 2024, etc. Et au-delà des chiffres, quid de la mesure de l'impact, sur la jeunesse, de la montée du <q>sentiment d'inquiétude</q>, des <q>stratégies défensives</q>, d'évitement, de renoncement ?</strong></p>
<p><em>Méthodologie. L’enquête Génération 2017 est représentative au niveau national des 746 000 individus primo-sortants de formation initiale au cours ou à l’issue de l’année scolaire 2016-2017, quel que soit le niveau de diplôme obtenu. Plus de 25 000 jeunes ont été interrogés entre septembre 2020 et mars 2021 sur leur parcours scolaire et leurs trois premières années de vie active, à l’aide d’un calendrier qui retrace, mois par mois, leurs activités au cours de la période. Profitant du décalage de la collecte imposé par le premier confinement intervenu entre mars et mai 2020, le Céreq a intégré un module « Covid » au questionnaire afin d’étudier l’impact de la crise sanitaire.</em></p>
<p><strong>Pour en savoir plus</strong></p>
<p><a href="https://www.cereq.fr/enquete-2020-aupres-de-la-generation-2017-la-crise-sanitaire-suffit-elle-expliquer-les-souhaits-de" title="Bref_du-Cereq_424_juin_2022">Enquête 2020 auprès de la Génération 2017. La crise sanitaire suffit-elle à expliquer les souhaits de réorientation des jeunes ? Bref du CEREQ, n°424, juin 2022</a></p>
<p><a href="https://www.cereq.fr/le-cereq/qui-sommes-nous" title="Cereq-depuis-1971">Céreq : Centre d'études et de recherches sur les qualifications (depuis 1971)</a></p>
<p><strong>N'hésitez pas à réagir à ce billet et à utiliser la rubrique <em>Ajouter un commentaire</em> en bas de page.</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/06/28/Je-confine%2C-tu-t%C3%A9l%C3%A9travailles%2C-i%C3%A8le-se-r%C3%A9oriente#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/908Ovide Decroly, médecin-pédagogueurn:md5:1c183b0588ad1d75a973cfe35803aa322022-07-02T05:44:00+01:002023-06-06T06:54:40+01:00Jacques VauloupS'orienterenfance adolescencese formerune autre écolevertus<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Ovide-Decroly-2.jpg" alt="Ovide-Decroly-2.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Ovide-Decroly-2.jpg, juin 2022" /> <strong>Au même titre que Montessori, Itard, Claparède ou Korczak, le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ovide_Decroly" title="Ovide_Decroly_source_Wikipedia_article_consulté_le_2_juillet_2022">Belge Ovide Decroly (1871-1932)</a> fait partie de la lignée des médecins-pédagogues qui apportèrent tant au mouvement mondial de l'Éducation nouvelle. </strong></p> <p>Médecin passionné de biologie et d'anatomopathologie, Decroly se spécialise en neuropsychiatrie et dans le traitement des enfants anormaux qu'il préfèrera appeler <q>enfants irréguliers</q>.</p>
<p>1901 : Il fonde sa première <q>maison familiale</q> à Bruxelles avec son épouse.</p>
<p>1907 : Fondation de l'école de l'Ermitage à Bruxelles.</p>
<p>1921 : co-fondation avec Dewey, Montessori, de la <a href="https://www.persee.fr/doc/spira_0994-3722_2010_num_45_1_1155" title="Ligue-internationale-pour-l-éducation-nouvelle-Laurent-Gutierrez-2010">Ligue internationale pour l'éducation nouvelle</a> au congrès de Calais</p>
<p>1946 : Fondation de l'école de Saint-Mandé près de Paris (cette école vit encore aujourd'hui). Cette école est unique en France.</p>
<p><strong>La classe est partout</strong></p>
<p>L'école de Decroly s'organise selon deux principes majeurs : les <em>centres d'intérêt,</em> la <em>globalité</em>.</p>
<p><em>Globalité.</em> Les enfants vivent dans un tout où ce qui se passe à l'école ne saurait être mis à part de ce qu'ils vivent à l'extérieur et qui constitue toute leur vie (on reconnaît là l'un des grands principes de l'Éducation nouvelle). «Quand on apprenait à compter, c'était avec des choses matérielles, par exemple des marrons, et non de façon abstraite» <em>(une ancienne élève de Saint-Mandé).</em></p>
<p><em>Centres d'intérêt</em>. Quatre d'entre eux sont les organisateurs des toutes les activités de l'année:
se nourrir, se protéger, agir, travailler. «Nous travaillons uniquement à partir des questions des enfants et des réponses qu'ils trouvent.»</p>
<p>Les écoles Decroly sont intimement reliées au milieu urbain ou rural ; les sorties dans ces milieux englobants sont systématiques et journalières. Les bienfaits des enseignements à l'extérieur, du soin donné aux animaux, de la fabrication de maquettes sont loués.</p>
<p>«La classe est partout, à la cuisine, au jardin, aux champs, au bois, à l'usine» <em>(une ancienne élève de Saint-Mandé)</em>.</p>
<p>«On travaille en groupe, on essaie de se poser des questions, on réfléchit ensemble».</p>
<p><strong>L'école s'adapte aux enfants et non l'inverse</strong></p>
<p>Cette méthode est très appliquée en Finlande… J'observe d'abord, de préférence à l'extérieur de l'école ; je mets en relation ce que j'ai appris avec ce que je savais avant ; j'exprime, je communique ce que j'ai appris ; je recommence à agir…</p>
<p>Témoignage d'une ancienne élève : «On faisait des <em>ramassages</em>. Avec un sac, on ramassait tout ce que nous trouvions. Puis, en classe, on classait, on faisait des collections, des aquariums, etc.»</p>
<p><strong>Si les écoles Decroly ont peu essaimé, c'est sans doute que Decroly n'a rien formalisé par écrit − contrairement par exemple à Freinet ou à Montessori. C'est aussi qu'il y a eu, notamment en France, une ambiguïté sur la méthode globale d'apprentissage de la lecture qui a dégénéré en polémique politico-pédagogique dont la France a le secret. C'est enfin qu'en pédagogie Decroly, c'est une école entière qui peut entrer dans cette approche, et non une classe ou deux seulement.</strong></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="http://meirieu.com/EDUCATION%20EN%20QUESTION/decroly.mp4" title="La-méthode-globale-en-question-par-Philippe-Meirieu">La méthode globale, quel enjeu, quelles limites ? Ovide Decroly. Émission par Philippe Meirieu (durée : 13')</a></p>
<p><a href="https://www.radiofrance.fr/franceculture/ovide-decroly-pedagogue-de-genie-une-ecole-pour-la-vie-2587335" title="Ovide-Decroly-France-culture-2-septembre-2021CROLY6fRANCE6CULTURE6Io ">Ovide Decroly, pédagogue de génie, France culture, 2 septembre 2021</a></p>
<p><a href="http://www.decroly.fr/" title="Ecole-publique-de-Saint-Mandé">Site de l'école publique de Saint-Mand</a>é</p>
<p><a href="https://www.peterlang.com/document/1053740" title="sylvain-wagnon-ovide-decroly-éditions-peter-lang-2013">Wagnon S., (2013), Ovide Decroly, un pédagogue de l'éducation nationale, Peter Lang, 2013</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/06/22/Ovide-Decroly#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/877Un si fringant quinquagénaire (CIO 92)urn:md5:78fa341a91e44e82ee8a1d57d52247c72022-06-29T05:20:00+01:002024-03-17T11:19:10+00:00Jacques VauloupS'orienter<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.CIO-Reze_m.jpg" alt="CIO-Reze.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="CIO-Reze.jpg, mar. 2021" /><strong>1971-2022. Les Centres d'information et d'orientation (CIO) ont 50 ans. Seraient-ils ont-ils aussi inefficaces, coûteux, inutiles, faibles, improductifs, incapables, mauvais, nuls, etc. que ce qu'en ont dit avec constance tant de fielleux propos mini-stériels ou de rapports orientés aux conclusions écrites par avance ? </strong></p> <p>Tout au contraire, ne voyez-vous pas, <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Michel_Blanquer" title="jean-michel-blanquer-credit-wikepedia">Monsieur le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse (poste détenu par Jean-Michel Blanquer de mai 2017 à mai 2022</a>, et <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Pap_Ndiaye" title="pap-ndiaye-credit-wikepedia">du 20 mai 2022 au 20 juillet 2023 par Pap Ndiayé</a>), tout ce que ce quinquagénaire si ingambe peut vous apporter ?</p>
<p>Allez, je vous aide un peu, car je ne saurais en effet vous reprocher de ne pas savoir puisque vous n'avez emménagé rue de Grenelle que depuis tout juste 1 mois.</p>
<p><strong>Ce que le quinqua génère</strong></p>
<p><em>Actif</em>... 4.674 psychologues éducation, développement et conseil en orientation (EDO) pour 478 CIO, 12.241 établissements publics du second degré couverts par le CIO local (soit 2,6 établissements, en moyenne, par psychologue) et pour une quarantaine de Services communs universitaires d'information et d'orientation (SCUIO).</p>
<p><em>Agile</em>... Une seconde nature forcément puisque chaque psychologue doit partager chaque semaine de travail entre 3 à 4 établissements différents.</p>
<p><em>Alerte</em>... Vaillant, toujours prêt à ; <q>en état d'alerte</q> aussi sur les collégiens et lycéens décrocheurs, les ados en souffrance, Parcoursup, etc.</p>
<p><em>Allègre</em>... Non, non, pas comme l'un de vos ancêtres éponymes, mais comme la joie viscérale de se mettre au service de la jeunesse et de croire en elle, toujours. Comme vous, au fond, Monsieur le ministre de l'éducation et de la jeunesse.</p>
<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.CIO-CONSEIL__service_public_d__orientation__FormaSarthe__30_janvier-1er_fevrier_2020_m.jpg" alt="CIO-CONSEIL__service_public_d__orientation__FormaSarthe__30_janvier-1er_fevrier_2020.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="CIO-CONSEIL__service_public_d__orientation__FormaSarthe__30_janvier-1er_fevrier_2020.jpg, fév. 2020" /></p>
<p><em>Animé</em>... <a href="https://www.pedagogie1d.ac-nantes.fr/medias/fichier/200801017_5ciosarthe_1265303958771.pdf" title="Cinq-CIO-Sarthe-cinq-priorités-2008">Un lieu-ressource de référence, un espace d'animation du bassin d'éducation et de formation, un pôle d'initiatives individuelles et collectives.</a></p>
<p><em>Dispos</em>... Comment ne pas l'être devant les si nombreuses sollicitations individuelles ? Chaque matin, refaire disponibilité devant chaque sujet, chaque être humain. Encore et toujours.</p>
<p><em>Éveillé</em>... <a href="https://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/les-psychologues-de-l-education-nationale-en-lutte-contre-les-inegalites.html" title="PsyEN-en-lutte-contre-les-inégalités-EducPros-avril-2022">Le CIO analyse, propose, clarifie, décrypte, s'engage afin que l'institution, l'organisation, le groupe-classe, les individus-sujets aillent mieux</a>.</p>
<p><em>Loyal</em>... <em><q>Sur les services d'orientation courent les bruits les plus divers. Selon l'opinion commune, ils n'en feraient qu'à leur tête. Au contraire, ils ont loyalement plié l'exercice de leur fonction aux évolutions des politiques ministérielles</q></em>. André Legrand, Le système E, Denoël, 1994, pp. 59-60 (A. Legrand fut recteur, président d'université, directeur des lycées et collèges au ministère de l'éducation nationale).</p>
<p><em>Mobile</em>... Flexible, souple, adaptable, en mouvement, en mobilité permanente, en promotion des mobilités individuelles, en croyance intime, indéfectible au développement de toute personne. E<a href="file:///D:/Utilisateurs/Moi/Downloads/liste-des-pilotes-et-animateurs-de-plateformes-de-suiviet-d-appui-aux-d-crocheurs-17158.pdf" title="DCIO-Lille-PSAD-Nouvelles-Chances-Décrocheurs">xemple dans l'académie de Lille : le rôle irremplaçable des CIO dans le dispositif Nouvelles chances.</a></p>
<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.CIO-Pau_m.jpg" alt="CIO-Pau.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="CIO-Pau.jpg, mar. 2021" /></p>
<p><em>Vivant !</em></p>
<p><strong>Monsieur le quinqua-ministre, je ne doute pas qu'en historien féru d'archives et en chercheur convaincu, tel Braudel, de la force de la longue durée en histoire de l'éducation et de l'école, mais aussi en histoire du travail, de la psychologie et de la sociologie, en histoire des minorités et des inégalités, vous saurez reconnaître tout ce que ce si fringant CIO quinqua génère.</strong></p>
<p><strong>D'ailleurs <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2018/11/25/Histoire-d-un-centre-%3B-Le-Mans-Sarthe-%281922-1982%29">si l'on ajoute les Offices d'orientation professionnelle (1922), les Centres d'orientation professionnelle (1948) et les Centres d'orientation scolaire et professionnelle (1960), d'où le quinqua vint, le CIO a 100 ans !</a> Un quinqua double en somme. Quel alerte centenaire, Monsieur le ministre, n'est-ce pas ? Qu'en dites-vous ? Comment pourriez-vous vous passer de ce si fringant quinqua double ? Sérieusement...</strong></p>
<p><strong>Il n'est pas trop tard, Monsieur le ministre ! ■</strong></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="http://apsyen.org/attachments/article/539/DOSSIER-ANNIVERSAIRE-CIO-def.pdf" title="50-ans-des-CIO-APSYEN-juin-2022">APSYEN, Il y a 50 ans, la création des CIO, dossier-anniversaire, juin 2022, 21 p.</a></p>
<p><a href="https://journals.openedition.org/osp/10716" title="Un-siècle-de-priorités-contradictoires-pour-les-services-d-orientation-Solaux-2019">Solaux G., Un siècle de priorités contradictoires pour les services d'orientation, revue L'orientation scolaire et professionnelle, 48-2, 2019, 18 p.</a></p>
<p><a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/12/31/25-f%C3%A9vrier-1980...-25-f%C3%A9vrier-2020-%3A-chronique-d-une-mort-annonc%C3%A9e-des-CIO">Vauloup J., On organise l'activité des CIO, 25 février 2020</a>.</p>
<p><a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2018/08/18/Paling%C3%A9n%C3%A9sie-des-CIO">Vauloup J., Pour une palingénésie des CIO, 4 décembre 2018</a></p>
<p><em><q>Le moment est venu de donner un sens à l'accumulation des textes qui proclament depuis un quart de siècle que l'orientation doit être centrée sur la relation de l'élève au savoir et à ses projets, qu'elle est une éducation au choix, un apprentissage de l'autonomie, une alternative à des formes dures de sélection. Il est donc impérieusement nécessaire de donner à ces principes les moyens d'être appliqués partout, d'abord par la création, programmée sur une durée aussi courte que possible, en dix ans, de postes de conseillers d'orientation-psychologues ou de conseillers d'orientation professionnelle permettant, à terme, d'en tripler d'effectif.</q></em> Roger Fauroux, Pour l'école, rapport de la commission Fauroux, Calmann-Lévy, juillet 1996, page 123. Normalien, agrégé d'allemand, énarque, capitaine d'industrie, Roger Fauroux (1926-2021) fut aussi fils de proviseur.</p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/06/16/Le-si-fringant-quinquag%C3%A9naire#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/903Caute. Sois vigilant.urn:md5:75000990ca04f5879b67e1b515a32d122022-05-05T06:31:00+01:002023-06-02T17:43:48+01:00Jacques VauloupS'orienterhumanitérésonancevertuséthique du faire<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Jo_Wilfried_a_l__oeil_s.jpg" alt="Jo_Wilfried_a_l__oeil.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Jo_Wilfried_a_l__oeil.jpg, mai 2022" /> <strong>La devise du philosophe néerlandais Baruch Spinoza (1632-1677) raisonne pleinement aujourd'hui : <em>Caute</em>, sois vigilant. Sois aux écoutes, attentif, circonspect, aux aguets, assidu, appliqué, prudent, réfléchi, soigneux. <em>Caute</em>. Veille. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/02/26/Il-y-a-moins-de-sommeil-aujourd-hui-dans-le-monde">Devise pour nos temps sans sommeil</a>.</strong></p> <p><strong>Veille avec soin</strong></p>
<p>Si <em>caute</em> est l'impératif présent de <em>caveo, es, ere, cavi, cautum</em>, se tenir sur ses gardes, prendre garde, veiller sur ; <em>vigilans</em> est le participe présent de <em>vigilare,</em> veiller.</p>
<p>Comme souvent, le <a href="http://stella.atilf.fr/Dendien/scripts/tlfiv5/affart.exe?19;s=3459360345;?b=0;" title="Vigilant-e-source-TLFI">Trésor informatisé de la langue française nous aide à cerner l'espace sémantique.</a> Est <strong><em>vigilant</em></strong> <em>quiconque veille avec beaucoup de soins ou de dévouement sur quelqu'un ou quelque chose</em>. Exemples : gardien vigilant ; sentinelle vigilante ; parents vigilants ; se montrer vigilant ; prudence.</p>
<p>C'est aussi porter une attention soutenue à certains faits ou événements, notamment dans une situation tendue. C'est être assidu, attentif. Exercer un contrôle vigilant, une garde, une surveillance, des soins vigilants.</p>
<p>Les antonymes eux aussi parlent : endormi, étourdi, négligent.</p>
<p><strong>Ni trop près, ni trop loin</strong></p>
<p><q>On ne sait rien dans l'immersion pure, dans l'entre-soi, dans le terreau du <em>trop-près</em>. On ne saura rien non plus dans l'abstraction pure, dans la transcendance hautaine, dans le ciel du <em>trop-loin</em>. Pour savoir, il faut prendre position, ce qui suppose de se mouvoir et de constamment assumer la responsabilité d'un tel mouvement. Ce mouvement est approche autant qu'écart : approche avec réserve, écart avec désir</q>.</p>
<p><em>Georges Didi-Huberman, Quand les images prennent position, Minuit, 2009.</em></p>
<p><strong>Ni trop près, ni trop loin.</strong></p>
<p><strong>À la bonne distance.</strong></p>
<p><strong><em>Caute</em>. Sois vigilant.</strong></p>
<p><strong>Ainsi, nous dit Spinoza, tu pourras développer ton <em>conatus</em>, ton <q>effort</q>, la <q>persévérance dans ton être</q>, ta <q>puissance d'être</q>, ta <q>puissance d'agir et de penser</q>.</strong></p>
<p><strong><em>Caute</em>. Sois vigilant.</strong></p>
<p><em>Ce mot a été amodié le 7 mai 2022</em></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/04/18/Caute-/-Sois-vigilant#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/873Transformer en profondeur les représentations genréesurn:md5:e960c5fd36781cb3e50953173a2e17e32022-03-27T06:15:00+01:002023-06-04T04:43:52+01:00Jacques VauloupS'orienterclinique psychologiqueenfance adolescenceorientation scolaire et professionnellese formertenir conseiltravail<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Claudie-Haignere-astronaute.jpg" alt="Claudie-Haignere-astronaute.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Claudie-Haignere-astronaute.jpg, mar. 2022" /> <strong>On ne transforme pas durablement les représentations genrées des élèves sur les métiers et les professions par une causerie rapide ou un témoignage fugace de 45 minutes. <a href="https://journals.openedition.org/osp/11587" title="S-orienter-programme-pour-transformer-les-représentations-sexospécifiques-OSP-48-4-2019">Le programme S'orienter propose aux adolescent.e.s québécois.es un dispositif en profondeur, en durée et qui privilégie le débat.</a></strong></p> <p>On le sait, jeunes et adultes ont des représentations souvent limitantes marché du travail ; elles sont construites dans un contexte historique et culturel où les inégalités de salaire et de possibilités professionnelles persistent dans beaucoup de pays entre femmes et hommes. Au Canada ou en France par exemple, le salaire des professions où les femmes sont majoritaires reste inférieur à celui des professions majoritairement exercées par des hommes, même avec une scolarisation comparable.</p>
<p>Les auteurs québécois <em>(cf. infra)</em> de l'article publié par la revue L'orientation scolaire et professionnelle indiquent que certaines représentations sociales impliquant des conceptions stéréotypées liées au sexe peuvent affecter les choix d’orientation des personnes (Kergoat, 2014), parfois de manière non-consciente. Ces représentations sexospécifiques (ou <em>genrées</em>, ou <em>gender stereotypes</em>) impliquent deux dimensions, l’une <em>descriptive</em> – qui concerne ce que les femmes et les hommes seraient – et l’autre <em>prescriptive</em>, laquelle décrit ce qu’elles et ils devraient être, engendrant une forme de sanction pour les personnes ne correspondant pas aux normes attendues.</p>
<p>Dès lors, limitation des aspirations professionnelles, réduction de l'empan des moi possibles, inégalités d’accès à certaines professions font florès et, notamment en milieu scolaire, résistent aux interventions visant à modifier les représentations sexospécifiques (genrées) sur certaines filières d’enseignement. Ce phénomène décrit ici au Québec est bien connu en France (Vouillot,
Blanchard, Marro, & Steinbrukner, 2004).</p>
<p><strong>Le groupe au coeur de la transformation des représentations</strong></p>
<p>Au Québec, le programme S’Orienter vise à soutenir l’accompagnement d’un groupe d’élèves dans leur orientation vers des choix éducatifs et professionnels qu’elles et ils valorisent (Dionne, Simard, Bourdon, Supeno, & Girardin, 2020). Ce programme essentiellement de groupe vise à favoriser chez les membres un rapport plus conscient aux représentations – notamment sexospécifiques (genrées) – qui limitent leur capacité à choisir.</p>
