Depuis deux ans, j'ai développé cet argumentaire dans :

Refaire le lien (septembre 2011). Sur le rôle spécifique des cadres intermédiaires (CSAIO - IEN-IO) dans le dépérissement de la situation et son possible reverdissement.

Une orientation olympique (août 2012). Sur la signification profonde des cinq anneaux olympiques : (1) La solidarité et la fraternité entre les humains ; (2) L'action réfléchie comme moteur de la vie, et donc des parcours personnels ; (3) La persévérance, la volonté, l'effort exprimés au quotidien, pendant des années, portent un jour leurs fruits ; (4) La force de l'émotion, de l'affectivité qui disent le corps, la communion entre humains, mais aussi la fragilité ; (5) La force du meilleur de l'humain, qui peut déplacer des montagnes.

De vrais CIO, enfin ! 10 bonnes raisons, maintenant ! (1) Leur croyance en l’homme, en la femme et en toutes leurs potentialités individuelles. Le respect de la personne dans sa dimension psychique est un droit inaliénable ». (2) Leur croyance en l’homme, en la femme et en toutes leurs potentialités collectives. (3) Leur action inlassable, quotidienne, au service de la promotion individuelle et sociétale par l’École, grâce à l’École. (4) Mettre du tenir conseil dans le moteur de l’orientation ordinaire. (5) En orientation, l’Internet ne peut pas tout. Si l’on ne peut nier le rôle des technologies de l’information et de la communication dans l’information, on ne peut réduire le conseil à la personne à des interactions électroniques à distance. (6) En orientation, le prof ne peut pas tout. S’il est hors de question de minimiser le rôle et les tâches des professeurs soit dans leur discipline (Éducation à l’orientation, Parcours de découverte des métiers et des formations, Éducation au devenir), soit en tant que professeurs principaux. (7) Laisser tomber la lancinante incantation à l’avenir – que personne ne peut prévoir et à peine imaginer – et construire une véritable éducation au devenir pour tous, de l’école élémentaire à l’université, et tout au long de la vie. (8) L’orientation se fait d’abord à l’École, par l’École. Comme jamais auparavant, l’orientation se fait d’abord à l’école, au collège, au(x) lycée(s), à l’université. Plus que jamais, des choix d’orientation fondamentaux sont pris au collège, au(x) lycée(s), à l’université. Plus que jamais, on a besoin de spécialistes de l’orientation à l’école, et entre l’école et l’après-école. (9) Le CIO interface, un atout majeur. Aurait-on oublié tous les avantages que représente ce positionnement ? (10) Les CIO ont été les grands oubliés de la décentralisation : les remettre dans le jeu, maintenant.

Il y a une spécificité de l'orientation initiale (septembre 2012). Sur le rôle singulier et irremplaçable des CIO et des conseillères et conseillers d'orientation-psychologues en appui, en éclairage, en conseil, en ressource près des jeunes en formation initiale (Dominique Hocquard, président ACOP-France).

L'orientation scolaire d'abord (octobre 2012). Avec le grand Roger Gal, réécoutons-le vraiment : " Le problème de l’Orientation scolaire et professionnelle, c’est le problème central de la Réforme de l’Enseignement et de l’Education que tout le monde aujourd’hui sent désirable et inévitable ; je dirai plus, c’est le problème qu’impliquent tous les autres qu’ils soient politiques, sociaux, économiques, moraux ; car il touche à chacun d’eux ; il n’est aucun d’eux qui ne dépende en quelque mesure de lui. Il est au fond le problème de la civilisation nouvelle qui s’élabore à travers les bouleversements que nous vivons. C'est de sa solution que dépendent l'épanouissement et le bien de l'individu, puisque orienter, c'est s'efforcer de savoir de quelle manière on développera au maximum les forces latentes en chaque personnalité en formation, chercher dans quel sens chaque être humain réalisera sa plénitude".

Indignons-nous ! (mars 2013). Avec le regretté Stéphane Hessel, de la force de l'indignation individuelle et collective pour développer une autre orientation !

« Les lois de décentralisation des années 1983-1985 ont oublié les CIO » nous a dit à plusieurs reprises l’historien Antoine Prost. Si l’on a vraiment besoin de CIO forts, structurés, au coeur des parcours de formation et du conseil tout au long de la vie, à l’interface des collèges, lycées et du post-bac, alors il est grand temps de leur donner une identité morale et juridique qu’on leur aura toujours refusée.

André Legrand, ancien recteur, directeur des lycées et collèges, inspecteur général, président d'université, au sujet des COP et des CIO : « Une fonction dont on a honte, on ne l’exerce pas soi-même ; on la confie à un corps spécialisé. Les enseignants n’ont pas de vraie conscience qu’ils orientent. C’est pour eux l’affaire des services d’orientation. Sur ces services d’orientation courent d’ailleurs les bruits les plus divers. Selon l’opinion commune, ils n’en feraient qu’à leur tête. Au contraire, ils ont loyalement plié l’exercice de leur fonction aux évolutions des politiques ministérielles » (in ''Le système E'', Denoël, 1994, pages 59-60).

Roger Fauroux, capitaine d'industrie, livrait cette proposition pleine de bon sens et de détermination dans l'excellent rapport ''Pour l'école'' (Calmann-Lévy, 1996, pages 123-124) : « Le moment est venu de donner un sens à l’accumulation des textes qui proclament depuis un quart de siècle que l’orientation doit être centrée sur la relation de l’élève au savoir et à ses projets, qu’elle est une éducation au choix, un apprentissage de l’autonomie, une alternative à des formes dures de sélection. )Il est donc impérieusement nécessaire de donner à ces principes des moyens d’être appliqués partout : d’abord, par la création, programmée sur une durée aussi courte que possible (en dix ans) de postes de conseillers d’orientation psychologues ou de conseillers d’orientation professionnelle permettant, à terme, d’en tripler l’effectif ».

Il est grand temps de doter les CIO de moyens humains et de fonctionnement décents. Ils n’en seront que plus efficaces encore au service des missions qui leur sont allouées et qu’ils remplissent avec intelligence et dévouement depuis des décennies. Si on ne fait rien, bientôt il sera trop tard.