À l'ère d'Internet, quel conseil en orientation ? (CIO 24)
Par Jacques Vauloup le vendredi 13 juillet 2012, 15:49 - Ex libris - Lien permanent
À ce jour, on n'a qu'à peine ébauché une réflexion et une analyse des bouleversements épistémologiques, anthropologiques, culturels, professionnels et pratiques qu'occasionne l'arrivée de l'Internet dans le conseil en orientation. C'est la question que se seront posée l'ACOP-F et l'INETOP le 5 octobre 2006 lors du colloque international organisé en commun à la cité des sciences et de l'industrie de La Villette à Paris. Avec, à la baguette, Thierry Boy, conseiller-formateur, INETOP Paris.
Ce dernier me rappelle opportunément que l'ensemble des vidéos captées lors de cette très riche journée sont encore en ligne sur la chaîne Canal 2. On y trouvera les interventions de Jean Guichard ("la question n'est plus de se demander faut-il adapter nos pratiques à l'usage d'Internet mais comment adapter nos pratiques à la réalité de l'usage massif d'Internet"?), Danielle Pourtier, Leonardo Evangelista (Italie), André Tricot, Sylvain Missonnier, etc.
Ainsi qu'une lumineuse synthèse de Jacques Aubret, professeur émérite de psychologie à l'INETOP, en 6 points :
1/ La pluralité des modes de communication a toujours été notre fait. Elle enrichit et prolonge le face-à-face.
2/ L’Internet s’est invité dans nos modes de communication. Ce n’est plus : comment nous situer ? Mais : comment articuler nos pratiques avec les réalités des jeunes d’aujourd’hui ?
3/ Ces modes de communication renforcent l’utilité de l’entretien et ne le scotomisent certainement pas.
4/ L’utilisation de l’Internet ne peut se limiter au rapport homme-machine. C’est un espace imprégné à soi, mais aussi distant de soi ; un espace qui nous protège, mais aussi qui nous ouvre à d’autres possibles.
5/ L’important est le mixage, le métissage du présentiel et du distanciel, la complémentarité entre un accompagnement en présentiel et une interactivité internaute-conseiller où prime le cheminement de l’internaute.
6/ L’acquisition de cette nouvelle compétence collective en construction n’est pas incompatible avec la compétence du conseiller d’orientation-psychologue, laquelle doit être revendiquée haut et fort, plus que jamais.
Pourquoi ne pas profiter des congés estivaux pour consulter telle ou telle de ces belles et salutaires interventions ? On pourra compléter la réflexion par les textes joints en annexe. Et notamment par le texte princeps de Marc Prensky (2001) Digital natives, digital immigrants, souvent cité, rarement lu. Le voici, en fichier joint, dans son intégralité (6 pages). Que devient le conseil en orientation aux temps des usages massifs, quotidiens et permanents de l'Internet ? Nous en reparlerons, bien évidemment !