<p>La forme groupale privilégiée ne permet pas seulement la création d'un espace de parole et l'exposition des personnes participantes à une diversité de points de vue, mais elle a aussi une influence significative sur le sentiment d'efficacité personnelle (Bandura, 1986), sur la prise de décision dans le choix d'une formation ou d'un métier, sur la conscience collective et sur l'affirmation de soi.</p>
<p>Comment, dans ce programme, la participation à un dispositif d'abord et avant tout groupal influence-t-elle d’une part le développement d’un rapport plus conscient des élèves à soi, aux autres et au monde, et d’autre part la transformation de représentations sexospécifiques (genrées) des métiers et professions ?</p>
<p><em>Le dispositif a été expérimenté dans 4 écoles secondaires québécoises et 2 établissements postsecondaires auprès de 76 élèves et étudiants de 15 à 26 ans répartis en 6 groupes d'intervention. Une véritable stratégie d'animation a été mise en place sur plusieurs mois. Elle s'appuie sur le modèle de développement du pouvoir d'agir en </em>counseling de carrière<em> (Chronister, McWhirter, Forrest, 2005) fondé sur 5 composantes : la collaboration, la compétence, la considération du contexte influençant les aspirations professionnelles, la conscience critique, la communauté. Les interventions de groupe ont consisté en 5 rencontres de 2h. Elles ont alterné ateliers de débats, moments informatifs, outils conceptuels spécifiques (intérêts, valeurs, compétences, aspirations). Toutes les rencontres de groupe, animées par une conseillère en orientation, ont été filmées puis décryptées à plusieurs. Des entrevues semi-dirigées individuelles ont été réalisées trois mois après la fin du programme. La place manque ici pour détailler le dispositif. <a href="https://journals.openedition.org/osp/11587" title="Transformer-les-représentations-sexospécifiques-la-méthode">Le lecteur intéressé pourra se reporter à l'article (pages 2-8)</a>. De nombreux verbatim des séances y sont associés.</em></p>
<p><strong>S'orienter, ça s'apprend en groupe, dans la durée, dans le débat critique et démocratique</strong></p>
<p><em>Parisa</em> : Ses parents, mes parents, c’est parce qu’eux n’avaient pas vraiment accès à l’éducation <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/03/26/…" title="…">…</a> Ils auraient aimé devenir des personnes admirables, avoir des jobs prestigieux. Nous, on a la chance d’avoir de l’éducation gratuitement, ils veulent que t’aime ça, si je peux dire. C’est comme s’ils voulaient que tu fasses ça pour eux autres un peu. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/03/26/…" title="…">…</a> Mes parents disent souvent « parce que si tu deviens docteure, tu vas devenir quelqu’un d’admirable, et tu auras une bonne condition de vie ».</p>
<p><em>La conseillère en orientation</em> : Alors, est-ce qu’on a <em>le droit</em> de faire d’autre chose que ce que nos parents ont prévu pour nous ? Est-ce qu’on a <em>le droit</em> ? <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/03/26/…" title="…">…</a></p>
<p><em>Zahra</em> : C’est aussi un peu à cause de la culture, des traditions. On est quatre Afghanes, puis comme Parisa dit, on a la pression des parents qui n’ont pas eu la chance d’avoir l’éducation, et que nous on l’a (la chance).</p>
<p>Trois mois après, lors de l'entrevue individuelle :</p>
<p><em>Zahra</em> : Ce que j’ai retenu, c’est le fait que peu importe ce que tu veux faire, il n’y a pas de limite. Ça ne veut pas dire que parce que tu es un garçon ou une fille que tu ne peux pas le faire. Il n’y a rien qui t’empêche <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/03/26/de" title="de">de</a> faire ce que tu veux.</p>
<p><em>Pauline</em> : Ce que j’ai retenu, c’était que c’est notre vision des choses à nous qui compte vraiment, il ne faut pas se fier aux autres ou admettons à une bonne réponse. La manière que tu vois les choses, toi-même, ça peut être bon aussi. Tu n’es pas obligée de toujours te remettre en question. Des fois, c’est important de se remettre en question, mais aussi de garder vraiment son point de vue, d’être sûre de savoir ce qu’on veut. De pas vouloir se conformer à quelque chose m’a aidée à me dire « je ne suis pas obligée de choisir tel programme si je sais que j’en préfère vraiment un autre ». <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/03/26/…" title="…">…</a> On vit dans un pays où nos droits sont respectés, puis on ne t’impose pas nécessairement des choix ou des trucs à faire. Ça, c’est une ressource qui pourrait m’aider là.</p>
<p>Les choix d’orientation se clarifient progressivement pour les membres. Zahra soutient qu’elle aimerait faire des études de sciences et envisage une profession dans le domaine de la santé. Pauline souhaite s'engager dans deux formations, l’une en danse, sa grande passion, et l’autre en sciences, domaine qu’elle aime également. Elle prévoit des stratégies pour en parler à ses parents. Parisa se donne <em>le droit</em> de revenir à son rêve d’enfance d’être médecin de famille. Elle précise qu’elle veut ajouter du bénévolat pour aider d’autres personnes et elle reconnaît, comme cela lui a été reflété dans le groupe, sa capacité à le faire.</p>
<p>Au bilan, le programme S’Orienter a permis de dégager des représentations sexospécifiques (genrées) associées à des métiers et des professions et leur inscription dans des rapports de pouvoir asymétriques qui continuent d’affecter les possibilités professionnelles des jeunes. Si les représentations sexospécifiques restent difficiles à exprimer ou demeurent non-conscientes chez les jeunes, les réflexions et débats critiques amènent les personnes participantes à concevoir que dans leur entourage une infériorisation des capacités des femmes persiste. Les jeunes femmes expriment une contradiction vécue entre la liberté réelle de mettre en œuvre leurs aspirations professionnelles et des pressions familiales les poussant à choisir des professions ayant un statut social élevé. Pour la majorité des personnes participantes, le programme favorise la clarification de leurs choix d’orientation scolaire et professionnelle.</p>
<p><strong>Article heuristique et réconfortant tant les faits se heurtent, des deux côtés de l'Atlantique, aux mêmes apories, aux mêmes lenteurs. À l'école, à l'université, dans le monde du travail... Et pourtant, en (seulement) 10 heures bien construites, on peut déjà faire bouger les lignes ! L'intervention de groupe, alliée à des entrevues (entretiens) individuelles, offre un espace de soutien de l’expression et de l'affirmation de soi, un rapport plus conscient à soi, aux autres et au monde, un regard plus positif sur la confiance dans ses propres capacités à réaliser un choix porteur de sens pour soi, et ce, sans se limiter par le fait d’être une femme ou un homme.</strong></p>
<p><strong>On note aussi, point majeur, le rôle proactif de la conseillère d'orientation qui organise son activité stratégiquement, entre groupes et entrevues (entretiens) individuels, à égalité d'intérêt et d'investissement professionnel pour les activités de groupe et les entrevues. On en est loin en France aujourd'hui.□■</strong></p>
<p>Les auteurs de l'article :</p>
<p>Patricia Dionne, professeure agrégée, conseillère d'orientation, université de Sherbrooke (Canada) patricia.dionne@usherbrooke.ca</p>
<p>Amélie Simard, doctorante en, éducation, conseillère d'orientation, université de Sherbrooke (Canada) amelie.simard@usherbrooke.ca</p>
<p>Sylvain Bourdon, professeur, département d'orientation professionnelle, université de Sherbrooke (Canada) sylvain.bourdon@usherbrooke.ca</p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/03/26/Transformer-les-repr%C3%A9sentations-genr%C3%A9es#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/861Métiers 2030urn:md5:ed579c65529a6c453460b7d856291f0f2022-03-20T06:26:00+00:002023-06-03T07:10:16+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnelletravail<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Vous-avez-quoi-comme-diplomes-Plantu-pour-Le-Monde-12-janvier-2021_m.jpg" alt="Vous-avez-quoi-comme-diplomes-Plantu-pour-Le-Monde-12-janvier-2021.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Vous-avez-quoi-comme-diplomes-Plantu-pour-Le-Monde-12-janvier-2021.jpg, fév. 2021" /><strong><a href="https://dares.travail-emploi.gouv.fr/dossier/les-metiers-en-2030" title="Métiers-en-2030-France-Stratégie-DARES-Mars-2022">France Stratégie et la DARES dressent un panorama chiffré des perspectives des métiers à l'horizon 2030</a>. Combien d'emplois créés dans les différents métiers ? Quels besoins de recrutement ? Quels déséquilibres potentiels peut-on anticiper ? Rien de bien disruptif ni de très certain. Mais instructif quand même.</strong></p> <p><strong>Tendances principales </strong></p>
<p><em>2019-2030 : 1 million d'emplois seraient créés, ce qui conduirait à une baisse progressive du chômage structurel.</em></p>
<p>Forte progression des services aux entreprises et de la santé. Les métiers de la construction stimulés par l'accroissement des besoins de rénovation des bâtiments et les exigences d'efficacité énergétique. Stabilité des emplois industriels.</p>
<p><em>1,8 million d'emplois supplémentaires pour les diplômés du supérieur.</em></p>
<p><em>Progression forte dans les activités juridiques, comptables et de gestion. Santé et médico-social gagneraient 120.000 postes de non titulaires d'un diplôme du supérieur.</em></p>
<p>Cadres du privé, professions de santé et des services à la personne fortement créateurs d'emplois. Cinq métiers avec la plus forte progression de création d'emplois : ingénieurs informatiques, infirmiers/sages-femmes, aides-soignants, cadres commerciaux, aides à domicile.</p>
<p><em>Les départs en fin de carrière constitueront la grande majorité des postes à pourvoir.</em></p>
<p>Cinq métiers comptant le plus grand nombre de postes à pourvoir : agents d'entretien, enseignants, aides à domicile, conducteurs de véhicules, aides-soignants.</p>
<p><em>Certains métiers présenteront des déséquilibres ou tensions pouvant atteindre un tiers des besoins de recrutement.</em></p>
<p>Agents d'entretien, aides à domicile, conducteurs de véhicules, ouvriers manutentionnaires, cadres commerciaux, aides-soignants, ouvriers qualifiés du second oeuvre du bâtiment, assistantes maternelles, employés de maison, enseignants.</p>
<p><strong>L'enquête prospective ne mentionne pas les boulangers, coiffeurs, psychologues, instrumentistes d'orchestre, intermittents du spectacle, libraires, chercheurs en astrophysique, astronautes, journalistes, mécaniciens réparateurs de montres anciennes, écrivains publics, etc. Tous métiers qui, eux aussi, recruteront. Certes à des niveaux quantitatifs différenciés. L'exercice prospectif est intéressant mais limité. Il concerne bien davantage les politiques publiques que l'indétermination des personnes elles-mêmes et leur exercice de réflexion intime sur ce qui leur conviendrait. Il ne dit rien non plus sur les histoires de vie complexes et singulières qui conduisent un jour un ingénieur à devenir prof des écoles, une infirmière coach bien-être ou un chirurgien restaurateur de meubles d'art.</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/03/11/M%C3%A9tiers-2030#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/855Mixité des métiers, au vrai ?urn:md5:3d373cb0a62c9ceb07174519349feae02022-03-08T05:24:00+00:002023-06-03T07:10:42+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnellepassions tristestravail<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Usine_de_chaussures_Biti__s_Vietnam_2002_m.jpg" alt="Usine_de_chaussures_Biti__s_Vietnam_2002.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Usine_de_chaussures_Biti__s_Vietnam_2002.jpg, déc. 2020" /><strong><a href="https://www.inegalites.fr/La-mixite-des-metiers-progresse-mais-bien-lentement" title="Observatoire-des-inégalités-4-mars-2022">Dans leur analyse du 4 mars, Anne Brunner et L'observatoire des inégalités indiquent que, malgré sa progression lente depuis 35 ans, la mixité des métiers reste faible en France. En effet, la plupart des métiers restent occupés soit par une grande majorité d’hommes, soit principalement par des femmes. </a></strong></p> <p><strong>Une personne sur cinq exerce un métier « mixte »</strong></p>
<p>Selon l’Insee, 13,9 millions d’emplois sont occupés par des hommes et 13,1 millions par des femmes en 2020, presque à parité. C’est loin d’être le cas quand on entre dans le détail des métiers. Et l’évolution est particulièrement lente.</p>
<p>Les artisans, commerçants et chefs d’entreprise sont trois fois plus souvent des hommes que des femmes. Seules les professions intermédiaires sont vraiment mixtes. Dans les métiers d’exécution, la séparation des femmes et des hommes est encore plus manifeste : les emplois d’ouvriers sont exercés à 80 % par des hommes et ceux d’employés à 75 % par des femmes.</p>
<p>De nombreux métiers sont occupés presque exclusivement par des hommes ou des femmes :</p>
<p>2 % d’hommes parmi les assistantes maternelles</p>
<p>4 % parmi les secrétaires</p>
<p>5 % au sein des aides à domicile</p>
<p>9 % chez les aides-soignants.</p>
<p>Il n’y a pour ainsi dire pas de femmes parmi les conducteurs d’engins de travaux publics ou chez les ouvriers de la réparation automobile (2 %).</p>
<p>70 % des femmes exercent des métiers « féminisés » (c’est-à-dire dans lesquels on trouve au moins 65 % de femmes) : soin et santé, services aux particuliers (assistantes maternelles, aides ménagères) et postes administratifs (secrétaires, employés administratifs, comptabilité).</p>
<p>64 % des hommes exercent des métiers « masculinisés » (dans lesquels on trouve au moins 65 % d’hommes) : bâtiment et des travaux publics, transport (routier, coursier), industrie ou informatique.</p>
<p>18 % des salariés exercent des métiers dits « mixtes » (employés et patrons de l’hôtellerie-restauration, artisans, médecins, représentants commerciaux, etc.).</p>
<p><strong>Lents progrès</strong></p>
<p>Certains métiers exercés principalement soit par des femmes (assistante maternelle), soit par des hommes (métiers de l’informatique) ont fortement progressé en effectifs. De l’autre côté, la mixité s’est accrue à l’intérieur de certains métiers. On compte plus d’hommes parmi les agents d’entretien et les vendeurs qu’au début des années 1980, et plus de femmes cadres dans la banque et l’assurance.</p>
<p>La mixité au bas de l’échelle n’a pas bougé depuis le début des années 1980. Les employés sont toujours à 75 % des employées et les ouvriers à 80 % des ouvriers.</p>
<p>En revanche, la part des femmes a doublé de 21 % à 42 % chez les cadres, ce qui constitue une évolution majeure. Les femmes constituent aujourd’hui la moitié des effectifs des médecins, des formateurs, des professionnels du droit, des cadres administratifs et des cadres de la fonction publique.</p>
<p>L’entrée d’hommes dans des métiers féminisés est beaucoup plus marginale. En outre, certains métiers mixtes dans les années 1980 sont désertés par les hommes : enseignants, professions paramédicales, techniciens et professions intermédiaires administratives ou de la banque.</p>
<p><strong><a href="https://www.insee.fr/fr/statistiques/6047791?sommaire=6047805" title="De-l-école-au-supérieur-parcours-distincts-hommes-femmes-source-DEPP-mars-2022">Dans l'éducation des enfants et les choix d'orientation scolaire, les stéréotypes de genre persistent à une telle échelle</a> qu'on peine à penser qu'à ce rythme des progrès aussi lents atteindront un jour des niveaux de mixité acceptables. Filles absentes des filières industrielles et du BTP dans les lycées professionnels et l'apprentissage, 28% seulement de filles en écoles d'ingénieurs, absence de garçons dans nombre de formations de la santé ou dans les filières littéraires. Les hommes seraient-ils condamnés à la force physique, au travail extérieur, aux sciences et techniques ? Et les femmes à la relation humaine, à l’attention aux autres, au social et à l’enfance ? Les hommes aux métiers les plus prestigieux et les mieux rémunérés, les femmes à la précarité, au temps partiel subi et aux bas salaires ? Les femmes aux tâches ménagères et à l'éducation des enfants, les hommes aux heures supplémentaires ?</strong></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="https://www.insee.fr/fr/statistiques/6047805" title="Femmes-et-hommesè-l-égalité-en-questions-INSEE-références-mars-2022">Femmes et hommes, l'égalité en questions, INSEE Références, 3 mars 2022</a></p>
<p><a href="file:///D:/Utilisateurs/Moi/Downloads/t-l-charchez-la-publication-filles-et-gar-ons-sur-le-chemin-de-l-galit---dition-2022--112616_1.pdf" title="Filles-et-garçons-sur-le-chemin-de-l-égalité-DEPP-mars-2022">DEPP, Filles et garçons sur le chemin de l'égalité, De l'école à l'enseignement supérieur, mars 2022, 28 p.</a></p>
<p><a href="file:///D:/Utilisateurs/Moi/Documents/Jacques/Publications/Publications/D/Droits%20des%20femmes%20(Histoire%20des)%201791-2021,%20INSEE,%20mars%202022,%2017%20p.pdf" title="Droit-des-femmes-1791-2021-INSEE-mars-2022">INSEE, Quelques dates dans l'histoire du droit des femmes (1791-2021), mars 2022, 17 p.</a></p>
<p><a href="http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2022/03/08032022Article637823187114763799.aspx" title="Egalité-femmes-hommes-problème-aussi-à-l-éducation-nationale-F-Jarraud-8-mars-2022é">Jarraud F., Égalité femmes-hommes, un problème aussi à l'Éducation nationale, Café pédagogique, 8 mars 2022</a></p>
<p><a href="https://www.centre-hubertine-auclert.fr/" title="Centre-Hubertine-Auclert-égalité-femmes-hommes">Centre Hubertine Auclert, centre francilien pour l'égalité femmes-hommes</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/03/08/Mixit%C3%A9-des-m%C3%A9tiers%2C-vraiment#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/852Mon coach, c'est mon CIO ! (CIO 91)urn:md5:8255ae54c7d619aa43bc7041937ab1c22022-02-06T05:49:00+00:002023-06-03T07:11:42+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnelleservice public<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Que_voudrais-tu-etre_plus_tard__dessin_Piem.jpg" alt="Que_voudrais-tu-etre_plus_tard__dessin_Piem.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Que_voudrais-tu-etre_plus_tard__dessin_Piem.jpg, fév. 2022" /><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Qu__est-ce_tu_voudrais_faire_plus_tard243_s.jpg" alt="Qu__est-ce_tu_voudrais_faire_plus_tard243.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Qu__est-ce_tu_voudrais_faire_plus_tard243.jpg, fév. 2013" /><strong><a href="https://hebdos.maville.com/LeMansMavilleCom26012022.pdf" title="Coach-d-orientation-lemans-maville-26-janvier-2022">"Ado, je rêvais de devenir psychologue scolaire. Avec mon BTS administratif, j'ai été chargée de com' chez un bailleur social. En reconversion, après un an de formation, j'ai créé mon entreprise de coaching scolaire". Quelle belle success story !</a> Sauf que conseiller d'orientation est un métier de psychologue à Bac+5. Et que le service public <em>coache</em> aussi !</strong></p> <p><strong>Le conseil en orientation est un métier</strong></p>
<p>Il y a un siècle, dans l'immédiat après Première guerre mondiale, des pionniers construisent une orientation professionnelle pour tous. <a href="https://inetop.cnam.fr/historique-122024.kjsp?RH=inetop&RF=inetopres" title="Historique-INETOP-CNAM">1928 : création de l'Institut national d'orientation professionnelle (INOP, aujourd'hui INETOP), le premier établissement de psychologie appliquée en France</a>. Depuis 1928, sans discontinuer, on y forme des <q>conseillers d'orientation professionnelle</q>, puis des <em>conseillers d'orientation scolaire et professionnelle</em>, des <em>conseillers d'orientation</em>, des <em>conseillers d'orientation-psychologues</em> et aujourd'hui des <em>psychologues de l'éducation nationale</em>.</p>
<p>Les psychologues de l'éducation nationale sont formés à l'INETOP-CNAM (41, rue Gay-Lussac à Paris), ou dans l'un des cinq centres régionaux de formation : Lille, Nancy, Rennes, Aix-en-Provence et Lyon. Tous ces centres de formation sont intégrés à l'Université, on y forme des psychologues titulaires du titre de psychologue et reconnus comme tel.l.e.s par les Agences régionales de sante (ARS) et, à ce titre, détenteurs d'un numéro ADELI. <a href="https://www.education.gouv.fr/les-concours-de-recrutement-des-psychologues-de-l-education-nationale-11264" title="Psychologues-de-l-éducation-nationale-recrutement">Le concours d'entrée, très exigeant, est réservé aux titulaires a minima d'une licence de psychologie et d'une inscription en master (M2) de psychologie.</a></p>
