Au sein de celle-ci, « en tant que spécialiste, le conseiller d’orientation aura à jouer auprès des autres membres de l’équipe un rôle de conseiller technique ». Curieusement, pendant 25 ans, la mention "conseiller technique" accolée à "conseiller d'orientation" ou "conseiller d'orientation-psychologue" (nouvelle appellation depuis le décret du 20 mars 1991) ne réapparaît pas dans les textes officiels. Il faut attendre la circulaire n°96-204 du 31-07-1996 relative à La mise en œuvre de l’expérimentation sur l’éducation à l’orientation à l’orientation au collège pour en constater la résurgence. Il y est stipulé que le chef d’établissement « s’appuie sur son conseiller technique en la matière, le conseiller d’orientation-psychologue ». Quant au conseiller, « il participe à l’élaboration du programme d’orientation de l’établissement . Il propose des activités spécifiques. Enfin, les entretiens qu’il conduit avec les élèves permettent une individualisation de ces actions ».

Pour résumer, le « conseil technique » assuré dans un établissement par le conseiller s’exerce : 1/ via la direction de l’établissement, à tout l’établissement ; 2/ sur l’ensemble du domaine orientation-insertion ; 3/ auprès des élèves pris à titre individuel ou collectif (interventions en groupes-classes, ateliers, réunions de travail, analyse de pratiques, régulations diverses de la vie collective). Le rapport sur Le fonctionnement des services d’information et d’orientation (Ministère de l’éducation nationale, IGAEN-IGEN, octobre 2005) a souligné que « tout se passe comme si, lors des nombreuses politiques nouvelles conçues ces dernières années, les conseillers d’orientation-psychologues devaient être mentionnés comme une sorte de référence obligée qu’on a peur d’oublier, mais dont on se garde bien de préciser le degré d’implication et la nature des interventions souhaitées ».

Conseiller éthique

En tant que fonctionnaire de l’éducation nationale, ou comme agent employé-e temporairement, le conseiller d'orientation-psychologue effectue une mission de service public, une activité d’intérêt général. À ce titre, il doit connaître et appliquer les principes du service public : continuité (fonctionner de façon continue et sans heurt), adaptabilité (s’adapter aux évolution), neutralité (souci constant d’objectivité, s’abstenir de privilégier des opinions politiques, philosophiques, religieuses), égalité (fournir les mêmes prestations pour toutes les personnes placées dans la même situation, favoriser un égal accès et un égal traitement), gratuité (ce principe est de plus en plus mis en question par le développement d'officines commerciales vendant, sous couvert d'avantages fiscaux donnés aux familles, des services voisins de ceux qui relèvent de la compétence des CIO : entretiens personnalisés, examens psychologiques, informations ; ateliers de "training" et de "coaching" y font florès.

On ne saurait s'étonner de l'extension galopante de ces services marchands au moment même où l'État restreint drastiquement et continûment les moyens alloués aux CIO).

Le conseiller d’orientation-psychologue des CIO publics et gratuits de l'Education nationale, qu'il exerce son activité en CIO, à l'ONISEP ou en Service universitaire d'information, d'orientation et d'insertion professionnelle (Université), se réfère au Code de déontologie des psychologues (1996), qui constitue « une règle professionnelle commune aux hommes et aux femmes qui ont le titre de psychologue, quels que soient leur mode d’exercice et leur cadre professionnel ».

Sept principes généraux ont été édictés, ainsi qu’une clause de conscience : principe du respect des droits de la personne ; principe de compétence ; principe de responsabilité ; principe de probité ; principe de qualité scientifique ; principe de respect du but assigné ; principe d’indépendance professionnelle ; clause de conscience. Le préambule du Code de déontologie des psychologues (1996) ajoute (p.2) : "Plus l'inscription sociale de la discipline se confirme, plus grandes sont les responsabilités, rendant plus difficile le maintien d'une réflexion éthique, qui fonde même de la compétence. Par ailleurs, la loi de 1985 sur le titre de psychologue a concrétisé l'existence d'une communauté professionnelle aux contours flous du fait des spécialisations et de leur cloisonnement. ... L'existence d'un Code reconnu et porté par tous est ... un enjeu quant à l'affirmation de la fonction sociale des psychologues et quant à leur avenir individuel et collectif."

Une nouvelle édition du Code de déontologie des psychologues (1996) des psychologues est en cours de publication. Préparée par plus d'une vingtaine d'organisations de psychologues exerçant dans différents contextes de travail, elle sera ratifiée le 4 février et publiée ensuite (février 2012).

Mais l'éthique est-elle totalement soluble dans la déontologie ? À suivre...