Pierre-Bergounioux.jpgPeut-être qu'il faut que tout ce temps ait passé pour qu'on soit capable de considérer ce qui reste, pour qu'on découvre qu'il y a un reste, pourvu d'un fond, d'une fin, et non pas le vide indéfini où l'on s'avançait. Et que même si l'on s'abstenait de rien faire, de bouger, de parler, qu'on se couche, les yeux clos, qu'on ne respire plus qu'à peine, le fond se serait rapproché même si ce n'est pas d'une quantité aussi importante qu'en temps ordinaire, lorsqu'on se borne à parler, à bouger, comme si de rien n'était. Pierre Bergounioux, La maison rose, 1987. ●■