<p><strong><a href="https://www.pedagogie1d.ac-nantes.fr/medias/fichier/200801017_5ciosarthe_1265303958771.pdf" title="5-CIO-en-Sarthe-5-priorités">Le CIO est un service public gratuit, compétent, spécialisé</a></strong></p>
<p>À l'issue de leur formation universitaire, les psychologues de l'éducation nationale sont nommés dans les Centres d'information et d'orientation (CIO). Ces derniers constituent un réseau national public et gratuit de grande compétence reconnue pour le conseil en orientation scolaire et professionnelle, la pédagogie de l'orientation (Parcours avenir), l'évaluation des compétences et la prévention du décrochage scolaire.</p>
<p>Chaque CIO collabore étroitement avec un ensemble d'établissements publics de sa zone géographique (collèges, lycées, universités) mais aussi, sous des formes allégées, avec les établissements privés sous contrat avec l'État ainsi qu'avec les Centres de formation d'apprentis. En moyenne, le temps de travail des psychologues effectué en établissement scolaire oscille entre 60 et 75% de leur temps de travail global.</p>
<p><strong>Halte aux coachs privés !</strong></p>
<p>Alors, trop, c'est trop ! Depuis des années, et avec une nette accélération depuis 2017, les politiques néolibérales de <em>New Public Management</em> tuent à petit feu les CIO et empêchent les professionnels compétents d'exercer leur métier dans des conditions décentes. Mieux, l'allègement fiscal du crédit d'impôt de 50% attribué aux contribuables pour les emplois à domicile inclut bien entendu le conseil en orientation.</p>
<p>Dans <a href="https://www.albin-michel.fr/lempire-des-coachs-9782226174987" title="L-empire-des-coachs-Gori-Le-Coz-Albin-Michel-2006ie eee">L'empire des coachs (2006), Roland Gori et Pierre Le Coz nous alertaient</a> : <q>La pratique du <em>coaching</em> est adossée à une interprétation rabougrie de l'homme, qui dissout son être dans une collection de comportements stéréotypés produits par un cerveau programmable et déprogrammable à volonté. En abolissant toute différence entre les épreuves de l'existence et les épreuves sportives, entre la quête du sens et celle de nouvelles parts de marché, le <em>coaching</em> met en danger la santé mentale des générations futures. Plus qu'une normalisation, il constitue une véritable aliénation des esprits</q> <em>(pages 167-168).</em></p>
<p>Et encore : <q>Quel que soit son domaine d'application, le <em>coaching</em> conçoit toujours l'homme comme une micro-entreprise autogérée ouverte à la performance et à la compétition. À ce titre, il est bien à l'image de la culture postlibérale à l'émergence de laquelle nous assistons</q> <em>(pages 171-172).</em></p>
<p><strong>Seize ans après l'avertissement oublié de Gori et Le Coz, face à l'anxiété ou à l'angoisse engendrée par la réforme incessante du lycée, la crainte légitime de l'avenir et les mécaniques absconses d'AFFELNET et de PARCOURSUP, de plus en plus de parents craquent pour le <em>coaching</em> et mettent la main à la poche pour des centaines d'euros, voire plus ! Mais en fait, cela leur revient à deux fois moins cher du fait des largesses de Bercy. Chers parents, pour commencer, <a href="https://ffpp-pays-de-la-loire.weebly.com/reacutepertoire-adeli.html" title="Répertoire-ADELI-Psychologues-Pays-de-la-Loire-Source-FFPP">demandez à votre coach d'orientation son n° ADELI (ARS) de psychologue</a>... Et, si vous voulez un <em>service public d'orientation</em> aux moyens à la hauteur des enjeux, c'est le moment de le dire : on vote dans deux mois ! </strong></p>
<p><strong><a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/12/31/25-f%C3%A9vrier-1980...-25-f%C3%A9vrier-2020-%3A-chronique-d-une-mort-annonc%C3%A9e-des-CIO" title="25-février-1980-On-organise-l-activité-des-CIO">Mon coach, c'est mon CIO !</a></strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/02/01/Mon-coach%2C-c-est-le-CIO-%21-%28CIO-N%29%3B%3B%3B%C2%B0#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/841Dis papy à quoi ça sert un inspecteur ? (17)urn:md5:408c9c237c6d487d1ed4ba77dec6d41b2022-01-31T04:59:00+00:002023-06-22T06:56:49+01:00Jacques VauloupS'orienterclinique psychologiquecommunscompétencesorientation scolaire et professionnellepsychologiesévaluation et orientation<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Rondelles-Piorkowski.png" alt="Rondelles-Piorkowski.png" style="display:block; margin:0 auto;" title="Rondelles-Piorkowski.png, janv. 2022" /><strong>Comme me l'écrit <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2018/09/27/L-orientation-a-t-elle-perdu-la-boussole">Richard Huvet, ex-inspecteur en information et orientation à l'éducation nationale</a>, le Test des rondelles de Piorkowski est<q> <a href="https://inetop.cnam.fr/centre-de-ressources-consacre-aux-outils-d-evaluation-psychologique-et-aux-methodes-d-orientation-tout-au-long-de-la-vie-480845.kjsp?RH=inetop&RF=inecdr" title="Centre-de-ressources-Thierry-Boy-Inetop-CNAM-Paris">une des scories de la vieille psychotechnique qui gît dans les placards des CIO</a>.</q> </strong></p> <p>Et Richard ajoute : <q>Je pensais indispensable qu'un conseiller d'orientation-psychologue soit autonome dans sa façon de recueillir des informations sur les élèves et que l'entretien avec l'élève était un outil certes raffiné, mais totalement insuffisant. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2012/07/07/Mon-m%C3%A9tier-m-a-construit%2C-par-Michel-Breut">Quand on veut collaborer avec les enseignants, il faut s'en donner les moyens</a>.</q></p>
<p><strong><q>C'est petit, léger, ça tient dans la poche comme un canif et ça me permet de faire de la psychologie partout</q></strong></p>
<p>Actuellement <a href="http://dufourinstruments.com/ps1-rondelles-de-piorkowski-view-18-17.html" title="Rondelles-de-Piorkowski-Dufour-instruments-1934">développée et distribuée par Dufour instruments, l'épreuve psychotechnique dite test des rondelles de Piorkowski</a> est habituellement considérée comme une épreuve de dextérité fine, d'aptitudes psychomotrices et de compréhension. <a href="https://inetop.cnam.fr/presentation-du-centre-de-ressources-117723.kjsp" title="Centre-de-ressources-Thierry-Boy-INETOP-CNAM-Paris">À son sujet, l'INETOP parle aussi d'évaluer l'intelligence fluide.</a> On voit bien ce que les industries du vêtement et de l'équipement électrique auront pu en faire pour le recrutement de leurs ouvrières spécialisées (OS) dans les années d'avant et d'après Seconde guerre mondiale...</p>
<p>Élaboré vers 1922, rattaché à l'investigation du domaine cognitif au même titre que les cubes de Kohs, les disques de Bonnardel ou la planche d'encastrement de Dearborn, le test des rondelles de Piorkowski comporte un support portatif aisément tenable dans un poignet fermé et comprenant 4 tiges métalliques inégalement espacées et des rondelles percées de trous correspondant aux tiges. On note le temps mis par le sujet pour enfiler les 10 rondelles le plus rapidement possible.</p>
<p>En 1955, le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Raymond_Bonnardel" title="Raymond-Bonnardel-source-Wikipedia-article-consulté-le-28-janvier-2022">psychologue-médecin-psychométricien Raymond Bonnardel (1901-1988)</a> a montré que ce test mesurait deux facteurs distincts : un facteur de compréhension (rapport entre les tiges et les trous) lié à l'intelligence pratique, et l'habileté manuelle (enfiler les rondelles).</p>
<p><strong>Élèves en difficulté : s'autoriser à apprendre</strong></p>
<p>Engagé depuis les années 1980 près des élèves en difficulté au collège (SES-SEGPA, CIPPA, CPPN, 3è d'insertion, etc.), Richard Huvet eut l'idée d'expérimenter le matériel de tests psychotechniques existant − les CIO disposaient alors d'une diversité d'outils, de méthodes et de protocoles d'intervention − dans une perspective cognitiviste d'acquisition et d'appropriation de savoirs par <a href="https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/ces-enfants-empeches-penser-1" title="Ces-enfants-empeches-de-penser-Serge-Boimare-Dunod">ces enfants et adolescents empêchés de penser alors qu'ils en ont toutes les potentialités</a>.</p>
<p>Au début des années 1990, en Loire-Atlantique, avec des collègues conseillères d'orientation-psychologues et des coordonnatrices pédagogiques de Cycles d'insertion professionnelle par alternance (CIPPA), il expérimenta ce matériel en situation de bilan psychologique d'un enfant ou adolescent dit <q>en difficulté</q> : observer ses compétences métacognitives, l'amener à prendre conscience de son potentiel de développement, établir une collaboration avec ses professeurs en vue d'une remédiation. <em>Le protocole complet et détaillé est disponible dans les fichiers joints.</em></p>
<p>Richard Huvet : <q>Je pensais indispensable qu'un.e conseiller.ère d'orientation psychologue (COP) soit autonome dans sa façon de recueillir des informations sur les élèves ; j'étais persuadé aussi que l'entretien avec l'élève <em>(NDLR : pratique très largement majoritaire chez les COP dès le début des années 1990)</em> était un outil , même raffiné, totalement insuffisant. D'autre part je trouve la passation du WISC (1) <em>(NDLR : outil très largement majoritaire dans les pratiques des COP depuis le début des années 1990)</em> comme un prurit hautement pathogène. Quand on veut collaborer avec les enseignants, il faut s'en donner les moyens. C'est ce qui a réuni notre petit groupe.</q></p>
<p>Ce travail mériterait d'être l'objet d'une reprise pour mettre en valeur, dans les phases qualitatives de l'analyse, des typologies, des fréquences d'observations, refaire un étalonnage adapté pour la partie rapidité. Rêvons ! Peut-être le temps de la recherche-action académique reviendra-t-il, en lien avec l'université... <a href="https://arimep.org/" title="ARIMEP">Mais qui s'intéresse aujourd'hui à la psychométrie, hors les historiens, les muséographes et les psychométriciens ?</a></p>
<p><strong>Pendant ses trente années d'inspectorat, comme quelques autres inspecteurs engagés, expérimentateurs et praticiens réflexifs, Richard Huvet n'aura cessé d'expérimenter, d'inventer, de créer. Préférant labourer et ensemencer inlassablement son terrain spécifique que de surjouer, comme d'aucuns, son placement dans le <em>cursus honorum</em> de l'École de la <em>res publica</em>. Son terrain ? Les apprentissages et l'orientation des élèves en difficulté. Un outil : la psychologie appliquée. Merci, Richard !</strong></p>
<p>(1) Le Wechsler Intelligence Scale for Children (WISC) est un test de quotient intellectuel développé en 1949 par David Wechsler pour les enfants de 6 ans à 16 ans et 11 mois. La version cinq du test (WISC-V) est parue en 2014. Cet outil autrefois considéré comme l'un des outils de référence des psychologues cliniciens parmi d'autres tout aussi importants, est devenu aujourd'hui un outil-totem, y compris dans le déploiement néo-libéral de stratégies consuméristes et élitistes de placement des enfants dans la catégorie Haut potentiel intellectuel (HPI).</p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p>Huvet R. (dir.), 1994, Protocole d'expérimentation du test des rondelles de Piorkowski, groupe de travail Loire-Atlantique, en 4 parties :</p>
<p>(1) Objectifs, contexte d'utilisation, passation 1ère phase ; (2) Passation 2ème phase et 3ème phase ; (3) Fiche d'observation : observation du comportement, verbalisation ; (4) Fiche d'observation : écriture, performance. <em>Ces 4 fichiers sont disponibles en annexes.</em></p>
<p><a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-un_siecle_de_psychometrie_et_de_psychologie_etablissements_d_applications_psychotechniques_simonnet_robert_denise_guyot-9782296055780-26138.html" title="Guyot-Simonnet-Un-siècle-de-psychométrie-et-de-psychologie-Lharmattan-2015">Guyot D., Simonnet R. (2015), Un siècle de psychométrie et de psychologie, Etablissements d'applications psychotechniques, Lharmattan, 434 p.</a></p>
<p><a href="https://www.editions-harmattan.fr/livre-la_psychometrie_evaluation_et_pronostic_par_les_tests_de_psychometrie_robert_simonnet_guyot_denise_simonnet_guyot-9782343101675-52408.html">Guyot D., Simonnet R. (2017), La psychométrie, évaluation et pronostic par les tests, Lharmattan</a></p>
<p><a href="https://arimep.org/" title="Association-pour-la-recherche-et-l-intervention-muséale-en-psychologie">Association pour la recherche et l'intervention muséale en psychologie (ARIMEP)</a></p>
<p><a href="https://inetop.cnam.fr/presentation-du-centre-de-ressources-117723.kjsp" title="Centre-de-ressources-INETOP-CNAM-Paris">Centre de ressources en orientation Thierry Boy, INETOP-CNAM, 41, rue Gay-Lussac, 75005-Paris : outils, protocoles et instruments de psychométrie, méthodes et jeux éducatifs, logiciels d'évaluation, portefeuilles de compétences</a></p>
<p>Sources théoriques à partir desquelles l'expérimentation de Loire-atlantique a été développée :</p>
<p>Piaget J. (1975), L'équilibration des structures cognitives, problème central du développement, in Étude d'épistémologie génétique n°33, PUF</p>
<p>Vygotsky L. (1985), Pensée et langage, Éditions sociales</p>
<p>Leontiev A. (1984), Activité, conscience, personnalité, Éditions du progrès</p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2022/01/27/Dis-papy-%C3%A0-quoi-%C3%A7a-sert-un-inspecteur-%2816%29#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/828Hérite, mérite et fais ce que tu veux ou ce que tu dois ? (3/3)urn:md5:e3c63eb2f2cbbca2e713386dfc8c2d572022-01-03T04:14:00+00:002024-03-17T11:00:08+00:00Jacques VauloupS'orientercommunspassions tristesvertus<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Pasquali-Heritocratie-La-Decouverte-2021_s.jpg" alt="Pasquali-Heritocratie-La-Decouverte-2021.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Pasquali-Heritocratie-La-Decouverte-2021.jpg, déc. 2021" /><strong>Qui mérite quoi ? Le mérite est-il si <em>républicain</em>, si <em>démocratique</em> ou si <em>égalitaire</em> qu'il le prétend ? Et pourquoi les héritiers s'abritent-ils à ce point derrière leur supposé mérite alors que les inégalités dues à l'héritage s'accroissent de plus en en plus ?</strong></p> <p>La rhétorique d'un mérite grandement dépendant de la chance ou de la malchance de <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/10/05/Le-m%C3%A9rite-m-a-tuer">se trouver au bon ou au mauvais endroit à tel moment (Michaud, 2009)</a> s'accommode aisément de la sociodicée ultralibérale ambiante, comme l'exprime <a href="https://anamosa.fr/livre/merite/" title="Annabelle-Allouch-Mérite-Anamosa-2021">Annabelle Allouch (2021)</a> : "Le mérite est une pratique sociale de l'évaluation, de la comparaison (souvent quantifiée) et du classement perpétuel des individus".</p>
<p><strong>Qui mérite quoi ?</strong></p>
<p>Alors que les mentions au Bac sont le plus souvent considérées comme le fait du mérite scolaire des élèves, <a href="https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/131021/blanquer-un-republicain-sans-valeurs" title="Claude-Lelièvre-Blanquer-un-républicain-sans-valeurs-13-10-2021">l'historien Claude Lelièvre a rappelé récemment qu'elles avaient été créées en 1840, en pleine monarchie constitutionnelle louis-philipparde et en un moment ''libéral'</a>', ce qui est d’ailleurs leur véritable sens, les <em>libéraux</em> historiques étant pour la reconnaissance et le classement des <em>mérites</em>, des <em>capacités</em>. Par exemple, la revue L'Étudiant titre sans honte en juillet 2021 : <a href="https://www.letudiant.fr/bac/bac-obtenir-une-mention-peut-vous-rapporter-de-l-argent.html" title="L-Etudiant-Combien-peut-vous-rapporter-une-mention-au-Bac">Combien peut vous rapporter une mention au Bac ?</a></p>
<p>L'Ordre national de la Légion d'honneur a été créé par le consul (et militaire) Napoléon Bonaparte en 1802 et l'Ordre national du Mérite par le président (et militaire) De Gaulle en 1963 qui souhaitait préserver l'unité nationale et reconnaître les mérites réels reconnus avant la mort. Mais aujourd'hui, les 67 millions de Françaises et Français qui ne font et feront pas partie des 100.000 récipiendaires (environ) de la Légion d'honneur et des 150.000 membres (environ) de l'Ordre national du mérite seraient-ils des Françaises et des Français imméritant.e.s ?</p>
<p><strong>Un mérite tyrannique</strong></p>
<p>Dans <a href="https://www.albin-michel.fr/la-tyrannie-du-merite-9782226445599" title="Sandel-La-tyrannie-du-mérite-Albin-Michel-2021">La tyrannie du mérite (2021) (sous-titre : What's become of the common good ? Qu'avons-nous fait du bien commun ?) le philosophe politique américain Mickael J. Sandel considère que le creusement des écarts entre les ''winners'' et les ''loosers'' sape profondément l'idéal et le fonctionnement de la démocratie</a> : <q>Dans les sociétés inégalitaires, ceux qui sont au sommet veulent croire que leur succès est moralement justifié. Dans une société méritocratique, les vainqueurs doivent croire qu'ils ont mérité leur succès grâce à leur talent et leur labeur</q> <em>(page 25).</em></p>
<p>Et il ajoute :</p>
<p><q>En pratique, la majorité des universités oeuvrent moins à l'augmentation des opportunités qu'à la consolidation des privilèges</q> <em>(page 264)</em>. Il propose une parade pour contrer le mérite : <q>Pour nous opposer au mérite − nous sommes responsables de notre sort et nous méritons ce que nous obtenons − de la manière la plus efficace, il faut admettre que nous ne contrôlons pas notre sort, que nous sommes redevables de nos succès et de nos échecs à la grâce divine, aux hasards de la fortune ou à la simple chance</q> <em>(page 305).</em></p>
<p><strong>Quand l'héritocratie va, l'élitocratie vient</strong></p>
<p>Dans un opus récent <a href="https://www.editionsladecouverte.fr/heritocratie-9782348042683" title="Paul-Pasquali-Héritocratie-La-Découverte-2021">Héritocratie, sous-titre Les élites, les grandes écoles et les mésaventures du mérite (1870-2020), le sociologue-historien Paul Pascali raconte l'introuvable démocratisation des "grandes" écoles de 1870 à 2020, sous les IIIè, IVè et Vè Républiques</a>. Tout ceci constituant la résultante d'une succession de luttes dont les élites en place sont toujours sorties victorieuses en verrouillant l'accès aux "grandes" écoles au bénéfice quasi exclusif d’élèves de milieux favorisés.</p>
<p><a href="http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-La_Noblesse_d%E2%80%99%C3%89tat-1961-1-1-0-1.html" title="La-noblesse-d-Etat-Bourdieu-Minuit-1989">Au secours Bourdieu !</a></p>
<p>Transmettre et reproduire les privilèges dont on dispose et dont d'aucune façon on ne saurait déchoir, c'est un véritable travail de temps long, ça demande des générations, des relations, des affiliations, des donations, des informations, des accréditations, des recommandations, des bras longs, des transpositions, des pressions, des positions, des honorifications, des compositions, des compromissions, des interprétations, des acculturations, des perpétuations, etc. Bref, tout ce dont ne disposent pas les gens ordinaires. Sait-on par exemple, que jusqu'en 1930, l'enseignement secondaire fut payant et n'aura concerné que 3 % d’une génération (essentiellement masculine) avant 1945 ?</p>
<p>Sait-on que dans les préconisations du plan Langevin-Wallon (1947), qui proposa une réforme du système d’enseignement, il y avait le rattachement des grandes écoles aux universités ? Arrivé trop tard (ou trop tôt), ce plan ne fut jamais appliqué, hélas.</p>
<p>D'après Pasquali, rejoignant là les études du ministère de l'éducation nationale (c'est dire...), <q>l'ouverture sociale</q> des <q>grandes</q> écoles, tant vantée depuis une vingtaine d'années, n'est que de la poudre aux yeux. <q>C'est une arme symbolique permettant aux filières d’élite d’imposer leurs solutions, de désarmer les critiques, de gagner en visibilité et en légitimité, et de se faire concurrence entre elles.</q></p>
<p><ins>Pour rappel</ins> : Selon les sources ministérielles, un.e étudiant.e de classe préparatoire aux <q>grandes</q> écoles coûte 15.710 euros au contribuable, un étudiant à l'université 10.110 euros, et un écolier de l'élémentaire 6.780 euros. <a href="https://www.education.gouv.fr/reperes-et-references-statistiques-2021-308228" title="Repères-et-références-statistiques-DEPP-MENJS-2021">Source : Repères et références statistiques, DEPP, MENJS, 2021, page 341</a></p>
