Poésie et écologie en temps extrêmes
Par Jacques Vauloup le vendredi 10 avril 2020, 06:55 - Anthroposcènes - Lien permanent
Sur le site indispensable de Fabula, Jean-Christophe Cavallin et Alain Romestaing appellent à une écopoétique pour des temps extrêmes. "Nous n’entrons pas seulement dans une époque de terreur : nous entrons dans une époque de terreur et de pitié. Nous sommes malades d’écophobie et malades d’écopathie : le climat nous épouvante, le sort du vivant nous afflige. Ce nouveau sentiment tragique trahit le retour d’un contexte excédant notre maîtrise."
"Nos modes de pensée s’en ressentent : sciences humaines et humanités entreprennent d’acclimater à leur épistémologie un paradigme écologique. (…) Le tragique environnemental invite aujourd’hui à conjoindre le souci de ce qui a lieu (dans un sens géographique) à l’urgence de ce qui a lieu (au sens historique de la tragédie infligée à la vie terrestre par les modes de production de notre modernité). Pour ce faire, une nouvelle écopoétique doit s’intéresser à la convergence des langages scientifiques, politiques, littéraires et artistiques travaillant à la réanimation d’une nature outrageusement désanimée par la modernité."