Ils invitent les pouvoirs publics, les organisations nationales et internationales ainsi que les citoyens à cesser de détourner le regard, à prendre leur responsabilité en mettant en place des moyens de sauvetage des réfugiés en mer, en soutenant et en finançant les ONG qui leur apportent assistance et réconfort.

Tous s'appellent Kevin (la tribune)

En Méditerranée, tous s'appellent Kevin, Kevin Escoffier. Aujourd'hui a eu lieu la remise des prix du Vendée Globe 2020, une édition exceptionnelle durant laquelle nous avons vibré et applaudi au magnifique sauvetage de Kevin Escoffier. Les marins engagés n'ont pas hésité une demi-seconde à oublier la compétition pour mettre la vie d'un de leurs frères humains au premier plan.

Ces élans conjugués du courage et de l'intelligence nous font chaud au cœur car ils illustrent le meilleur de l'homo sapiens, sa capacité d'empathie, de solidarité et de dévouement.

Tout va donc pour le mieux, sauf qu'à nos portes, en Méditerranée, des milliers de personnes, hommes, femmes et enfants, perdent la vie chaque année dans une indifférence générale. Dans ce cas, fermer les yeux équivaut à condamner.

L'humanité, embarquée sur le vaisseau Terre, est un seul équipage. Il ne peut y avoir deux poids et deux mesures d'un marin à l'autre. Il n'est pas acceptable que les plus démunis, frappés par la misère et les dérèglements environnementaux, paient du prix de leur vie l'espoir d'un avenir meilleur.

Le même droit de la mer pour tous

D'après le droit maritime, valable sur toutes les mers du globe, un capitaine de navire est « tenu de se porter à toute vitesse au secours des personnes se trouvant en détresse en mer quel que soit leur statut ou leur nationalité avec une obligation de débarquement en lieu sûr. Les États côtiers ont de leur côté l’obligation de mettre en place des installations permettant la recherche et le sauvetage en mer ». (Extrait de la Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer adoptée le 1er novembre 1974).

Alors, pourquoi ce droit maritime mondial ne s'applique-t-il pas partout et pour tous ?

Parmi les signataires : Isabelle Autissier, navigatrice et écrivaine ; Roland Jourdain, navigateur ; François Gabart, Skipper et parrain de SOS Méditerranée ; Jean Le Cam, skipper ; Kevin Escoffier, skipper ; Yannick Bestaven, skipper ; Charlie Dalin, Skipper ; Catherine Chabaud, navigatrice et députée européenne ; Titouan Lamazou, navigateur, artiste ; Loïck Peyron, navigateur ; Laurent Ballesta, Andromède Océanologie ; Jean-Louis Étienne, médecin, explorateur ; Thomas Coville, skipper ; Alexia Barrier, navigatrice et présidente de 4myplanet ; Kito de Pavant, navigateur ; Mike Horn, explorateur ; Jacqueline et Marie Tabarly ; Francis Vallat de l’Académie de marine, président fondateur du cluster maritime français et président d’honneur de SOS Méditerranée ; François Thomas, président de SOS Méditerranée France ; Jacques Rougerie, architecte, océanographe ; Guillaume Néry, champion du monde d’apnée ; Romain Troublé, marin et directeur général de la fondation Tara Océan ; François Sarano, océanologue ; Erik Orsenna, romancier ; Gilles Bœuf, biologiste ; Maud Fontenoy, navigatrice ; Bernard Stamm, navigateur ; Thibaut Vauchel-Camus, skipper ; Arthur Le Vaillant, skipper ; Sam Davies, skipper ; Yves Le Blevec, skipper ; Jean-Philippe Casanova, président de la fédération française des pilotes maritimes ; Damien Castera, surfeur ; Emmanuelle et Ghislain Bardout, directeurs des expéditions Under the pole ; François Jambou, skipper ; Christian Le Pape, directeur du pôle Finistère Course au large ; Servane Escoffier, navigatrice...

Pour aller plus loin

Association SOS Méditerranée

Les Sauveteurs en mer (SNSM)