<p><strong>Aux élitohéritocrates assumés qui s'avancent masqués derrière leur pseudo-méritocratie, on pourrait rappeler l'impératif catégorique d'Emmanuel Kant : « Agis de façon telle que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans toute autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen », reformulé par <a href="https://editions.flammarion.com/le-principe-responsabilite/9782081307698" title="Hans-Jonas-Le-principe-responsabilité-Flammarion-1979">Hans Jonas dans le Principe responsabilité, une éthique pour la civilisation technologique (1979)</a> :</strong></p>
<p><strong>« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur Terre ». Autrement dit : que tu hérites ou mérites, peu me chaut ; agis chaque jour pour une vie plus humaine pour tous.</strong></p>
<p><strong>Dis papy, à quoi ça sert une <q>grande</q> école ?</strong></p>
<p><strong>Dis papy, à quoi ça sert une classe préparatoire aux <q>grandes</q> écoles ?</strong></p>
<p><strong>Dis papy, c'est quoi une <q>petite</q>, une <q>moyenne</q> ou une <q>moins grande</q> école ?</strong> ■</p>
<p><em>Ce mot a été amodié le 4 janvier et le 10 février 2022, puis le 21 février 2024</em></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="http://www.leseditionsdeminuit.fr/livre-Les_H%C3%A9ritiers-1950-1-1-0-1.html" title="Bourdieu-Passeron-Les-héritiers-Ed.-de-Minuit-1964">Bourdieu P., Passeron J.-C. (1964), Les héritiers, les étudiants et la culture, Les éditions de Minuit</a></p>
<p><a href="https://www.cairn.info/revue-du-mauss1-2021-1-page-206.htm" title="You-can-make-it-if-you-try-Philippe-Chanial-Revue-du-Mauss-2021-1">Chanial P. (2021), You can make it if you try ! Ou comment en finir avec l'hubris méritocratique, Revue du Mauss, 2021-1, n°57</a></p>
<p><a href="http://classiques.uqac.ca/classiques/Durkheim_emile/discours_lyceens_sens/discours_lyceens_sens.html" title="Discours-aux-lycéens-de-Sens-Emile-Durkheim-1883">Durkheim E. (1883), Discours aux lycéens de Sens, Cahiers internationaux de sociologie, vol. 43, jt-déc. 1967 et Classiques des sciences sociales, Université du Québec à Chicoutimi</a></p>
<p><a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/NRF-Essais/Le-Merite-et-la-Republique#" title="Ihl-Le-mérite-et-la-République-Gallimard-2007">Ihl R. (2007), Le mérite et la République, essai sur la société des émules, Gallimard</a></p>
<p><a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-00347360" title="Elise-Tenret-L-école-et-la-méritocratie-Thèse-2008">Tenret E. (2008), L'école et la croyance en la méritocratie, thèse de doctorat en sociologie, Université de Bourgogne, HAL-archives ouvertes</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/12/02/H%C3%A9rite%2C-m%C3%A9rite-et-fais-ce-que-tu-veux-%21-%283%29#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/815En 2022 : Tenons bon ! [575è mot]urn:md5:33d78d7f19266461baf041ee760b37042021-12-31T04:38:00+00:002022-01-06T07:27:30+00:00Jacques VauloupS'orienter<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Thor_Heyerdahl-et-le-Kon-Tiki_m.jpg" alt="Thor_Heyerdahl-et-le-Kon-Tiki.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Thor_Heyerdahl-et-le-Kon-Tiki-avril-août-1947" /> <strong>Contre l'enfermement, Pour le firmament, Tenons bon ! Contre le vent mauvais, Pour Éole gentillet, Tenons bon ! Contre les leçons données, Pour les sons partagés, Tenons bon ! Contre les iakafaucon, Pour les biensûrosons, Tenons bon !</strong></p> <p>Contre le mot bâclé, Pour le mot travaillé, Tenons bon !</p>
<p>Contre l'ennui qui ronge, Pour <a href="https://gaffiot.fr/#1%20otium" title="Otium-Source-Gaffiot-en-ligne">l'otium qui fait songe</a>, Tenons bon !</p>
<p>Contre l'agoraphobie, Pour l'humanophilie, Tenons bon !</p>
<p><a href="https://www.inegalites.fr," title="Observatoire-des-inégalités">Contre l'inégalité</a>, Pour la fraternité, Tenons bon !</p>
<p>Contre le bavardage, Pour le silence hors d'âge, Tenons bon !</p>
<p>Contre l'abattage, Pour l'élagage, Tenons bon !</p>
<p>Contre la solitude, Pour le solitaire, Tenons bon !</p>
<p>Contre la non pensée, Pour l'urgent du penser, Tenons bon !</p>
<p>Contre le tout écran, Pour le livre qu'on prend, Tenons bon !</p>
<p>Contre la bien pensance, Pour la bien faisance, Tenons bon !</p>
<p>Contre l'habitude, Pour la mansuétude, Tenons bon !</p>
<p>Contre le tout pouvoir, Pour l'atout du devoir, Tenons bon !</p>
<p>Contre l'ire qui prend, Pour la lyre qui tend, Tenons bon !</p>
<p>Contre l'oubli des migrants, Pour <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/12/02/Vivre-avec-des-%C3%A9pouvantails-ou...-%28%C3%A9l%C3%A9gie-29%29">nos astres errants</a>, Tenons bon !</p>
<p>Contre le coûte que coûte, Pour <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/07/15/Qui-sauve-une-vie-sauve-le-monde">l'inouïe écoute</a>, Tenons bon !</p>
<p>Contre la toutautovision, Pour la <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?category/V%C3%A9lorientation" title="Vélorution-Propos-orientés">vélorution</a>, Tenons bon !</p>
<p>Contre la tristesse, Pour l'allégresse, Tenons bon !</p>
<p>Contre la dureté des temps, Pour la pureté des sens, Tenons bon !</p>
<p>Contre tout ce qui tue, Pour tout ce qui vit, Tenons bon !</p>
<p><strong>Et pour nous aider à tenir bon :</strong></p>
<p><a href="https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/le-concerto-pour-violon-de-tchaikovsky-la-partition-qui-fascine-les-virtuoses/" title="Janine-Jansen-Final-du concerto-pour-violon-Tchaïkovsky-Deutsche-Radio-Philharmonie">Final du concerto pour violon de Tchaïkovsky, avec la soliste Janine Jansen - Deutsche Radio Philharmonie - Dir. Christoph Poppen - Source : Radio Classique</a> (Durée : 18')</p>
<p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=7C_U7eUbVd8" title="Itzak-Perlman-Concerto-pour-violon-en-D-major-Brahms">Violin Concerto in D Major, Op. 77, de Brahms, avec le soliste Itzhak Perlman (Durée : 45')</a></p>
<p><strong>Ainsi qu'un extrait de <q>Précis pour le toast du jour de l'an</q>, par Erri De Luca :</strong></p>
<p>Je bois à celui qui est de service, en train, à l'hôpital, cuisine, hôtel, radio, fonderie, en mer, dans un avion, sur l'autoroute,</p>
<p>à qui franchit cette nuit sans un salut,</p>
<p>je bois à la prochaine lune, à la fille enceinte,</p>
<p>à qui a fait une promesse, à qui l'a tenue,</p>
<p>à qui a payé l'addition, à qui est en train de la payer,</p>
<p>à qui n'est invité nulle part,</p>
<p>à qui a tout perdu et recommence,</p>
<p>à l'abstème qui fait un effort de partage,</p>
<p>à qui n'est personne pour celle qu'il aime,</p>
<p>à qui subit des moqueries et qui par réaction sera héros un jour,</p>
<p>à qui oublie l'offense, à qui sourit sur une photo,</p>
<p>à qui redonne une part de ce qu'il a eu.</p>
<p><a href="https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Poesie-Gallimard/Aller-simple-suivi-de-L-hote-impenitent" title="Erri-de-Luca-Aller-simple-L-hôte-impénitent-Poésie-Gallimard-2021">Source : Poésie/Gallimard, 2021, page 175</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/12/30/Je-vous-souhaite...#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/820Hérite, mérite et fais ce que tu veux ou ce que tu dois ? (2/3)urn:md5:470df138f68f5c26ff6a4129e0f340862021-12-04T05:25:00+00:002023-06-03T07:20:26+01:00Jacques VauloupS'orientercommunspassions tristesvertus<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Michaud-Qu-est-ce-que-le-merite-Bourin-2009_s.jpg" alt="Michaud-Qu-est-ce-que-le-merite-Bourin-2009.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Michaud-Qu-est-ce-que-le-merite-Bourin-2009.jpg, déc. 2021" /> <strong><a href="http://alinalia.free.fr/" title="Alinalia-le-site-Alain-1868-1951">Dans l'ouvrage posthume Définitions (1983), le philosophe Alain (1868-1951) définit le mérite ainsi :</a> <em><q>Le mérite est ce qui doit être récompensé, c'est-à-dire recevoir un avantage extérieur. Le mérite suppose donc qu'on n'a pas réussi, même à conquérir la récompense intérieure. Ce sont les efforts courageux et inefficaces qui méritent. Aussi est-ce un éloge modéré de dire qu'une œuvre ou un homme a du mérite</q></em>. Alors, <q>mérite</q> ou <q>vertu</q> ?</strong></p> <p><strong>Qu'est-ce le mérite ? <em>(Yves Michaud, 2009)</em></strong></p>
<p>En 2009, intrigué par le retour tonitruant du mérite dans la société contemporaine, le philosophe avait proposé un <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Folio/Folio-essais/Qu-est-ce-que-le-merite#" title="Michaud-Qu'est-ce-que-le-mérite-Folio-2010">Qu'est-ce que le mérite ?</a> à la fois heuristique et pédagogue. Ces lignes résonnent fortement en 2021, à quelques mois de l'échéance présidentielle de 2022, où les groupes et lobbies professionnels s'efforcent de faire reconnaître par le salaire (<em>meritum</em>, lat.) et d'autres formes de reconnaissance leur rôle <q>essentiel</q> à la bonne marche de la société : <em>«Le mérite, le travail, l'effort ont fait retour dans le discours politique et dans l'opinion. Il faut mériter son salaire ou sa promotion ; les rémunérations doivent être fixées au mérite et l'on promet aux élèves méritants des décorations sur le modèle des croix d'honneur du passé. Mais ce retour est bizarre. Non seulement il se produit au milieu de revendications égalitaires toujours fortes, mais c'est aussi un drôle de mérite qui revient. Pas question de valeur morale, d'accomplissements humains, de bonnes actions, de vertu. On parle de travail, d'efforts − et surtout de rémunérations. Le mérite semble une sorte de droit à récompense financière − en tout cas quelque chose qui doit payer.»</em></p>
<p>Alors, <q>mérite</q> ou <q>vertu</q> ?</p>
<p><strong><a href="https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=85052.html" title="Trailer-Almodovar-Qu'est-ce-que-j'ai-fait-pour-mériter-ça-1984">Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? (Pedro Almodovar, 1984)</a></strong></p>
<p>Et, dans ce qui m'arrive <q>au mérite</q>, y suis-je en définitive pour de bon, pour un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout ? Au début réservé à la sélection des métiers administratifs pour lesquels on demandait des capacités routinières et mécaniques, <q>l'élitisme républicain</q> (certains préfèrent parler de <q>mérite républicain</q>, mais n'est-ce pas au fond la même chose ?), poussé par les idéaux égalitaires des Lumières, peut-il être étendu à d'autres domaines et s'appliquer à des métiers, de plus en plus nombreux, aux compétences de plus en plus complexes et évolutives ?</p>
<p>Le plus souvent désormais, <em><q>le diplôme ne garantit pas la totalité de la compétence, on doit faire intervenir des normes subsidiaires ou complémentaires propres à la profession, ou au métier, ou à la situation sociale. (...) Au bout du compte, le poids des héritages sociaux de nouveau l'emporte.</q></em> (Michaud, 2009, p. 41-42).</p>
<p><a href="https://www.inegalites.fr/" title="Observatoire-des-inégalités">Et quand, chaque jour, partout, les inégalités se creusent,</a> quid du mirage égalitaire, induit par "l'élitisme républicain", d'une course au mérite à laquelle chaque être humain prendrait part avec les mêmes chances initiales et les mêmes opportunités de parcours (pour ne nommer que quelques-unes des inégalités les plus criantes : revenus salariaux et patrimoniaux, contextes familiaux, culturels, statutaires, ethniques, sanitaires, réseaux d'influences) ?</p>
<p>Le <q>facteur chance</q> (ou malchance) n'est-il pas largement sous-estimé dans ce que nous devenons ? Être né quelque part et pas ailleurs, qu'y pouvons-nous ? Hériter de biens patrimoniaux et/ou symboliques, qu'y puis-je ? C'est mon lot, ce dont je bénéficie ou ce dont je suis lesté pour la vie. Mais c'est encore raisonner de manière individualiste. Une autre pente, plus ardue, serait de considérer que rien de tout ceci ne m'appartient en propre mais est à porter au crédit (ou au discrédit) de notre commune humanité. <em><q>Les individus doués ne sont pas plus propriétaires de leurs talents que les individus disgraciés ne le sont de leur handicap</q></em> (Michaud, 2009, p. 201).</p>
<p>Alors, <q>mérite</q>, <q>vertu</q> ou <q>chance</q> ?</p>
<p><strong>La cité harmonieuse est la cité des bons ouvriers <em>(Marcel ou la cité harmonieuse, Charles Péguy, 1898)</em></strong></p>
<p><em><q>Et les ouvriers de la cité harmonieuse ne pensent pas à se donner ce que nous appelons dans la cité bourgeoise du mérite, parce que le souci du mérite est vain, parce que c'est déjà démériter que de désirer ou de vouloir mériter, parce qu'il n'importe pas que nos travaux soient méritoires, comme on dit, parce qu'il n'importe pas que nous ayons mérité en les faisant, pourvu que nous les ayons faits du mieux que nous avons pu, parce qu'il ne convient pas que les ouvriers soient dérangés de leur travail par la pensée qu'ils en auront du mérite. Ainsi la cité harmonieuse n'est pas la cité des émulations pour le mérite, parce qu'elle n'est pas la cité des ouvriers jaloux pour le mérite, mais la cité des bons ouvriers.</q></em> (Oeuvres en prose complètes, vol. 1, Gallimard, Pléiade, 1987, p. 63).</p>
<p>Avec Alain encore et encore (Définitions, 1983).<em> <q> La vertu, c'est la puissance de vouloir et d'agir contre ce qui plaît ou déplaît. C'est une puissance acquise contre tous les genres de convulsion, d'emportement, d'ivresse et d'horreur. Vertu, c'est athlétisme. Le coureur doit triompher de l'ivresse de courir, et le boxeur, de l'ivresse de frapper. La vertu n'est qu'efficacité ; l'intention n'y est rien. La vertu du chirurgien n'est pas de trembler, pleurer, s'élancer. Les anciens ont défini quatre vertus principales d'après quatre genres d'emportement. L'emportement de la peur définit par opposition la vertu de courage. L'ivresse, qui est l'extrême du désir, définit la tempérance. L'emportement de la convoitise définit la justice ; et l'emportement des disputeurs définit la sagesse.</q></em></p>
<p><strong>Alors, <q>vertu</q>. <em>In aeternum.</em></strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/10/05/Le-m%C3%A9rite-m-a-tuer#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/774Pandémie de solitudeurn:md5:6e877033fcc4962c9669388b17ac94382021-11-20T05:29:00+00:002023-05-29T04:13:35+01:00Jacques VauloupS'orienterdevenirenfance adolescenceentre rêves et réalitésvivre ensemble<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Etudiant-confine-Gary-Waters-pour-Le-Monde-19-janvier-2021_m.jpg" alt="Etudiant-confine-Gary-Waters-pour-Le-Monde-19-janvier-2021.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Etudiant-confine-Gary-Waters-pour-Le-Monde-19-janvier-2021.jpg, janv. 2021" /> <strong><a href="http://www.ove-national.education.fr/publication/ove-infos-n45-une-annee-seuls-ensemble/" title="Une-année-seuls-et-ensemble-OVE-infos-novembre-2021">Comment les étudiants ont-ils vécu l'année universitaire 2020-2021 ? Quelles ont été les effets de la crise sanitaire sur leurs conditions de logement, d’emploi et d’études ? D'après l'enquête La vie d’étudiant en temps de pandémie publiée le 15 novembre par L'observatoire de la vie étudiante, le bilan s'est encore dégradé. Mais certains s'en sortent mieux que d'autres</a>.</strong></p> <p>Pendant l'année universitaire 2020-2021, l'assouplissement des mesures sanitaires, la reprise de l’activité économique et un retour relatif à des modes de vie « ordinaires » ont constitué un contexte plutôt favorable pour la vie des étudiants, <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/05/29/Il-faut-rouvrir-les-universit%C3%A9s-cet-%C3%A9t%C3%A9-%21">sans pour autant atteindre les niveaux observés en 2019.</a></p>
<p>Deux regards opposés sont possibles. Si l'on prend des lunettes optimistes, nous assistons à une amélioration progressive de la situation ; si l'on choisit une forme moins enchantée de présentation, on constate que les déstabilisations engendrées par la crise sanitaire ont encore impacté les modes de vie étudiants durant la dernière année universitaire, d’autant que les enseignements à distance y sont restés la norme. L'enquête propose les deux analyses à égalité.</p>
<p>Pour l'essentiel, les étudiants déclarent que leurs conditions de vie et d’études se sont dégradées en 2020-2021 en comparaison d’une année ordinaire, mais aussi par rapport au confinement strict du printemps 2020. Mais il y a étudiant et étudiant.</p>
<p><strong>Isolement accru, dégradation de la vie sociale</strong></p>
<p>L'enquête distingue nettement deux sortes de conditions étudiantes : d'une part ceux qui n’ont pu bénéficier du soutien rapproché de leur famille et qui ont été particulièrement affectés par les prolongements de la crise sanitaire durant l’année 2020-2021, notamment les étudiants étrangers ; d'autre part les étudiants, souvent les plus jeunes, qui, ayant traversé cette année près de leurs proches ou profité du soutien financier et matériel de leurs parents, ont été relativement préservés durant la période de <q>stop and go sanitaire</q>.</p>
<p>Selon cette étude d'envergure, à laquelle ont participé 60.014 répondants, plusieurs facteurs expliquent la détérioration du ressenti des étudiants et l’aggravation de leur détresse psychologique par comparaison au premier confinement : une crise d’abord appréhendée comme temporaire et qui s’installe dans la durée (avec les difficultés matérielles et l’incertitude associées), un recours moins important aux parents (notamment au domicile parental), un isolement renforcé durant les périodes de confinement.</p>
<p><strong>Avoir 20 ans en 2021 est loin d'être une sinécure ou un âge insouciant pour nombre de jeunes. Le plus bel âge de la vie ? Allons donc. N'est-ce pas plutôt une charge mentale d'autant plus lourde que vous êtes pauvre ? une chance héritée pour certains et un risque majeur pour d'autres ? un parcours balisé, encadré, protégé, financé chez les uns et désorienté pour beaucoup ? un isolement croissant et un enfermement sur soi favorisés par la grande emprise/entreprise du distanciel ?</strong></p>
<p><strong>Beaucoup de jeunes s'interrogent moins sur le retour sur investissement des études que sur leur valeur éthique, existentielle, relationnelle, psychique et sociale. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/09/27/On-est-%28tr%C3%A8s%29-s%C3%A9rieux-quand-on-a-20-ans-%5B2/2%5D">Quand ma vie pourra-t-elle enfin commencer, nous disent-t-ils ? Un enjeu subjectif et politique majeur.</a> <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/06/10/bsdbsf">Il pleut des milliards, disais-je en juin 2020, et pour l'éducation, combien ?</a> Nous y sommes. Et qui peut se satisfaire de l'écart croissant entre les étudiants pauvres et les étudiants riches ?</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/11/19/Des-%C3%A9tudiants-seuls-et-ensemble#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/812Hérite, mérite et fais ce que tu veux ou ce que tu dois ? (1/3)urn:md5:bece6f967682709effb595f7c67b27b02021-11-13T05:33:00+00:002023-05-28T12:32:11+01:00Jacques VauloupS'orienteranthropo(bs)cènecosmopoétiqueorientation scolaire et professionnellepassions tristes<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Polytechniciens-defile-14-juillet.jpg" alt="Polytechniciens-defile-14-juillet.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Polytechniciens-defile-14-juillet.jpg, mai 2021" /> <strong>Depuis des années, l'école made in France est à l'acmé des plus inégalitaires de l'OCDE. <a href="https://www.franceculture.fr/emissions/series/la-fabrique-des-inegalites-evolution-contradictions-paradoxes" title="Fabrique-des-inégalités-Etre-et-savoir-Louise-Tourret-France-culture-2018-2021">Dans La fabrique des inégalités (10 émissions) sur France culture, Louise Tourret questionne : comment, avec son idéologie du mérite républicain, l'école amplifie-t-elle, dès le plus jeune âge, les inégalités sociales, culturelles, économiques ou migratoires inéquitablement distribuées par l'héritage ? Comment inverser ce phénomène ?</a></strong></p> <p>Au 11 novembre 2021, 7 émissions sont disponibles :</p>
<p><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/culture-et-inegalites-scolaires" title="Culture-et-inégalités-scolaires ">Culture et inégalités scolaires (25/11/2018)</a> ;</p>
<p><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/ces-ecoles-tres-tres-privees" title="Ces-écoles-très-très-privées">Ces écoles très très privées (13/01/2019)</a> ;</p>
<p><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/le-choix-de-lecole-est-il-une-lutte-des-classes" title="Le-choix-de-l-école-est-il-une-lutte-des-classes">Le choix de l'école est-il une lutte des classes ? (31/03/2019)</a> ;</p>
<p><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/quelle-place-pour-les-parents-deleves" title="Quelle-place-pour-les-parents-d-élèves">Quelle place pour les parents d'élèves ? (6/10/2019)</a> ;</p>
