Chemins de rosée
Par Jacques Vauloup le dimanche 23 août 2020, 06:16 - Un pas de côté - Lien permanent
En écho au Peintre d'éventail (Zulma, 2013), roman d'inspiration retraçant le destin, imaginaire ou réel, d'un peintre haïkiste, Hubert Haddad nous a offert Les haïkus du peintre d'éventail ou Chemins de rosée (Zulma, 2013). Ils nous ouvrent la voie de la mansuétude, du détachement et de l'humanité. Extraits. En dix-sept syllabes.
Les nuages d'été/emportent les vies anciennes/très haut dans l'azur
Une seule rose/ne saurait être cueillie/sans déparer l'aube
La rosée l'hiver/au matin seules écloses/les roses de givre (page 87)
Certains soirs d'été/la lune tombe en pluie/reflets sur le lac (page 88)
Que cache la nue/sous ses grâces infinies/hormis l'infini (page 89)
Les mots vivent-ils/nuit de neige et océan/greffe d'infini (page 94)
De la vie d'un homme/défalquons les nuits sans rêve/et les jours de pluie (page 119)
Lumière d'été/la porte sur le verger/ouverte aux mésanges (page 122)
Ne m'approchez pas/proteste la rose vieille/qui s'effeuille au vent (page 125)
Jamais oublié/l'arbre adopté un matin/dans la solitude (page 126)
Couleur-de-l'été/ou alors Esprit-de-soie/quel nom te donner ? (page 135)
En dix-sept-syllabes/l'essence même du rien/sans un mot de trop (pages 141)