<p><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/la-culture-au-berceau" title="Enfances-de-classe">Enfances de classe (8/12/2019 et 26/04/2020)</a> ;</p>
<p><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/la-reussite-scolaire-en-heritage" title="La-réussite-scolaire-en-héritage">La réussite scolaire en héritage (6/09/2021).</a></p>
<p><em>On peut aussi consulter, dans une thématique proche :</em></p>
<p><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/hpi-un-phenomene-de-societe" title="Enfants-à-haut-potentiel-un-phénomène-de-société">Enfants à haut potentiel, un phénomène de société ? (18/10/2021)</a></p>
<p><a href="https://www.franceculture.fr/emissions/etre-et-savoir/du-role-des-parents-dans-la-reussite-scolaire" title="Réussite-scolaire-mais-que-font-les-parents">Réussite scolaire, mais que font les parents ? (8/11/2021)</a></p>
<p><strong>L'ensemble de la série est de grande qualité. De quoi alimenter le débat préélectoral à venir pour les échéances électorales nationales de 2022. De quelle école la démocratie française est-elle le nom ? Pourquoi constitue-t-elle un miroir réfléchissant des inégalités sociétales et accentue-t-elle les différences ? À quelles conditions pourrait-elle contribuer vraiment non à un renforcement des assignations sociales, culturelles et économiques, mais à leur diminution et pourquoi pas, qui sait, à leur adynamie ?</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/09/13/Des-in%C3%A9galit%C3%A9s-scolaires-tr%C3%A8s-fabriqu%C3%A9es#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/773Accompagnement individuel ou collectif ?urn:md5:1747620e441a97b67258a06cb0ab5c562021-11-07T05:09:00+00:002023-05-28T12:32:54+01:00Jacques VauloupS'orienterclinique psychologiqueenfance adolescenceorientation scolaire et professionnellepsychologieséthique du faire<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Parcours-avenir.jpg" alt="Parcours-avenir.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Parcours-avenir.jpg, oct. 2021" /><strong>Dans Le Monde du 13 octobre, D<a href="https://www.lemonde.fr/education/article/2021/10/12/du-reve-individuel-au-projet-de-societe-l-accompagnement-a-l-orientation-doit-evoluer_6097993_1473685.html" title="Delphine-Riccio-Le-Monde-13-octobre-2021">elphine Riccio, vice-présidente de l'Association des psychologues de l'éducation nationale (APSYEN), préconise sans barguigner un rééquilibrage de l'accompagnement de l'orientation entre accompagnement individuel et collectif, ce dernier à valoriser. Mais que veut au juste l'APSYEN derrière ce propos pour le moins disruptif ?</a></strong></p> <p><strong>Rêve individuel ou utilité sociale, il faut choisir</strong></p>
<p>Pour la vice-présidente de l'APSYEN, l’accompagnement à l’orientation proposé par les psychologues et les professeurs − dans l'article, Delphine Riccio ne les distingue pas − ne peut plus se centrer uniquement sur les aspirations individuelles des élèves mais devrait leur permettre aussi de réfléchir collectivement au monde de demain. <em>Extraits</em> : <q>Entre les désirs des individus et les places en formation, il existe un premier hiatus. Certaines formations sont sursollicitées quand d’autres sont délaissées. (...) Au fond, c’est la relation formation-diplôme-emploi qui est largement distendue. (...) Plus globalement, l’adolescence est une période de construction identitaire où le jeune s’interroge sur son rapport au monde, sur qui il est et ce qu’il souhaite devenir. Dans ce questionnement, l’idéal occupe une place prépondérante. L’impossibilité d’accéder à la formation ou au métier rêvé est source d’une souffrance psychique pouvant conduire à de graves dépressions.</q></p>
<p>L'essentiel de l'argument est ici : <q>En proposant un accompagnement à l’orientation centré sur le projet de l’élève, nous nourrissons les illusions chez les adolescents d’un tout-est-possible. Dans cette démarche, la réflexion en orientation reste à un niveau individuel, propice à la souffrance psychique…. et désarticulée des problématiques d’organisation sociale du travail. Pourtant, le contexte actuel de crises sanitaire, économique, sociale et environnementale a amené beaucoup de personnes à s’interroger sur l’utilité de leur métier. Il serait dommage de ne pas faire profiter les jeunes de ces réflexions. Chaque jour, nous voyons un paradoxe agir. Alors que l’urgence climatique vient interroger notre surconsommation, lorsqu’on parle orientation et projection dans l’avenir, il s’agit avant tout d’une rêverie individuelle, celle d’un bon métier où l’on gagne de l’argent pour assurer une consommation qui ne manquerait de rien. Or, les ressources naturelles sont limitées.</q></p>
<p>Et encore : <q>Aujourd’hui, il apparaît clairement que l’éducation à l’orientation ne peut plus se suffire de la question individuelle <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2012/12/02/Je-ne-sais-pas-quoi-faire-plus-tard">"Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ?"</a> mais se doit d’être une question collective : "Quelle société voulons-nous construire demain ?" À quel moment apportons-nous l’intelligibilité aux jeunes de comprendre les enjeux sociétaux contemporains, de valoriser la diversité des métiers et leur utilité sociale, de rendre compte des injustices pour une conscience citoyenne entre les humains ? (...) <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/vie-pedagogique/ressources-departementales/publications/edusarthe/collection-references-/des-femmes-et-des-hommes-au-travail-161295.kjsp?RH=ia72_edcref" title="Des-femmes-et-des-femmes-au-travail-EduSarthe-août-2007">Une didactique des métiers existe mais elle est peu présente à l’école. Or, cette démarche engagerait les jeunes dans l’acquisition d’outils de compréhension du monde qui les entoure.</a></q></p>
<p>Pour l'APSYEN, <q>il s’avère indispensable d’accompagner les jeunes à pouvoir conduire la société dans une direction qui fasse sens. (...) Construire un monde habitable et respectueux du vivant fait sens ; il est temps aujourd’hui d’adopter une démarche en orientation humaniste qui favorise l’élaboration d’un rapport "Je-Nous", entre individualités et collectif.</q></p>
<p><strong>Rêve individuel ou utilité sociale, faut-il choisir ?</strong></p>
<p>Si pertinente qu'elle puisse paraître, la question posée par l'APSYEN ne saurait être considérée comme une nouveauté issue de la crise pandémique ou de la désorientation d'un monde déboussolé. Des jeunes se retrouvent désabusés devant les résultats des algorithmes AFFELNET (orientation post-collège) ou Parcours sup (orientation post-lycée). Si des jeunes se retrouvent dans cette situation, n'est-ce pas la plupart du temps par défaut de préparation individuelle et collective ? En effet, du temps où 5% d'une classe d'âge (en 1950) ou 20% (en 1970) atteignaient le baccalauréat, 80 à 95% des non-bacheliers pouvaient se sentir légitimement lésés de ne pas avoir ce droit.</p>
<p>Mais la plus grande injustice ne réside-t-elle pas dans le fait que dans cette lutte féroce des classements et des placements, les plus pauvres, les plus démunis socialement, culturellement et économiquement sont les perdants assurés du <em>struggle for life</em> alors que les héritiers font la course en tête, en consommateurs avisés du placement scolaire pour leur progéniture, sûrs de la force de leurs réseaux et de leurs avoirs bancaires ? L'inégalité la plus criante n'est-elle pas qu'à la présumée moribonde lutte des classes un néo-capitalisme impitoyable (pour les pauvres) a substitué une lutte des places tout autant délétère et discriminante pour les exclus de la compétition scolaire, sociale, culturelle et économique ?</p>
<p>Pour compléter l'autocritique manifestée par l'APSYEN devant la scolarisation outrancière et aporétique des démarches en orientation conduites aujourd'hui et leur trop grande abstraction des contextes des mondes du travail et de leur représentation par les jeunes, il est bon de rappeler que l'orientation à la française a toujours été pensée et construite comme une orientation scolaire <em>et</em> professionnelle. Les deux associées, combinées, cimentées, coordonnées, encordées. Orientation professionnelle d'abord pendant 35 ans (1920-1955), puis de plus en plus scolaire au fur et mesure que la socialisation des adolescents et jeunes français passait majoritairement par le collège (boom du collège au début des années 1960 après l'obligation scolaire portée à 16 ans en 1959), puis par le lycée (accentuation à partir des années 1989) et l'université (accélération à dater des années 1995).</p>
<p>L'APSYEN remet en exergue utilement un constat ancien et néanmoins utile, mais il serait à mes yeux bien insuffisant s'il n'était assorti de préconisations, de prescriptions, de stratégies, procédures et protocoles opératoires <a href="http://apsyen.org/" title="APSYEN">(rien d'accessible, de visible, d'utile aux usagers sur le site de l'association)</a>. En effet, la scolarisation de l'orientation initiale est devenue tellement envahissante depuis les années 1990 que le risque est grand de ne voir dans la jeunesse que des élèves scolarisés à aiguiller, à orienter, à placer au mieux dans le dédale du(des) lycée(s) ou le labyrinthe du troisième degré (post-Bac). On en oublie, ce faisant, de travailler ou d'explorer méthodiquement et collectivement, avec les élèves et les professeurs justement, mais aussi avec les milieux professionnels locaux, la connaissance des métiers, les représentations qu'ont les jeunes du travail d'aujourd'hui et de demain. Chaque adolescent.e restant confiné.e dans ses rêves et ses réalités, confié.e à la chance ou à la malchance d'être aidé.e − ou pas − par sa famille.</p>
<p><strong>L'orientation, cause politique de tout premier ordre</strong></p>
<p><strong>Pour avancer dans l'action après tant d'années de tergiversations, de procrastinations, d'évitements, de dénégations ou de dénis, de vécu abandonnique des professionnels de l'orientation occasionné par le déficit criant de moyens humains pour travailler, je ne résiste pas à nommer l'idée à laquelle pensent probablement, sans la citer, Delphine Riccio et l'APSYEN : n'est-il pas temps de <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/12/11/D%C3%A8s-1957%2C-une-psychop%C3%A9dagogie-pour-l-orientation-%3A-qu-en-aura-t-on-fait-2/3">construire avec les jeunes une nouvelle Psycho(socio)pédagogie de l'orientation professionnelle qui reprendrait, en l'actualisant et en la rendant lisible et signifiante pour la jeunesse des années 2020-2030, celle qu'avait construite Antoine Léon en 1957</a> !</strong></p>
<p><strong>Comment s'étonner que dans nos sociétés sans boussole collective, sans engagement pour un commun partagé, véritablement dé-solées, le seul repère de sens se recentre sur l'individu, le sujet ?</strong></p>
<p><strong>Agir collectivement supposerait pour le moins de repréciser de quelle(s) psychologie(s) l'orientation est le nom : une psychologie du <em>care</em> (psychologie clinique) ou une psychologie du <em>faire</em> (psychosociopédagogie) ? Ces deux approches professionnelles, à mes yeux indispensables et complémentaires, peuvent-elles être conduites par la même psychologue ? Le moment est venu soit de rééquilibrer le métier de psychologue de l'éducation nationale du second degré entre la clinique psychologique et la psychosociopédagogie de l'orientation professionnelle ; soit d'implanter, à côté et en complément du psychologue clinicien, un.e psychosociopédagogue de l'orientation professionnelle dans les second et troisième degrés de l'enseignement.</strong></p>
<p><strong><a href="http://apsyen.org/" title="APSYEN">Qu'en pense l'association des psychologues de l'éducation nationale (APSYEN) ? Quelle est sa vision ? Quelles sont ses propositions structurelles, professionnelles, didactiques et éthiques en complément de l'article éclairant et courageux, mais à mes yeux lacunaire, de sa vice-présidente ?</a></strong></p>
<p><strong>Qu'en disent aussi les organisations professionnelles patronales et salariées ? Les fédérations de parents d'élèves ? Les partis politiques ? Les usagers ? Pourquoi au fond, vu l'importance de ses enjeux individuels et collectifs, psychiques et sociétaux, l'orientation ne (re)deviendrait-elle pas la grande cause politique (oui, politique !) qu'elle fut à la sortie des Première et Deuxième guerres mondiales ainsi qu'au début de la Cinquième République ? Puisqu'elle le vaut bien.</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/10/18/Sur-l-article-Riccio#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/792La pandémie dope le télétravail, mais le télétravail dope-t-il le travail ?urn:md5:79f2f46c7e6f52c6e30d87fb9c9c3ed12021-09-16T04:48:00+01:002023-06-03T05:34:15+01:00Jacques VauloupS'orienteranthropo(bs)cèneorientation scolaire et professionnelletravail<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Teletravail-credit-Emile-Loreaux-Hans-Lucas-Liberation-10-juin-2020_m.jpg" alt="Teletravail-credit-Emile-Loreaux-Hans-Lucas-Liberation-10-juin-2020.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Teletravail-credit-Emile-Loreaux-Hans-Lucas-Liberation-10-juin-2020.jpg, août 2021" /> <strong>La rentrée de septembre est loin de se limiter à la rentrée des classes. <a href="https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/08/24/la-vraie-question-que-pose-le-teletravail-c-est-celle-de-l-utilite-du-travail_6049727_3232.html" title="La-question-du-télétravail-c-est-la-question-del-utilité-du-travail-Le-Monde-24-août-2020">C'est aussi la rentrée du travail... et du télétravail. N'est-il pas temps de repenser globalement l’organisation du travail, comme l'estime Isabelle Barth, professeure en sciences du management ?</a></strong></p> <p><strong>Télérentrée n°2</strong></p>
<p>Pour la deuxième année consécutive, la rentrée du travail est aussi, pour un nombre non négligeable de salarié.e.s <em>(mais pas pour tous et toutes, bien sûr)</em>, la rentrée du télétravail. Du moins, pour partie. En juillet 2021, on estime en effet à 18% le pourcentage de salariés télétravaillant au moins une fois par semaine, alors qu'il était de 4% en 2019, avant le Covid.</p>
<p>Professeure des universités en sciences du management à l’université de Strasbourg, Isabelle Barth écrivait au Monde dès le 24 août 2020, avec beaucoup de justesse :</p>
<p><q>Le télétravail imposé brutalement par le confinement s’installe comme un mouvement de fond dans les entreprises. Avec trois bonnes raisons : lutter contre une reprise de la pandémie, répondre à l’attente de nombreux travailleurs, et gagner en efficacité. Si les deux premiers mobiles sont facilement audibles, le troisième est la zone de tous les dangers. Car derrière la recherche d’efficacité, se profile la question de l’utilité, utilité des heures travaillées, utilité de certaines fonctions, utilité de certaines tâches</q>.</p>
<p><q>Avec le télétravail, beaucoup de tout ce qui nous occupait disparaît : les trajets travail-domicile bien sûr, mais aussi tous les déplacements intraprofessionnels. Les moments de socialisation se réduisent à peau de chagrin : les pauses, les déjeuners, les « afterworks » <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/11/02/moments conviviaux entre collègues" title="moments conviviaux entre collègues">moments conviviaux entre collègues</a>. Les conférences, les cours, les réunions peuvent parfaitement se tenir en distanciel.</q></p>
<p><em>Bref, après des semaines de confinement puis de télétravail imposé, la 1è et la 2è rentrée du travail ont révélé ce qui, dans le travail prescrit ou réel, implicitement ou explicitement, en faisait jusqu'alors la substantifique moëlle. Et ce qui, au moment de la reprise, est en question. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/08/28/Pand%C3%A9mie%2C-analyseur-du-syst%C3%A8me-de-soins">La pandémie de Covid ne fonctionne pas seulement comme un analyseur du système de soins, comme l'a dit Richard Huvet</a>, mais aussi comme un analyseur du système-travail.</em></p>
<p><strong>Jobs à la con : dévoilés !</strong></p>
<p><q>Ce qui était accepté en présentiel devient insupportable en distanciel. Ces réunions qui durent des heures avec de longs monologues qui n’intéressent que celui qui cause, <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2011/10/23/Powerpoint-rend-il-stupide">ces enseignants qui se contentent de lire leurs ''slides''</a>, ces conférences mal préparées qui brassent des idées vagues. Le distanciel grossit le trait, zoome sur toutes ces dérives et amène la question : entre temps <em>au</em> travail et temps <em>de</em> travail, quel est l’écart acceptable ?</q></p>
<p>Dans son <a href="http://editionslesliensquiliberent.fr/livre-Bullshit_Jobs-578-1-1-0-1.html" title="Bullshit-jobs-David-Graeber-Liens-qui-libèrent-2018-2019">truculent et désormais célèbre ouvrage Bullshit jobs, publié quelques mois avant l'irruption de la pandémie Covid-19, le regretté David Graeber fustige les tâches inutiles et vides de sens vécues au quotidien par nombre d'employés</a>. Il en détaille les conséquences : dépression, anxiété, effondrement de l'estime de soi. Il appelle à une révolte du salarié ainsi qu'à une réorganisation des valeurs plaçant travail créatif et aidant au coeur de notre culture. Et il prône une technologie non asservissante mais épanouissante et signifiante.</p>
<p><strong><em>Bullshit</em></strong> <em>(déf.)</em> : n. m. Un job à la con est une forme d'emploi rémunéré qui est si totalement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence à tel point qu'il préfèrerait être utile à quelque chose. En les illustrant de moult exemples, l'anthropologue économiste Graeber distingue cinq grands types de jobs à la con : le <em>larbin</em>, qui permet à quelqu'un d'autre de paraître ou de se sentir important ; le <em>porte-flingue</em>, le boulot qui comporte une composante agressive et qui n'existe que parce qu'il a été créé par d'autres ; le <em>rafistoleur</em>, qui n'a aucune raison d'être que de régler les pépins, anomalies et problèmes qui ne devraient pas exister ; le <em>cocheur de cases</em>, dont la raison d'être est de permettre à une organisation de prétendre faire quelque chose qu'en réalité elle ne fait pas ; enfin, catégorie célèbre, <em>le petit chef</em>, qui se contente d'assigner des tâches à d'autres, de générer des tâches à la con qu'il confie à d'autres, à les superviser.</p>
<p><strong>Temps utile <em>vs</em> temps inutile</strong></p>
<p><strong>Temps productif <em>vs</em> temps improductif</strong></p>
<p>Condamnant les tentatives malveillantes d'un certain patronat afin de profiter de l'occasion pour faire "la chasse au temps improductif" (et pourquoi pas, tant que l'on y est, aux "improductifs" ?), Isabelle Barth propose, tout au contraire, de résister à la tentation et de réinventer les modalités de travail, sous peine d’avoir à affronter à moyen terme le chômage, la perte de sens, les dépressions pour isolement et une perte de qualité qui se fonde sur le faire-ensemble. Pour elle, la vraie question que pose le télétravail, c’est celle de l’utilité du travail.</p>
<p>Et elle propose trois pistes pour <q>ne pas aller vers un assèchement drastique du travail</q>.</p>
<p>D'abord <strong>organiser <q>des systèmes hybrides conjuguant présentiel et distanciel, qui amènent à recentrer le lieu de travail sur l’échange et la socialisation</q>.</strong> La distribution alimentaire et non alimentaire est un exemple : la disparition des magasins annoncée au début des années 2000 avec les sites marchands n’a pas eu lieu, en revanche, les points de vente se sont transformés pour créer le lien que n’apporte pas le <em>online</em>.</p>
<p>Ensuite <strong>former massivement les salariés à des méthodologies de gestion du temps, gestion de projet, prise de parole en réunion, animation de groupes de travail…</strong> ce qui est jusqu’à présent réservé à l’encadrement. Avec les temps post-Covid qui viennent, cette opportunité ne se représentera pas de si tôt.</p>
<p>Enfin, last but not least, <strong>réfléchir à l’« indirectement productif », ce qui consiste à mieux définir ce qu’on attend des temps non directement alloués à la production.</strong> Car contrairement à une fausse idée, ces temps ne sont pas directement « utiles » mais ils contribuent aussi indirectement à l’activité, à la qualité du produit ou du service.</p>
<p><strong>Formidable opportunité pour repenser globalement et localement le travail, <a href="https://www.liberation.fr/idees-et-debats/teletravailler-lautre-maladie-de-la-pandemie-20210830_GBHTBE64IZEQ3JLH6M5CVOSTJQ/?redirected=1" title="Télétravailler-l-autre-risque-Libé-30-août-2021">le passage au télétravail, même partiel, doit être vu non comme un risque de pathologie supplémentaire</a>, mais comme une chance individuelle et collective. Un encas général en somme, et non un dégât collatéral. Du moins pour certains : on voit mal en effet le télétravail des boulangers, des carreleurs, des conducteurs de poids lourd, des serveurs de café, des auxiliaires de vie, des plombiers et... des profs de CP !</strong></p>
<p><em>Ce mot a été amodié le 23 septembre 2021</em></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="https://www.anact.fr/teletravail-trouver-la-bonne-formule" title="Télétravail-trouver-la-bonne-formule-Travail-et-changement-375-avril-2021eaa">Télétravail, Trouver les conditions d'un dispositif performant ? Revue Travail et changement, ANACT, n°375, avril 2021</a></p>
<p><a href="https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/quand-le-travail-perd-son-sens" title="Quand-le-travail-perd-son-sens-Dares-août-2021">DARES, Quand le travail perd son sens. L'influence du sens du travail sur la mobilité professionnelle, la prise de parole et l'absentéisme pour maladie, août 2021, 54 p.</a></p>Dis papy, à quoi ça sert un inspecteur ? (15)urn:md5:612b6cef0de5777c2d1686aed82f06442021-09-12T06:43:00+01:002023-06-22T06:55:50+01:00Jacques VauloupS'orienterclinique psychologiqueminorités activesorientation scolaire et professionnelleservice publicvertus<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.DSC03243_s.jpg" alt="DSC03243.JPG" title="DSC03243.JPG, sept. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" /><br /><strong>Dans maints rapports z'officiels et dans certains médias venimeux, on dézingue le travail des psychologues de l'éducation nationale. Et zoïles d'ajouter : leur employeur ne s'occupe même pas de vérifier qu'ils exercent leur métier conformément au cahier des charges qu'il a édicté à leur endroit. Mais de quelle ad-<em>mini</em>-stration parle-t-on ? </strong></p> <p><strong>De 1987 à 1997 </strong><span style="background-color: white; color: rgb(102, 0, 0); font-family: "Times New Roman", serif; font-size: 10pt;">− </span><span style="background-color: white; color: rgb(102, 0, 0); font-family: "Trebuchet MS", sans-serif; font-size: 10pt;">Qu'as-tu fait, ô toi que voilà/Pleurant sans cesse/Dis, qu'as-tu fait,toi que voilà/De ta jeunesse ? Paul Verlaine</span> −<strong>, j'ai exercé le métier d'inspecteur de l'éducation nationale chargé d'information et d'orientation. Sans discontinuer, pas à pas, dans le silence assourdissant et l'indifférence totale de l'ad-<em>maxi</em>-stration, j'ai travaillé près des jeunes et moins jeunes conseillères et conseillers d'orientation, psychologues : <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/guide-neo-psy-2017-2018-j-vauloup-academie-de-caen-10e-edition-juin-2017-100-p-_1515999766111-pdf" title="Guide-néo-psy-Vauloup-juin-2017-10è-édition">guides néo-cop néo-psy</a>, <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/uneorientationscolaireatelleunsens_1523344208799-pdf" title="Une-orientation-scolaire-a-t-elle-un-sens-colloque-Le-Mans-Rouillon-mars-2009eiloa aa">colloques et journées d'études</a>, visites pédagogiques, <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/200801017_5ciosarthe_1265303958771.pdf" title="5-CIO-en-Sarthe-5-priorités-EduSarthe-2008">présence dans les CIO</a> et les collèges et lycées, <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/03/20/Un-FormaSarthe-vraiment-formateur">forums</a>, expérimentations, formations, préparation aux concours, <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/lycdecrac2005_1132215181562.pdf" title="Lycéens décrocheurs, raccrocheurs d'école, EduSarthe, août 2005, 100 p. Actes de colloque">publications</a>, audits d'établissements et de CIO, etc. À titre d'exemple, voici les <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/guide-neo-psy-2017-2018-j-vauloup-academie-de-caen-10e-edition-juin-2017-100-p-_1515999766111-pdf" title="Guide-néo-psy-Vauloup-10è-édition-juin-2017">40 suggestions et propositions que j'ai formulées en 2013 à l'intention des néo-psy contractuel.l.e.s et néotitulaires, suite à de multiples rencontres de terrain, pendant plus d'un quart de siècle, dans cinq départements et deux académies.</a></strong></p>
<p><strong>(1)</strong> Introduire une rubrique <q>évaluation-régulation-suivi des actions</q> dans les programmes d’actions partagées entre CIO et établissements. (2) Insérer et alimenter une rubrique <q>Internet et conseil</q> dans les programmes d’actions partagées entre CIO et établissements. (3) « Retrouver un père opposant parti trop vite de l’entretien et lui parler » <em>(Propos tenus par un néopsychologue de Maine-et-Loire lors d'une visite-conseil)</em> (4) Se forger une connaissance propre des expériences vécues par les adolescent.e.s dans leur cheminement du collège au lycée. (5) <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/changconseil_1132217724531.pdf" title="Vauloup-Changer-le-conseil-de-classe-EduSarthe-août-2004">Préparer les conseils de classe avec le professeur principal.</a> (6) Recourir systématiquement à des transmissions écrites entre PsyEN au moment du passage d’une année scolaire à l’autre, et en fin de contrat. (7) <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/diversifierenclasseentiereaucollegeedusarthemai2010_1523344155866-pdf" hreflang="fr" title="Vauloup-dir-Varier-en-classe-entière-au-collège-EduSarthe-mai-2010">Varier les dispositifs d’animation des groupes : durées, espaces, supports, rôles des élèves, supervision.</a> (8) En classe entière, en ateliers, prendre des exemples vécus, incarnés et signifiants, demander aux élèves d’illustrer leurs propos par des cas par eux connus, inciter les jeunes à témoigner sur leurs expériences, vécus, contextes, doutes et espoirs. (9) Dès le premier entretien avec un enfant, approcher <em>(avec grande précaution)</em> la parentèle, la fratrie, l’histoire de vie, la vie hors l’école. Au cœur du <q>tenir conseil</q>, inviter les contextes extrascolaires de vie des jeunes. <strong>(10)</strong> Ne pas hésiter à jouer sur d’autres gammes horaires que l’entretien classique de 20 à 30 mn par collégien. En varier composition, durée, supports, thématiques.</p>
<p><strong>(11)</strong> Proposer à l’ado d’enrichir sa « machine imaginaire » en variant les supports : dessin, BD, affiches, posters, blasons, saynètes, photos, jeu de carte des métiers, photolangages, jeux de rôles, etc. (12) Systématiser la remise d’un compte-rendu écrit d’examen psychologique aux représentants légaux de l’enfant mineur.e. (13) S’interroger sur le rôle assigné au/à la psychologue dans le traitement des cas délicats envoyés au/à la PsyEN par le prof principal ou la CPE. (14) Dans certains cas, proposer des entretiens avec deux ou trois jeunes <em>(conseil par les pairs)</em>. (15) V<a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/changconseil_1132217724531.pdf" title="Vauloup-Changer-le-conseil-de-classe-EduSarthe-août-2004">otre positionnement en conseil de classe : médiation, catalyse, facilitation des régulations, prise en compte de données plus complètes sur une personne totale, aide à la multiréréfentialité des situations éducatives. Le scolaire n’est qu’un élément. Votre investissement y est majeur et permanent</a>. (16) <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/des_femmes_et_des_hommes_au_travail_1188479861640.pdf" hreflang="fr" title="Des-femmes-et-des-hommes-au-travail-EduSarthe-août-2007">Accentuer l’approche métiers/travail en complément de l’approche formations.</a> (17) Travailler avec les professeurs et les équipes éducatives, en respect des compétences de chacun. (18) Peaufiner le support Internet CIO <em>(avec le CIO).</em> (19) Enrichir les rubriques orientation des sites Internet des établissements scolaires <em>(avec l’établissement)</em>. <strong>(20)</strong> Au moment de la prise de rendez-vous, faire préciser la première demande du consultant, en respect du devoir de réserve et de la confidentialité.</p>
<p><strong>(21)</strong> Travailler l’écrit, fabriquer des supports soignés, méthodiques et organisés : fiches élèves, fonds de dossiers pré-imprimés, blocs-notes à en-tête du CIO, documents mis en disposition en distanciel, (22) Mettre le/la consultant/e en situation de s’approprier personnellement l’information idoine. La pronominalisation est la clé d’une éducation à l’autonomie <em>(s'orienter : je m'oriente, tu t'orientes, etc.)</em> (23) Mettre en place une psychosociopédagogie de l’orientation avec des groupes. (24) Se doter d’une connaissance <em>in vivo</em> et non seulement <q>cum libro</q> des établissements de formation les plus proches géographiquement. (25) Passer par la direction de l’établissement, et si besoin par celle du CIO, pour valider des organisations spécifiques avec tel ou tel professeur. (26) Occuper votre place, toute votre place, rien que votre place en conseil de classe. Elle est unique. (27) Inciter le consultant à entrer dans une démarche personnelle autoréflexive, même quand il est « convoqué » ou « envoyé » au PsyEN par le professeur principal <em>(cas fréquent en collège)</em>. (28) Donner de la consistance et de la continuité pluriannuelle au travail de la PsyEN via l’établissement de projets communs ou programmes d’activités partagées CIO-établissement scolaire. (29) Aider les élèves et les jeunes les plus démunis dans leur démarche de recherche d’emploi, de contrat d’apprentissage, de stage. <strong>(30)</strong> Faire un effort personnel de documentation, d'information et d'expérimentation sur les métiers et le travail, et non seulement sur les formations.</p>
<p><strong>(31)</strong> En entretien : travailler les premiers mots, les premières questions ou reformulations, les moments-déclics où tout peut basculer, ainsi que les mots conclusifs où tout s'interrompt. (32) Optimiser votre espace-bureau, l’occuper dans toutes ses potentialités : une table ronde, des fauteuils et une table basse peuvent changer la forme, le fond et le rendu d’un entretien. (33) Accentuer le travail du collectif en établissement en le fixant sur le cahier de rendez-vous : cellules de veille, <a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/changconseil_1132217724531.pdf" title="Changer-le-conseil-de-classe-Vauloup-EduSarthe-2004">conseils de classe</a>, réunions de parents, simulations d’entretiens d’embauche, <a href="https://www.ac-nantes.fr/orientation-et-insertion/espace-etablissement/vade-mecum-du-pdmf-605633.kjsp" title="Vademecum-des-PDMF-académie-de-Nantes-2013">psychosociopédagogie de l’orientation. </a>(34) Développer la supervision entre PsyEN au CIO, entre CIO de proximité, en département, en académie. (35) Réaliser un tableau-mémo des principales formations évoquées par les jeunes, et de celles qu’ils n’évoquent jamais. L’actualiser régulièrement. (36) Soigner son niveau de langage et les registres de langue. Travailler l’argumentation avec les jeunes, jusqu’au conseil de classe inclus. (37) La grande variété des problématiques individuelles, des situations et des contextes rencontrés est une caractéristique majeure du métier. La concevoir non comme contrainte ou impossibilité, mais comme richesse et exigence. (38) Quand il le faut, affirmer avec netteté votre position, votre argumentaire, votre proposition de démarche ou d’engagement faits au consultant <em>(sans pour autant faire pression, manipulation ou autoritarisme)</em>. (39) Se préparer au concours de recrutement de psychologues de l’éducation nationale <em>(personnels contractuel.l.e.s)</em>. <strong>(40)</strong> <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/02/01/L-acte-de-tenir-conseil%2C-par-Alexandre-Lhotellier">Donner des conseils n’est pas tenir conseil : vous êtes dans le second et dans le dialogique, ne l’oubliez pas.</a></p>
<p><strong>On le voit en <em>supra</em>, l'ad-<em>mini</em>-stration aura fait son boulot.</strong></p>
<p><strong>Et bien d'autres exemples en attestent dans <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/10/27/100-CIO-vivants-%3A-enqu%C3%AAte-2020-20222">l'activité quotidienne des directrices et directeurs de CIO</a> et dans celle de certaines inspectrices et inspecteurs territoriaux.</strong></p>
<p><strong>Pendant ce temps, où était l'ad-<em>maxi</em>-stration ?</strong></p>
<p><strong>Où est-elle ?</strong></p>
<p><strong style="">Dis, qu'as-tu fait / toi que voilà / De ta jeunesse... </strong></p>
<p><em>Ce mot a été modifié le 13 septembre 2021 </em><strong> </strong></p>
<p><a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/guide-neo-psy-2017-2018-j-vauloup-academie-de-caen-10e-edition-juin-2017-100-p-_1515999766111-pdf" title="Vauloup-Jacques-Guide-néo-psy-juin-2017-10è-édition">Source : Vauloup J. (2017), 40 suggestions et propositions d'actions aux néo-psy, Guide néo-psy, 10è éd., 100 p.</a></p>Compétences : Rome est dans Romeurn:md5:b3ba3cbe5811ac7ad4832d68b0507d692021-08-06T05:54:00+01:002023-06-03T05:35:01+01:00Jacques VauloupS'orientercompétencesorientation scolaire et professionnelletravail<p><span style="box-sizing: border-box; font-weight: bolder; color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", sans-serif; font-size: 16px; background-color: rgb(221, 221, 223);"><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.800px-Logo-France-strategie_m.png" alt="800px-Logo-France-strategie.png" title="800px-Logo-France-strategie.png, juil. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" /></span><span style="color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", sans-serif; font-size: 24px; font-weight: 600; background-color: rgb(255, 255, 255);"><br /></span></p>
<p><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;"><strong>Pour faciliter les reconversions professionnelles qui s'annoncent à l'issue de la crise sanitaire, avoir une vision claire et quantifiée des compétences par métiers et de leur évolution est une nécessité. <a href="https://www.strategie.gouv.fr/publications/cartographie-competences-metiers" title="Cartographie-des-compétences-par-métiers-France-stratégie-mai-2021">Une étude inédite de France stratégie sur les gestes de métier et les compétences transversales.</a></strong></span></p> <p><span style="color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px; background-color: rgb(255, 255, 255);">Institution autonome créée près du Premier ministre par un décret du 22 avril 2013, France Stratégie a pris la suite du Commissariat général du Plan (1946-2006) et du Centre d’analyse stratégique (2006-2013). Elle produit des analyses et des recherches sur les enjeux sociaux, économiques et environnementaux à l'intention des politiques et des citoyens et citoyennes. </span></p>
<p><strong style="color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">Combien de salariés partagent-ils la même compétence ? </strong></p>
<p><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;"><strong>Quelles sont les compétences requises par métiers ? </strong></span></p>
<p><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;"><strong>Comment les besoins en compétences ont-ils évolué en fonction de la déformation des métiers lors des années précédentes ? </strong></span></p>
<p><span style="color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px; background-color: rgb(255, 255, 255);">C'est à ces redoutables et non moins indispensables questions que Martin Rey (France stratégie), Cécile Jolly (France stratégie) et Frédéric Lainé (Pôle emploi) répondent dans ce passionnant travail publié en mai 2021.</span></p>
<p><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">Faut-il rappeler que les compétences ne peuvent se résumer à un diplôme, une formation disciplinaire, un parcours professionnel ou une qualification ? Elles constituent la mise en oeuvre de connaissances disciplinaires, de savoir-faire et de comportements qui se combinent en situation de travail. Toute compétence est donc intrinsèque à un ou des gestes professionnels. </span></p>
<p><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">Les auteurs de la note d'analyse s'appuient sur les <em>compétences techniques</em> issues du <a href="https://www.pole-emploi.org/opendata/repertoire-operationnel-des-meti.html?type=article#" title="Rome-Pôle-emploi">Répertoire opérationnel des métiers et des emplois (ROME) de Pôle emploi</a> (en cours de refonte, version ROME 4.0 à suivre en 2022). Et, pour les </span><em style="color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">compétences transversales</em><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">, sur l</span><a href="https://dares.travail-emploi.gouv.fr/enquete-source/conditions-de-travail-edition-2019" title="Enquête-conditions-de-travail-DARES-édition-2019" style="font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">'enquête conditions de travail (DARES)</a><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;"> et sur l'enquête compétences des adultes (OCDE) : </span><span style="color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">travail en équipe, charge émotionnelle, contact avec le public, travail sous pression, encadrement ou supervision, gestion des risques qualité ou financiers, savoirs de base en numératie ou littératie.</span></p>
<p><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">De ce travail résulte une cartographie inédite des compétences par métiers, qui peuvent être répandues dans de nombreux métiers ou plus concentrées dans certaines professions. La réallocation d'emploi entre métiers en décroissance et métiers en croissance va dès lors impliquer une modification des compétences les plus demandées. Au cours des six dernières années, les compétences techniques en croissance reflètent ainsi les transitions numériques et environnementales ainsi que l'importance de la relation client.</span></p>
<p><strong style="color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">Des compétences, pour quoi faire ? </strong></p>
<p><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">La reconnaissance des compétences par métiers est aujourd'hui indispensable pour accompagner les reconversions dans la période de crise qui s'annonce et pour assurer que les compétences acquises dans un métier puissent être transférables dans un autre. Cette modularité individuelle des besoins de formation en fonction du parcours des actifs est facilitée par la réforme de la formation initiale et continue qui introduit l'obligation de décliner certains parcours de formation en <q>blocs de compétences</q> (exigence européenne). </span></p>
<p><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">Les situations de travail qui permettent d'apprendre des choses nouvelles sont particulièrement développées parmi les professionnel.l.e.s les mieux formé.e.s, les plus autonomes dans leur gestion des tâches et qui bénéficient des transferts de savoirs au sein des collectifs de travail. </span>À<span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;"> l'inverse, les métiers répétitifs (caissiers, ouvriers de la manutention, agents d'entretien), qui s'exercent de manière solitaire (aides à domicile, conducteurs de véhicules) et dont les personnels sont peu formés ont le moins d'opportunités d'apprentissage sur le lieu de travail. </span></p>
<p><strong><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">S'appuyant sur des enquêtes réalisées sur la période 2012-2019, l</span><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;">a note d'analyse de France stratégie et de Pôle emploi montre bien que ce sont les compétences en tâches complexes de littératie, numératie et numérique qui ont le plus progressé depuis 2012. Ces compétences sont particulièrement utilisées par les cadres techniques, administratifs et commerciaux dont les emplois sont structurellement en croissance et, rappelons-le, qui bénéficient le plus des dispositifs et des fonds de formation continue des entreprises. La progression de ces compétences complexes est cohérente avec les évolutions estimées des compétences techniques, qu'elles relèvent du numérique, de la transition énergétique, de la relation-client ou de la logistique. Un enjeu majeur : comment, dans l'entreprise, les organisations de travail feront-elles en sorte de ne pas omettre les non-cadres dans l'évolution des compétences ? </span><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(64, 64, 66); font-family: "Source Sans Pro", arial; font-size: 16px;"> </span></strong></p>
<p><a href="https://www.strategie.gouv.fr/publications/cartographie-competences-metiers" title="Cartographie-des-compétences-par-métiers-France-stratégie-Pôle-emploi-mai-2021 ééescARTcARTcARY">Rey M., Jolly C., Lainé F., Cartographie des compétences par métiers, note d'analyse n°101, France stratégie, mai 2021, 16 p.</a></p>
<p><strong>Notule à propos du titre <q>Rome est dans Rome</q>.</strong> Avec son expression <q>Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis</q>, Sertorius irrigua toute la culture européenne avec Corneille, Erasme, Du Bellay, Quevedo, Spencer, puis Delacroix ou Yourcenar, etc. Formule de la chute de l'Empire.</p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="https://www.cereq.fr/quelle-certification-des-competences-transversales-en-france" title="Bref-du-CEREQ-n°411-juillet-2021">CEREQ Bref, Quelle certification des compétences transversales en France ? n°411, juillet 2021, 4 p. </a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/06/05/Rome-est-dans-Rome#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/745L'orientation, choix de vieurn:md5:ec0d541cc9f15a494275749a20c0cef12021-06-19T04:10:00+01:002023-05-29T04:23:25+01:00Jacques VauloupS'orienterdevenirentre rêves et réalitéshistoires de vieje-tu est une personneorientation scolaire et professionnellesens de la vie<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.20_ans_en_Argentine_s.jpg" alt="20_ans_en_Argentine.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="20_ans_en_Argentine.jpg, avr. 2020" /><strong><a href="https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/06/02/orientation-engagement-choix-de-vie-la-pandemie-experience-fondatrice-de-la-generation-z_6082463_4401467.html" title="Covid-expérience-fondatrice-pour-la-jeunesse-Le-Monde-2-juin-2021">Love, 18 ans, lycéen, Stockholm : « La santé mentale sera le gros défi de ma génération ». Margaux, 23 ans, étudiante à l’École normale supérieure de Rennes : « J’ai eu une énorme prise de conscience sur l’écologie ».</a> Matthias, 21 ans, barman à Turin : « Nous devons arrêter ce consumérisme extrême ». Claire-Lyse, 18 ans, lycéenne en terminale à Rennes : « Je me demande si c’est une bonne idée de faire des enfants dans ce monde ».</strong></p> <p>Dans son édition du 2 juin 2021, <a href="https://www.lemonde.fr/campus/article/2021/06/02/orientation-engagement-choix-de-vie-la-pandemie-experience-fondatrice-de-la-generation-z_6082463_4401467.html" title="Pandémie-Covid-19-expérience-fondatrice-pour-les-jeunes-Le-Monde-2-juin-2021">Le Monde publie une passionnante enquête près de la jeunesse européenne. De Rennes, Parme, Londres, Cork, Turin ou Stockholm, les jeunes 18-25 d'Europe racontent en quoi la pandémie les a touchés à l'heure des choix de vie, d'études, de couple. Une expérience qui les a changés</a>.</p>
<p><strong>Expérience destructrice ou fondatrice ?</strong></p>
<p>Secoués par la pandémie à l’heure des choix de vie et de la construction de soi, profondément affectés par les épisodes de confinement forcé, frappés d'impuissance et de colère pour devoir payer cher le prix du sauvetage des plus anciens, les jeunes ont dû s'accrocher pour continuer à suivre les cours alors qu'ils étaient distribués à distance, se cramponner pour survivre alors que le travail était suspendu, s'agripper pour ne pas sombrer dans l'isolement, la détresse et le découragement.</p>
<p>Et puis, 1 an à 17 ou 23 ans, cela ne pèse pas le même poids qu'à 40 ou 50 ans. Sensation d'avoir perdu 1 à 2 de leurs « meilleures années »... Faute de soutien parental, certains ont dû interrompre précipitamment leurs études alors que les plus nantis, eux-mêmes non exempts de stress, pouvaient continuer de fréquenter en jauge entière la classe préparatoire aux <q>grandes</q> écoles de leur lycée. Une fois de plus, les inégalités se sont révélées d'une brutalité inouïe.</p>
<p>Et souvenons-nous des Resto du coeur en activité sur les campus pendant tout l'été 2020 quand d'autres étudiants beaucoup plus privilégiés, mis <em>sous perf</em>' − perfusion ou performance, comme on voudra − par leurs familles riches, avaient fui les villes depuis longtemps et s'étaient mis au vert au vert ou à la mer dans la résidence secondaire de leurs parents ou grands-parents... Des inégalités abyssales, et qui se creusent encore un peu plus par temps de pandémie.</p>
<p><strong>Se changer pour changer le monde</strong></p>
<p>Reconsidérer ses valeurs, son attention aux petites choses simples et aux gens. Prendre soin des autres. Être attentif aux épisodes de tristesse, de déprime, qu'ont vécus nombre de personnes autour de soi, y compris les plus joyeuses initialement. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/06/28/La-fatigue-me-fatigue">Mieux comprendre ainsi, pour les avoir soi-même vécus, les moments d'abattement dans lesquels sombrent certaines personnalités plus fragiles, plus usées, plus épuisées.</a></p>
<p>Changer son mode de vie pour pouvoir maintenir la vie sur cette Terre. Est-il vraiment nécessaire d'envoyer des étudiants en stage à l'étranger à l'autre bout du monde ? Est-il vraiment indispensable d'organiser la surenchère aux stages à l'étranger des collégiens et des lycéens, argument de vente des établissements dans le grand bazar du business scolaire et du consumérisme éhonté auquel il est associé ?</p>
<p>N'est-il pas temps de changer nos modes de consommation ? Nos rapports au travail, à l'enfance et à la jeunesse, à la fin de vie, à la famille ? Mais aussi nos manières de nous déplacer, de manger, de travailler ?</p>
<p><strong>Éloïse, étudiante en management à Londres : « Le monde doit revoir sa façon de fonctionner ». Francesco, étudiant à l’université de Parme : « Beaucoup de jeunes ont perdu le goût d’être ensemble ». <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2019/12/15/Greta-Thunberg%2C-personnalit%C3%A9-de-l-ann%C3%A9e">Dans le sillage de Greta Thunberg,</a> des jeunes européennes et européens (sont-ils représentatifs de l'ensemble de la jeunesse ?) semblent résolus à s'attaquer vraiment aux inégalités qui perforent nos sociétés, au changement climatique qui dévaste la planète et aux bruits de bottes en plein essor qui ravagent les démocraties. Sur elles, sur eux repose désormais le fardeau de refaire un monde défait. Dépasser la peur qui les a emparés. Retrouver l'énergie. Reprendre confiance en soi et en autrui. De plus en plus nombreux, de jeunes Européennes et Européens ne supportent plus de devoir payer les pots cassés pour les générations qui ont endommagé la planète si gravement. Cela passera par de nouveaux engagements politiques. Par elles, par eux.</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/06/14/L-orientation-est-un-choix-de-vie#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/743Voyageur étonnanturn:md5:07b67844266215f8415db5f90759d96b2021-05-31T04:55:00+01:002023-06-07T09:56:00+01:00Jacques VauloupS'orienteranthropo(bs)cènecommunscosmopoétiquehospitalitééthique de la Terre et du vivant<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Gras-saisons-du-voyage-folio-avril-2021.jpg" alt="Gras-saisons-du-voyage-folio-avril-2021.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Gras-saisons-du-voyage-folio-avril-2021.jpg, mai 2021" /> <strong>"Nos pères ont brûlé la chandelle par tous les bouts de la Terre. Ils ont fait flamber la planète. Partout où nous passons, la bringue est finie. Le voyage est défloré de son essence insouciante". <a href="http://www.folio-lesite.fr/Catalogue/Folio/Folio/Voyage/Saisons-du-voyage" title="Saisons-du-voyage-Cédric-Gras-Folio-2021">Cédric Gras, écrivain-voyageur au long cours, de tout juste une trentaine d'années, ouvre ainsi Saisons du voyage.</a> Un voyageur étonnant. Et qui sait écrire.</strong></p> <p><strong>Veilleur lucide</strong></p>
<p><q>Qu'est-ce que le voyage ? Ce qui sépare le rêve de la réalité, pour le meilleur et pour le pire. Se faire transparent, ne déranger en rien l'ordre et les us, se disperser en mille solitudes, s'engager dans les territoires, opérer une fouille multidisciplinaire, être l'oeil et la conscience, une saine curiosité comme seul moteur. J'ai trop croisé de ces baroudeurs qui, non contents de n'avoir aucune réponse, ne se posent jamais de questions. Il faut, sans être en rien spécialiste, se maintenir en toute chose instruit, se livrer à un vagabondage érudit et donner des nouvelles de l'ailleurs. Être le veilleur de la Terre, lucide. Rassembler le gai savoir géographique.</q> <em>(page 79)</em></p>
<p><strong>Langage, le plus beau des voyages</strong></p>
<p><q>Encore une fois, le plus beau voyage s'avère le langage. Voyage de papier de ces notes ressurgissant d'un carnet. On n'écrit que pour soi, on aime des mots que d'autres abhorrent. L'écriture est un refuge, une citadelle d'où l'homme ne parle vraiment à l'homme qu'en couvrant d'encre des pages mûrement réfléchies. Le reste n'est que jacasserie. J'ai toujours des doutes au sujet de ceux qui ne lisent jamais. Je préfère la compagnie muette de ceux qui tiennent d'une main, le pouce écartant les pages, des recueils insensés. Je me sens mieux dans le silence de celles qui enroulent d'un doigt une mèche de cheveux, happées par un récit qui dit tant de la vie.</q> <em>(pages 178-179)</em></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Etonnants-voyageurs-affiche-2021-30e-edition_t.jpg" alt="Etonnants-voyageurs-affiche-2021-30e-edition.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" title="Etonnants-voyageurs-affiche-2021-30e-edition.jpg, mai 2021" /> <a href="https://www.etonnants-voyageurs.com/" title="Festival-Etonnants-voyageurs-Saint-Malo">Le festival Étonnants voyageurs 2021 de Saint-Malo a 30 ans ! Du 22 au 24 mai. En ligne, gratuit</a>. Festival du livre et du film d'aventure. Expositions, débats, films, nombreux invités de la francophonie. Saint-Malo, Saint-Servan, Paramé, le Grand Bê, le Petit Bê et la côte d'Emeraude en spectacle perpétuellement renouvelé au gré des météos et des marées légendaires. La 30è édition a rendu un hommage mérité à <a href="https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/01/30/mort-de-l-ecrivain-michel-le-bris-fondateur-du-festival-etonnants-voyageurs_6068221_3382.html" title="Michel-Le-Bris-Le-Monde-Nécrologie-janvier-2021">Michel Le Bris, son créateur, lui-même écrivain-voyageur, mort en janvier 2021</a>.</p>
<p><a href="https://www.grasset.fr/livres/lhomme-aux-semelles-de-vent-9782246005339" title="Michel-Le-Bris-L-homme-aux-semelles-de-vent-Grasset-1977">Le Bris M. (1977), L'homme aux semelles de vent, Grasset</a></p>
<p><a href="https://www.tempsduvoyage.com/" title="Temps-du-voyage-Dominique-Hocquard">Temps du voyage, le blog de Dominique Hocquard</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/05/22/Voyageur-%C3%A9tonnant#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/737Recrutement : les mots sont-ils genrés ?urn:md5:7ae37ad1aee4ede54b9b8f7c5504b79b2021-05-28T03:09:00+01:002023-06-04T04:28:26+01:00Jacques VauloupS'orientergenreorientation scolaire et professionnellepassions tristestravail<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Cadre_et_secretaire_De_quoi_parlent-ils_2001_s.jpg" alt="Cadre_et_secretaire_De_quoi_parlent-ils_2001.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Cadre_et_secretaire_De_quoi_parlent-ils_2001.jpg, mai 2021" /><strong><a href="https://dares.travail-emploi.gouv.fr/publication/hommes-femmes-mots-demploi" title="Dares-analyses-mai-2021">Dans Hommes, femmes mots d'emploi (DARES-analyses, mai 2021), le ministère du travail, de l'emploi et de l'insertion questionne les critères de sélection utilisés lors du recrutement. Diffèrent-ils selon le sexe des candidats ?</a> Bonne question.</strong></p> <p>Les employeurs déclarent que dans 84 % des recrutements masculins <em>(qui ont abouti au recrutement d'un homme)</em>, ils sont indifférents au sexe de la personne recrutée. Qu'en penser réellement ?</p>
<p>Expérience, motivation, compétence, disponibilité... Autant de critères de sélection le plus souvent cités pour le recrutement d’un homme comme d’une femme. Toutefois la motivation est davantage mentionnée pour les embauches masculines, qui privilégient aussi le courage, la volonté, l’engagement et l’envie des candidats.</p>
<p><strong>Et pour les femmes ?</strong></p>
<p>Les qualités personnelles telles que l’accueil, le sourire, la présentation ou l’amabilité justifient plus souvent la décision d’embauche d’une femme.</p>
<p>Cette différenciation tient en partie à la ségrégation professionnelle sexuée des emplois. Les métiers manuels et techniques recrutent plus souvent des hommes, tandis que les métiers d’aide à la personne ou de contact avec le public plutôt des femmes <em>(rien de bien nouveau là-dedans).</em> Toutefois, à type de métiers et autres caractéristiques du poste et de l’employeur donnés, des écarts entre les sexes perdurent : la compétence, la présentation, la qualité du travail et la connaissance des langues étrangères sont les critères les plus déterminants pour recruter une femme plutôt qu’un homme.</p>
<p><strong>Le genre du recruteur a-t-il un rôle ?</strong></p>
<p>Oui. Les femmes recrutent plus souvent des femmes, toutes choses égales par ailleurs. Enfin, les recruteurs qui ont recruté une femme sont plus souvent satisfaits de leur recrutement.</p>
<p><strong>Fort instructif, le tableau I page 2 liste, par ordre d'occurrence décroissant, les thèmes de sélection prioritaires selon le sexe du candidat ou de la candidate recruté.e. <em>Pour les femmes recrutées</em> : compétence, disponibilité, présentation, diplôme, adaptabilité, savoir-être, dynamisme, <q>relationnel</q>. <em>Pour les hommes recrutés</em> : motivation, savoir-faire, sérieux, capacité de travail, recommandation, connaissance, comportement, potentiel. Outre que les critères comportementaux prennent de plus en plus d'importance dans les deux cas − ce qui au passage me laisse rêveur sur la possibilité de les évaluer en 1 ou 2 entretiens de 30 à 45 minutes −, chez les femmes que l'on recrute, les critères de présentation, de savoir-être, de <q>relationnel</q> et de dynamisme sont majeurs alors que, chez les hommes, on privilégie davantage le potentiel, la capacité de travail, le sérieux. Comme si on attendait davantage d'eux que d'elles pour leur éventuelle <q>évolution</q> ultérieure dans l'entreprise. Intéressant, non ?</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/05/14/Mots-et-maux-de-l-emploi#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/735Conseil de classe : retour gagnant ?urn:md5:112ae7da47d1dfae68c81ce22aada6f22021-05-22T03:55:00+01:002023-05-31T17:34:00+01:00Jacques VauloupS'orienterorientation scolaire et professionnelletenir conseilévaluation et orientation<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Conseil-de-classe-Fabrice-Erre_m.jpg" alt="Conseil-de-classe-Fabrice-Erre.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Conseil-de-classe-Fabrice-Erre.jpg, avr. 2018" /> <strong><a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/Conseils-de-classe-Qui-Quoi-Comment" title="Conseils de classe-qui-quoi-comment-Sylvie-Grau-Cahiers-pédagogiques-novembre-2020">Dans l'article publié en novembre 2020 par Les Cahiers pédagogiques, Sylvie Grau, professeure de mathématiques, formatrice à l'Institut national supérieur du professorat et de l'éducation (INSPE) à Nantes livre un message optimiste salutaire sur les expérimentations conduites par les établissements scolaires pour faire évoluer le conseil de classe</a>. Réflexion stimulante et féconde. Mais des questions subsistent.</strong></p> <p>Simple rituel d'enregistrement... Tribunal a-démocratique... Mortel ennui... Amplificateur des inégalités sociales... Les critiques formulées contre le conseil de classe sont bien connues depuis longtemps.</p>
<p><strong>Vieux cadre, nouveau contexte</strong></p>
<p>Sylvie Grau rappelle les trois fonctions traditionnelles du conseil de classe : examiner le suivi des acquis des élèves et la vie de la classe ; examiner le déroulement de la scolarité de chaque élève afin de l’accompagner dans son parcours scolaire et ses <q>projets personnels</q> <em>(NDLR : quand il en a...)</em> ; en terminale, se prononcer sur les vœux de poursuite d’études de chaque élève dans le post-bac. D'où le cadre : se réunir 3 fois par an <em>au minimum</em> (au moins 2 fois par an en LP) ; se mettre d’accord sur une appréciation générale qui sera inscrite sur le bilan périodique de l’élève ; tenir les parents informés de l’évolution des acquis scolaires de leurs enfants et du respect par ceux-ci de leurs obligations scolaires ; émettre des propositions d’orientation <em>(et non des décisions, et encore moins des sanctions)</em>.</p>
<p>L'autrice indique utilement que la présence au conseil des délégués <em>élus</em> des élèves ne constitue ni une facilité ni une facétie optionnelle, mais un droit. Au même titre que celle des enseignants. De même, celle des représentants des parents d’élèves.<em> (NDLR. La présence en conseil de classe des délégués des élèves et des représentants des parents a été acquise de haute lutte dans les années 1968-1973 alors que les syndicats d'enseignants étaient très partagés sur cette innovation).</em></p>
<p>Aujourd'hui, dans beaucoup de lycées notamment, la mise en place de l’accompagnement personnalisé, l’évolution des fonctions du <q>professeur principal</q> <em>(<a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2018/10/12/Le-prof-principal-est-il-le-principal-prof">NDLR. Le mal nommé : y aurait-il des professeurs... secondaires ?</a>)</em>, les épisodes réitérés de confinement sanitaire depuis mars 2020, la dernière réforme supprimant les anciennes filières ES, L, S : autant de changements qui induisent l'évolution de la fonction et du fonctionnement des conseils de classe.</p>
<p><strong>Expérimentations vertueuses</strong></p>
<p><em>Conseils de classe participatifs.</em> Ils proposent de vrais temps d’apprentissage aux élèves afin de les former à la responsabilité de leur parcours. <a href="https://feydercoop.wordpress.com/2020/11/15/le-conseil-de-classe-alternative-pour-considerer-les-eleves-comme-des-interlocuteurs-valables/amp/?__twitter_impression=true" title="Conseils-de-classe-alternatifs-lycée-Feyder">Comme dans l'exemple du lycée Feyder à Epinay-sur-Seine "où l'on considère les élèves comme des interlocuteurs valables"</a>. Cette conception formatrice des conseils de classe est aussi nodale dans le cas des collèges ou lycées expérimentaux et, bien sûr, <a href="https://www.ceepi.org/" title="Collectif-européen-des-équipes-de-pédagogie-institutionnelle">dans le courant de la pédagogie institutionnelle</a>.</p>
<p><em>Attention supports !</em> Si la visualisation des documents ou graphiques supports aux échanges peut à juste titre constituer une aide, les membres des conseils doivent éviter d'en faire des jugements péremptoires, agressifs, définitifs voire <q>scientifiques</q> (codes couleurs, radars de navigation-évaluation), quand on sait la relativité de la validité des évaluations scolaires.</p>
<p><em>Conseils à distance</em> <em>(NDLR : nouveauté liée à la pandémie 2020-2021 et, espérons-le transitoire)</em>. Expliciter en début de réunion la manière dont les participants peuvent intervenir, organiser le compte-rendu de séance <em>(NDLR : ce n'est aucunement un pensum supplémentaire à imposer aux élèves)</em>, désigner un <q>distributeur ou régulateur de parole</q> qui surveillera les demandes en gardant une vue sur la liste des participants et des fenêtres vidéos, baissera les mains après intervention, fermera les micros restés ouverts… Finalement, en forçant un peu le trait, on pourrait aller jusqu'à dire que pandémie et confinement auront permis de se poser des questions indispensables sur qui fait quoi, comment, pour quoi et... pourquoi...</p>
<p><em>Conseils pour progresser.</em> Point essentiel. Formuler explicitement, sans jugement de valeur, des pistes à l’élève pour progresser n'est pas optionnel, mais obligatoire. La rubrique <q>commentaires</q> du bulletin de l'élève peut se présenter sous forme de deux colonnes : <q>appuis</q> et <q>conseils</q> <em>(pistes pour progresser)</em>. <q>Il faut aussi rappeler que tous les membres du conseil peuvent exprimer des avis et proposer des pistes pour répondre aux difficultés rencontrées par les élèves, c’est-à-dire que la parole des délégués des élèves ou des représentants des parents a autant d’importance que celle des enseignants ou des autres membres de la communauté éducative.</q></p>
<p><em>Choix des mots</em>. <q>Concernant les commentaires sur les bulletins, une attention doit être portée au choix des mots et aux interprétations possibles. C’est le travail de chaque professeur en amont du conseil mais cela peut être aussi une réflexion collective à mener, pour décider de ce qui peut ou non être écrit, et du style à employer pour donner une certaine homogénéité qui facilitera la lecture. Faut-il s’adresser à l’élève ou non ? Comment mettre en évidence les acquisitions sur lesquelles l’élève va pouvoir s’appuyer ? Comment amener l’élève à attribuer ses réussites à ses efforts ?</q></p>
<p><strong>Le format de ce <q>mot de blog</q> ne permet pas de détailler toute la richesse des analyses, commentaires et propositions formulés par Sylvie Grau dans son article. <a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/Conseils-de-classe-Qui-Quoi-Comment" title="Conseils-de-classe-qui-quoi-comment-Sylvie-Grau-Cahiers-pédagogiques-novembre-2020">Le lecteur intéressé se reportera à son texte et aux liens féconds auxquels il nous porte</a> : préparation des conseils, durée, rôle de chacun.e et notamment celui du professeur principal ou du professeur référent <em>(NDLR : on peut regretter le peu de place faite à celui du chef d'établissement, pourtant si prépondérant)</em>, modalités d'évaluation... L'article de Sylvie Grau apporte une contribution actualisée à une vieille question récurrente. <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2018/08/11/Le-conseil-de-classe-entre-jugement%2C-justesse%2C-justice-et-justification">Avec Bernard Desclaux, en 2005, nous avions publié Le conseil de classe entre justesse, justice et justification</a>. Et, <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2018/04/03/Je-narre%2C-tu-narres%2C-il-ou-narre-son-conseil-%3A-classe-%21">en août 2004, j'avais écrit et édité, suite à une enquête près des établissements, des professeurs, chefs d'établissement et CIO : Changer le conseil de classe. Tout un programme !</a> Et de grande actualité.</strong></p>
<p><strong>Pour aller plus loin</strong></p>
<p><a href="https://www.cahiers-pedagogiques.com/Conseils-de-classe-Qui-Quoi-Comment" title="Conseils-de-classe-qui-quoi-comment-Sylve-Grau-Cahiers-pédagogiques-novembre-2020">Grau S., Conseils de classe : qui ? quoi ? comment ? Cahiers pédagogiques, novembre 2020</a></p>
<p><a href="https://www.dsden72.ac-nantes.fr/medias/fichier/changconseil_1132217724531.pdf" title="Vauloup-J-Changer-le-conseil-de-classe-EduSarthe-août-2004">Vauloup J. (2004), Changer le conseil de classe, ÉduSarthe, 79 p.</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2020/12/04/Conseil-de-classe%2C-le-retour...#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/643Une « grande » école : à quoi ça sert ?urn:md5:2be278cb0edf1639fc5ee2536bdc819d2021-05-07T04:58:00+01:002023-06-07T09:58:10+01:00Jacques VauloupS'orientercommunsenfance adolescenceorientation scolaire et professionnelleservice publicvertus<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Polytechniciens-defile-14-juillet.jpg" alt="Polytechniciens-defile-14-juillet.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Polytechniciens-defile-14-juillet.jpg, mai 2021" /> <strong>Oui, à quoi ça sert, les « grandes » écoles ? Et à qui ? Si ce n'est à dévaloriser et à mépriser les « moyennes » et les « petites » ? Et que dire des « sans école » ? Quelle est cette idiosyncrasie hexagonale qui dénomme enseignement <q>supérieur</q> le troisième degré d'enseignement ? Ce <q>mérite républicain</q> (ou napoléonien), machine à (re)produire des <q>élites</q>, qui clive des <q>grandes</q> écoles sociologiquement et financièrement sélectives et une université dédiée à celles et ceux qui restent ?</strong></p> <p>Le constat est sans appel. <a href="https://www.inegalites.fr/Des-classes-preparatoires-et-des-grandes-ecoles-toujours-aussi-fermees" title="CPGE-et-grandes-écoles-fermées-Observatoire-des-inégalités-avril-2021">Les enfants de cadres supérieurs représentent au moins la moitié des élèves des grandes écoles et parfois jusqu’à 70 % (ENA et Polytechnique), alors qu’ils constituent à peine un quart de l’ensemble des jeunes de leur âge.</a> La part des enfants des classes favorisées trustant ces places convoitées dans le cursus honorum n'a cessé de progresser dans les années 1980 et s'est stabilisée à ce niveau très inégalitaire depuis 1990.</p>
<p><strong> J'ai rêvé d'un monde...</strong></p>
<p>Un monde où il n’y aurait plus d’écoles supérieures, de <q>grandes écoles</q>, de <q>voies royales</q> réservées aux rusés, aux réseaux et aux classes favorisées, et d'où disparaîtraient les écoles inférieures, les petites écoles, et les voies moins royales, dévolues par charité compassionnelle aux enfants des classes défavorisées...</p>
<p>Un monde où l’on chercherait moins à savoir dans quel lamentable état les étudiants pauvres et isolés entrent dans nos établissements qu’au triste état où nous les avons mis quand ils en sortent...</p>
<p>Un autre monde que celui où, quand on réussit à l’école et que les parents ont de l'argent, on n’a pas besoin de faire un projet, on a une place réservée au soleil en classe préparatoire aux « grandes » écoles. Et, quand on y réussit moins bien, on est contraint de construire son projet personnel dans les plus brefs délais, ce qui se résume en fait à accepter, en toute liberté bien sûr, de se soumettre aux propositions d'adultes influents, avec en prime l’inquiétude au ventre de celui qui sait que personne ne l'attend nulle part...</p>
<p>Un monde qui donnerait sa chance à chacun, à chacune, et lui autoriserait une vraie nouvelle chance en cas d’hésitation, d’erreur d’aiguillage, d’essai non concluant, où il y aurait des filets de sécurité pour tous et non réservés aux plus riches et aux plus chanceux...</p>
<p>Un monde qui ne relèguerait pas la plus grande partie de sa jeunesse hors de la vie sociale et professionnelle jusqu’à des âges où les grands parents des adolescents d’aujourd’hui étaient déjà parents, mais leur donnerait des terrains d’expérimentation, à l’école et hors l’école, leur permettant de grandir et d’apprendre...</p>
<p>Un monde où on attribuerait <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/01/20/Des-pr%C3%A9pa-partout-%C3%A0-l-universit%C3%A9">des financements publics décents aux universités pour donner aux plus de 2 millions d'étudiantes et d'étudiants qui les fréquentent autant de raisons d'espérer en un avenir décent qu'aux happy few surprotégés des classes prépa...</a></p>
<p><strong>Et puis, je me suis réveillé...</strong></p>
<p><strong>On ne sortira pas du marasme actuel dans lequel sont plongés les étudiants pauvres et isolés, exacerbé en contexte de pandémie, sans de profondes, courageuses et disruptives réformes. Le désarroi des jeunesses lycéennes et étudiantes mérite plus qu'une attention conjoncturelle et compassionnelle de la part des gouvernants. Et que quelques miettes financières indécentes et inopérantes. Un véritable New Deal pour la jeunesse est attendu afin de ne pas désespérer les générations appelées à reconstruire un monde défait. Notamment un revenu garanti par l'État pour les moins de 25 ans pauvres et isolés. Mais aussi <a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/01/20/Des-pr%C3%A9pa-partout-%C3%A0-l-universit%C3%A9">la fermeture des classes préparatoires aux grandes écoles dans les lycées et la réattribution aux universités des moyens ainsi dégagés afin de créer d'indispensables classes préparatoires à l'université intégrées aux campus.</a> La soif légitime d'égalité, de revenu minimum et de travail décents croît inexorablement dans la jeunesse. Qui entendra la voix des jeunes pauvres et isolés avant qu'il ne soit trop tard ?</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/04/23/%C3%80-quoi-servent-les-%C2%AB%C2%A0grandes%C2%A0%C2%BB-%C3%A9coles2#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/728Orienter sa vie, tenir conseilurn:md5:753a395fdaf67acd652e05be94e8e15b2021-05-01T04:58:00+01:002023-06-04T12:12:19+01:00Jacques VauloupS'orienterclinique psychologiqueorientation scolaire et professionnelletenir conseil <p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Guichard.2018-2_s.jpg" alt="Guichard.2018-2.JPG" style="display:block; margin:0 auto;" title="Guichard.2018-2.JPG, mar. 2018" /> <strong><a href="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2018/08/09/L-accompagnement-%C3%A0-l-orientation-%C3%A0-l-%C3%A8re-anthropoc%C3%A8ne">Le professeur Jean Guichard</a> m'informe que <a href="https://us02web.zoom.us/webinar/register/WN_tB-YPNv6Q0-epyh3_vaJGA" title="mardi-11-mai-16h30-Webinaire-dialogue-de-conseil-en-life-design">le mardi 11 mai à 16h30, l'association francophone pour le dialogue en life-design (AFOLD) organise un webinaire gratuit intitulé Introduction aux dialogues de conseil en life-design</a>. Déroulement : entretiens d’une personne avec un conseiller pour aider celle-ci à définir des perspectives donnant sens à sa vie ; exemples de dialogues effectifs ; processus psychologiques en jeu. <a href="https://afold.org/" title="Association francophone pour le life-design (AFOLD)life">Plus de renseignements ici</a>.</strong></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/04/19/S-orienter%2C-dessiner-sa-vie#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/725L'entrée dans la vie, de Lapassade à Ferrourn:md5:483e4f8656a4c2fb859a7f1a4f40a57b2021-04-22T04:03:00+01:002021-05-01T05:03:47+01:00Jacques VauloupS'orienterenfance adolescencehistoires de vieralentirrésonance<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Jeunes-masques-sous-COVID-19-yakota_m.jpg" alt="Jeunes-masques-sous-COVID-19-yakota.jpg" title="Jeunes-masques-sous-COVID-19-yakota.jpg, avr. 2021" style="margin: 0 auto; display: block;" /><strong>Georges Lapassade (1997) puis Marc Ferro (2020), chacun a écrit un ouvrage dénommé <q>L'entrée dans la vie</q>. L'un est un <a href="https://www.economica.fr/livre-l-entree-dans-la-vie-essai-sur-l-iachevement-de-l-homme-lapassade-georges-c2x32209831" title="L-entrée-dans-la-vie-Lapassade-1997 ">essai sur l'inachèvement de l'homme</a>. L'autre, à travers l'histoire personnelle de l'auteur et des exemples illustres ou anonymes, s'attache à <a href="https://www.tallandier.com/livre/lentree-dans-la-vie/" title="L-entrée-dans-la-vie-Ferro-Tallandier-2020">ce qui change un destin</a>. Rapprochement saisissant entre un anthropologue professeur en sciences de l'éducation et un historien, narrateur-conteur et homme de radio, nés en 1924.</strong></p> <p><strong>L'inachèvement de l'homme <em>(Lapassade, 1924-2008)</em></strong></p>
<p>En 1997, un quart de siècle après la décennie 1964-1974 qui a vu éclore une jeunesse révoltée et utopique, prête à braver les codes d'une société encalaminée, Georges Lapassade s'interroge non sans une certaine anxiété : la notion d'adulte en temps qu'<q>homme achevé</q> ne serait-elle pas illusoire tant l'âge d'homme n'est jamais inachevé car inachevable ?</p>
<p>Les conditions réelles, existentielles d'entrée dans la vie devenant de plus en plus difficiles, l'enfance et l'adolescence sont devenues interminables. N'est-ce pas le propre de l'homme que cette inachevabilité, exacerbée dans un monde déboussolé sur ses fondements après un siècle de catastrophes mondiales monstrueuses ? </p>
<p><em>Extrait. </em><q>L'homme est totalisation en cours sans jamais être totalité achevée. Il n'existe pas de conduites réfléchies, individuelles ou groupales, entièrement actualisées. Il n'est pas d'individu, pas de groupe humain qui puisse être dit véritablement adulte, à moins de nommer adulte la capacité de changer et l'acceptation du changement.</q> <em>(p. 296)</em></p>
<p><strong>Ce qui change un destin <em>(Ferro, 1924-2021)</em></strong></p>
<p>De la même génération que Lapassade, né juste après la Der de Der et ayant vécu de plein fouet la Seconde en pleine adolescence, Marc Ferro a raconté récemment, à près de 100 ans, les moments de bascule, de <em>kairos</em> où la vie prend un tournant décisif. </p>
<p>Sur le chemin du Danemark en 1947, il raconte sa panne de voiture dans le Bade-Wurtemberg au lendemain de la guerre, et sa rencontre, dans une ville en ruines, avec un garçon de 11 ans qui avait réparé son auto. </p>
<p>− Où sont tes parents ?</p>
<p>− Gestorben <em>(morts). </em></p>
<p>Les enfants des guerres, les enfants de la pauvreté ont une place importante dans son ouvrage. </p>
<p><em>Extrait</em>. Le père de Charles Dickens exilé pour dette, sa mère expulsée de son petit appartement avec ses quatre enfants accepte que Charles, 11 ans, travaille dans une manufacture pour lui ramener quelques sous pour vivre. Il y colle des étiquettes sur des boîtes de cirage. <q> Le petit Charles était installé sur un tabouret sans dossier pour qu'il ne s'endorme pas, obligé de travailler jusqu'à seize heures par jour. Ainsi, toutes les histoires que Dickens a racontées dans <em>Oliver Twist</em> (1839), <em>Le Conte de Noël </em>(1843) ou <em>David Copperfield</em> (1850), c'est sa vraie vie qui les inspira.<em> (p. 22)</em> </q></p>
<p><strong>Comme l'enfance ou l'adolescence, l'âge adulte ne serait-il au fond rien d'autre qu'inachèvement, changement, amorce, esquisse, bégaiement, ébauche, imperfection, commencement ?</strong> </p>
<p><strong><a href="https://www.lemonde.fr/disparitions/article/2021/04/22/l-historien-francais-marc-ferro-est-mort_6077641_3382.html" title="Marc-Ferro-est-mort-Le-Monde-23-avril-2021"><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/.Ferro-Marc-historien-1924-2021_s.jpg" alt="Ferro-Marc-historien-1924-2021.jpg" title="Ferro-Marc-historien-1924-2021.jpg, avr. 2021" style="float: left; margin: 0 1em 1em 0;" />Marc Ferro est mort le 21 avril 2021.</a></strong></p>
<p>1944 : résistant dans le Vercors. 1969 : directeur d'études à l'EPHE, codirection des Annales. </p>
<p><span style="text-align: center;">1989-2001 : Histoire parallèle sur la Sept puis sur Arte. Marc Ferro aura été pionnier dans l'étude des rapports entre cinéma et histoire. </span></p>
<p style="text-align: center;"><span style="background-color: rgb(255, 255, 255); color: rgb(74, 74, 74); font-family: Merriweather, Arial, Helvetica, sans-serif; font-size: 16px;"><br /></span></p>Des parents enfin visibles ?urn:md5:50be014d40fa70baa1e70a28fa8bf1cb2021-04-04T04:17:00+01:002023-05-28T12:43:43+01:00Jacques VauloupS'orienterenfance adolescenceorientation scolaire et professionnelleune autre éducation<p><img src="http://propos.orientes.free.fr/dotclear/public/Enfants-d-ailleurs.jpg" alt="Enfants-d-ailleurs.jpg" style="display:block; margin:0 auto;" title="Enfants-d-ailleurs.jpg, mar. 2021" /> <strong><q><em>Comment la coopération avec les parents des fractions précaires et immigrées des milieux populaires peut-elle se retourner en des jugements dépréciatifs ou stigmatisants et affaiblir ou désavantager ceux-là mêmes qu'elle voudrait aider davantage ?</em></q> <a href="https://www.puf.com/content/Des_parents_invisibles" title="Des-parents-invisibles-Philippe-Périer-PUF-2019">Telle est la question centrale posée par Philippe Périer dans Des parents invisibles, l'école face à la précarité familiale.</a></strong></p> <p>De 2008 à 2011, l'équipe de recherche de Philippe Périer a construit et mis en oeuvre des rencontres suivies avec 132 familles d'une zone urbaine sensible (ZUS) de la ville de Rennes : parents et enfants de CM2 et de 6è, enseignants. Entretiens suivis, groupes de parole. Le parti pris : se décaler de l'institution scolaire, ne pas partir, comme on procède le plus souvent, de sa logique et de ses normes, se porter à la rencontre des parents les moins visibles, construire une analyse à partir des acteurs concernés.</p>
<p><strong>Impairs et impasses</strong></p>
<p>Premier impair. Après avoir, jusqu'au tournant de 1968, remisé les parents d'élèves au magasin des accessoires, le ministère de l'éducation nationale développe régulièrement depuis les années 1980, des politiques de rapprochement parents-écoles sous les vocables de <q>partenariat</q>, <q>coéducation</q>, <q>coopération</q>, <q>collaboration</q>, <q>implication</q>, etc. Mais que signifient <em>vraiment</em> ces notions issues de la novlangue institutionnelle ou pédagogique dans la réalité des vécus et des langages des parents d'élèves dans la précarité ?</p>
<p>Principale impasse. Les professeurs pensent que les parents d'élèves en situation de précarité ne jouent pas le jeu. De leur côté, les parents croient en l'école et en ses enjeux pour leurs enfants, mais ils constatent que l'école, qui les accueille avec bienveillance, respect et écoute à la maternelle se détache progressivement d'eux lorsque les problèmes surgissent et qu'ils sont <q>convoqués</q>. Bref, pour eux, l'école est injuste. Du coup, ils se mettent à distance, craignant le rappel à l'ordre, la leçon de morale, la stigmatisation, le renforcement d'une précarisation déjà lourdement vécue dans l'habitat, les revenus, le travail, la santé...</p>
<p><strong>Honte et humiliation</strong></p>
<p><q><em>Les familles vivent pour la plupart dans une incertitude généralisée qui touche les différents domaines de l'existence</em></q> (p. 59). Et quand l'école met en place des dispositifs censés donner une place aux parents, par exemple <q>l'espace des parents</q>, beaucoup n'y mettent pas les pieds, dans la crainte d'être jugés par leurs pairs : <q><em>On est des cassos. Et si on va là, les gens vont croire que je vais là parce qu'on est des riens et qu'on profite du système</em></q> (p. 111).</p>
<p><q><em>Les parents précaires méconnaissent ou ignorent les arcanes et coulisses d'un système scolaire où, sans repères possibles, ils risquent de se trouver précocement désorientés et dépassés</em></q> (p. 77). Au contraire des parents d'élèves des beaux quartiers, les parents en situation de précarité ne recherchent pas des conversations nourries et suivies sur telle ou telle méthode d'apprentissage, mais tout simplement des relations informelles, des échanges spontanés. Ce dont les enseignants semblent plus chiches.</p>
<p><strong>Comment lutter contre les malentendus, les impairs et les impasses ? Alors que les parents en précarité adhéraient à l'école en début de maternelle, comment éviter que leur retrait progressif, perceptible dès l'école élémentaire, ne se transforme en une mise à distance définitive au collège ? Comment faire en sorte que <q>suivre la scolarité de l'enfant</q> ou <q>surveiller les devoirs à la maison</q>, notions évidentes chez certains parents, ne restent obscures voire impossibles pour les autres ? Comment agir sans jugement condescendant et moralisateur ? Admettre, pour commencer, que c'est contre leur gré que les parents d'élèves en situation de précarité laissent parfois leurs enfants bien seuls face à leur scolarité. L'auteur propose de renforcer la reconnaissance que l'école doit à ces parents. Soit. Mais quoi d'autre ? J'avoue être resté sur ma faim quant à ses préconisations et propositions. Comme le montre <a href="https://experimentation-cipes-ecoles.fr/" title="Eviter-l'orientation-scolaire-pour-cause-de-pauvreté-ATD-Quart-Monde">ATD-Quart Monde, c'est d'abord la pauvreté qu'il faut éradiquer</a>. Mais l'École a ses propres responsabilités éducatives et pédagogiques dont elle ne saurait se dédouaner. Une once d'espoir cependant : <q><em>Les capacités de coopération des gens sont bien plus grandes et complexes que les institutions ne le permettent</em></q> (p. 229). Saurons-nous localement nous en saisir pour améliorer (enfin) les réelles capacités d'action des parents d'élèves en situation précaire ?</strong></p>
<p>Pour aller plus loin</p>
<p><a href="http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=1030" title="Ecole-et-familles-populaires-Philippe-Périer-PUR-2006">Périer P. (2005), École et familles populaires, sociologie d'un différend, Rennes, PUR</a></p>
<p><a href="https://www.fcpe.asso.fr/sites/default/files/ressources/NoteCS_no24_parents_e%CC%81cole.pdf" title="Note-scientifique-FCPE-janvier-2021">Périer P. (2021), Entre les parents et l'école, une relation paradoxale et inégalitaire, FCPE, note scientifique n°24, janvier 2021, 6 p.</a></p>
<p><a href="https://experimentation-cipes-ecoles.fr/" title="Eviter-l'orientation-scolaire-pour-pauvreté-ATD-Quart-Monde">ATD-Quart Monde, Éviter l'orientation scolaire pour cause de pauvreté</a></p>http://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?post/2021/04/01/Parents-%C3%A9cole%2C-une-introuvable-mais-pourtant-indispensable-relation#comment-formhttp://propos.orientes.free.fr/dotclear/index.php?feed/atom/comments/680